Après les commémorations du 78ème anniversaire de l'appel du 18-Juin 1940 qui avaient lieu lundi au Mont Valérien dans les Hauts-de-Seine (92), le chef de l'État est allé saluer les quelques citoyens qui l'attendaient derrière des barrières.
Et alors qu'il serrait des mains à des collégiens présents au premier rang, l'un d'entre eux s'est mis à entonner les premiers mots de "L'Internationale socialiste" lorsqu'Emmanuel Macron est passé devant lui, puis lui a lancé un "Ça va Manu?".
Emmanuel Macron s'est montré très agacé par cette familiarité. "Non, je ne suis pas ton copain", a-t-il rétorqué, alors que le jeune homme semblait déjà rétro-pédaler avec un "désolé, monsieur le Président".
"Voilà", a repris le chef de l'État "Tu es là dans une cérémonie officielle. Tu te comportes comme il faut."
"Oui", a encore acquiescé le jeune homme.
"Tu peux faire l'imbécile", a insisté Emmanuel Macron. "Mais aujourd'hui, c'est la 'Marseillaise' et le 'Chant des Partisans'. Tu m'appelles Monsieur le président de la République, ou Monsieur. Tu fais les choses dans le bon ordre. Si un jour tu veux faire la révolution, tu apprends d'abord à avoir un diplôme et à te nourrir toi-même, d'accord ? Et à ce moment là, tu iras donner des leçons aux autres", a ajouté le président de la République, avant de lui tapoter l’avant-bras et de continuer son bain de foule.
Lundi 18 juin, quelques heures après la diffusion de la vidéo où un collégien l’appelle "Manu" Emmanuel Macron semble totalement assumer sa réaction.
Depuis son compte Twitter, il a publié les images de la scène, accompagné d’un message appelant au "respect".
La caméra de l’équipe de communication présidentielle est positionnée sur la droite d’Emmanuel Macron. Et la vidéo ne reprend pas le moment où l’adolescent lance le "Ça va Manu ? ". Elle débute directement par le recadrage du président.
Dans son message posté sur Twitter, Emmanuel Macron parle d’une "conversation détendue", tout en invitant à regarder la séquence" jusqu’au bout". Peut-être parce qu’à la fin de l’échange, le ton adopté par Emmanuel Macron est plus modéré qu’au début.
Le respect, c’est le minimum dans la République – surtout un 18 juin, surtout en présence des compagnons de la Libération. Mais cela n’empêche pas d’avoir une conversation détendue – regardez jusqu’au bout. pic.twitter.com/CWtPDAALhK
Près de 31 ans après la découverte du corps sans vie d'une petite fille en bordure de l'autoroute A10, ses parents ont enfin été identifiés et interpellés. Ils ont été placés en garde à vue, mardi 12 juin et présentés au juge d'instruction de Blois (Loir-et-Cher), jeudi. Ils vivaient séparés, l'un dans l'Aisne et l'autre dans les Hauts-de-Seine.
L'enquête a été relancée fin 2016 après l'arrestation du frère de l'enfant. Ses empreintes génétiques ont été comparées au fichier national (FNAEG), une correspondance a été révélée avec des traces ADN sur les vêtements et la couverture dans laquelle était enveloppé le corps de l’enfant lors de sa découverte.
Après étude du dossier administratif de la famille, les enquêteurs se sont aperçus qu'une petite fille qui apparaissait dans les demandes d'allocation familiale de cette famille nombreuse n'y figurait plus.
Les enquêteurs ont pu ainsi identifier et retrouver la trace des parents, un couple de sexagénaires, originaires du Maroc et qui ont eu sept enfants.
Le 11 août 1987, des agents d'entretien de l'autoroute avaient découvert la dépouille de la fillette entourée d'une couverture, dans un fossé. Vêtu d'un short et d'un tee-shirt, son corps portait de très nombreuses traces de violences. Personne n'a jamais signalé la disparition de cette enfant, et toutes les tentatives menées pour l'identifier n'avaient rien donné pendant toutes ces années. Un nouvel appel à témoins avait été lancé par la justice en 2012.
Le père, Ahmed Touloub, 66 ans, a été écroué, et la mère, Halima, 64 ans, comparaissait encore jeudi en début de soirée devant le juge des libertés et de la détention, a expliqué le procureur de la République de Blois, Frédéric Chevallier, lors d’une conférence de presse conjointe avec le colonel Thomas Andreu, commandant de la section de recherche de la gendarmerie d’Orléans.
