Loi El Khomri : Une nouvelle semaine de contestation sociale
Le gouvernement n'en a pas terminé avec la contestation de la loi travail : après les carburants, le secteur des transports s'apprête à vivre une semaine agitée avec des appels à la grève.
Alors que l'Euro de football approche, le premier match de la France aura lieu le 10 juin à Paris, l'Hexagone va vivre une nouvelle semaine de grève, des appels ayant été lancés dans le secteur des transports mêlant revendications internes et opposition à la loi travail.
À la SNCF, les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD-rail, CFDT) ont déposé des préavis de grève reconductibles à partir du mardi 31 mai au soir. Les syndicats espèrent peser sur les négociations qui doivent se poursuivre jusqu'au 6 juin, à quelques jours du coup d'envoi de l'Euro de football, dont la SNCF est le transporteur officiel.
"On ne va pas empêcher les gens d'aller voir les matchs de foot mais il faut que le gouvernement aussi veuille discuter" a lancé le numéro un de la CGT, Philippe Martinez.
Dans les transports publics en Île-de-France, des difficultés sont aussi à prévoir à partir de jeudi à la RATP, avec un appel à la grève "illimitée" de la CGT. Le premier syndicat de la régie demande la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi El Khomri.
SUD-RATP, troisième force syndicale, a déjà appelé à une grève illimitée à compter du lancement de l'Euro "contre la loi travail et "la remise en cause du statut RATP".
Une grève à l'Aviation civile (DGAC) est prévue du 3 au 5 juin, pour des revendications internes, en particulier sur la baisse des effectifs.
Les adhérents du syndicat de pilotes SNPL, majoritaire à Air France, ont voté à 68% pour le principe d'une grève de plus de six jours contre, notamment, la baisse prochaine de leur rémunération, a indiqué lundi le syndicat à l'AFP.
"Il y aura forcément des actions en juin", a dit sans plus de précision Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL Air France, à l'issue d'un référendum interne ayant mobilisé 78% des adhérents, et qui portait notamment sur le projet de la direction d'appliquer des mesures de productivité signées en 2012 par le syndicat mais jamais appliquées en raison d'un litige. Il portait également sur la stratégie de la compagnie, jugée pas assez ambitieuse par le SNPL.
Carburants : Si tous les dépôts ont été débloqués, les raffineries tournent toujours au ralenti. Ce week-end, Total comptait encore 659 stations en difficulté (contre 915 jeudi) mais le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, promet qu'il y aura de l'essence dans les stations dès lundi.
Sur les huit raffineries françaises, quatre sont toujours à l’arrêt et deux en débit réduit. La grève a été reconduite aux terminaux pétroliers de Marseille et du Havre, qui alimentent Orly et Roissy en kérosène. Le gouvernement a néanmoins imposé un service minimum.
Déchets : En région parisienne, le mouvement a aussi gagné, lundi 30 mai, le secteur du traitement des déchets. Selon la CGT, une centaine d’éboueurs et d’égoutiers, agents territoriaux de la ville de Paris, bloquent depuis le début de la matinée l’usine d’incinération d’Ivry-sur-Seine - Paris 13, (Val-de-Marne).
Le Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers (ancien Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères), a confirmé le blocage, en précisant que les camions-poubelles étaient "déviés vers d’autres centres afin de continuer à assurer le service public".
Le site d’Ivry reçoit chaque jour entre 1.500 tonnes et 2.000 tonnes de déchets, soit 150 à 200 camions, venant de 15 communes.