"Inass Touloub a retrouvé un prénom et un nom", a confirmé Frédéric Chevallier, le procureur de la République.
Après leur placement en garde à vue mardi, les parents ont été mis en examen pour meurtre, recel de cadavre, violences habituelles sur mineur de moins de 15 ans.
Selon le procureur de la République, aucun des parents n’aurait reconnu être l’auteur des violences. Le père a expliqué d’un côté qu’il "a vécu un enfer avec son épouse, que celle-ci était violente à son égard comme à l’égard des trois filles, qu’il vivait sous la domination de sa femme, qu’un jour il est rentré chez lui et a trouvé le corps de sa fille".
Elle sera finalement abandonnée le long de l'A10 dans un geste "lâche", comme l’a admis le père qui dit ressentir aujourd’hui du "soulagement".
La mère, de l’autre côté, défend la même explication. Dans un premier temps en garde à vue elle a affirmé "ne plus avoir de souvenir, que sa fille n’était pas décédée." Puis devant le juge, elle a expliqué qu’elle était "elle-même victime de violences de la part de son époux, qu’elle pouvait être violente à l’égard d’Inass mais qu’elle n’était pas impliquée dans la mort de cette dernière", a détaillé le procureur de la République.
"Cette enquête a traversé les générations d’enquêteurs. Elle appartenait à la mémoire de l’unité. Nous avions une obligation morale d’aboutir", confie le colonel Marc de Tarlé, ancien patron de la SR d’Orléans, aujourd’hui sous-directeur adjoint de la police judiciaire à la gendarmerie.
Le procureur de Blois a insisté : "Le temps n’a jamais couru contre nous."
À l'époque de la découverte de la fillette, la gendarmerie avait lancé la plus grande diffusion judiciaire jamais entreprise en France. Près de 66.000 écoles avaient été visitées à la rentrée scolaire, et 6.000 médecins ou assistantes maternelles avaient été rencontrés pour essayer de donner un nom à la jeune victime. Les 30.000 mairies affichent le portrait retouché de l'enfant.
Le signalement de la fillette avait été diffusé dans plus de 30 pays et sa photographie placardée dans tous les endroits publics : elle mesurait 0,95 mètre, avait les cheveux bruns bouclés et les yeux marron foncé.
Une ordonnance de non-lieu avait été rendue en octobre 1997, après des recherches infructueuses, laissant cette affaire non résolue.
Le procureur de l'époque Etienne Daures disait pourtant avoir "bon espoir de pouvoir donner un nom" à la fillette, enterrée anonymement au cimetière de Suèvres dans le Loir-et-Cher.
La tombe de la fillette était régulièrement fleurie par les habitants de la commune où elle repose.
Des entreprises ont bien cassé les prix pour se mettre au service d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Mediapart et Le Monde ont déjà révélé que certaines remises accordées au candidat d’En Marche ont attiré l’attention de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP), qui, après examen, a finalement jugé que ces ristournes étaient "normales et régulières".
Cependant, l’enquête de la cellule investigation de Radio France montre que ce ne sont pas les seules conditions avantageuses dont a bénéficié Emmanuel Macron. Certains rabais conséquents ont échappé à la vigilance de l’autorité de contrôle.
Drôles d’endroits pour une campagne présidentielle. A deux reprises, Emmanuel Macron est monté sur la scène de théâtres parisiens : le 6 février 2017 à Bobino, puis le 8 mars au Théâtre Antoine. Point commun de ces deux salles : leur propriétaire, Jean-Marc Dumontet (il est copropriétaire du Théâtre Antoine avec Laurent Ruquier).
Lors de la campagne présidentielle, Jean-Marc Dumontet est devenu un proche du couple Macron. Il s’est engagé publiquement en faveur de l’ancien ministre de l’Économie, qu’il a alimenté en notes et en conseils. Le 8 mars 2017, à la fin d’une soirée consacrée à l’égalité hommes-femmes, Brigitte Macron le remercie chaleureusement d’avoir accueilli ce meeting de campagne.
Ce soir-là, le théâtre Antoine a été facturé 3.000 euros au candidat Emmanuel Macron. Un mois plus tôt, à Bobino, c’était le même tarif. Des prix très inférieurs à ceux habituellement pratiqués par la société de Jean-Marc Dumontet. Pour le vérifier, il suffit de consulter des sites spécialisés. Avec les options obligatoires, le tarif de base de la location de la salle avoisine les 13.000 euros TTC.
La Bellevilloise est devenue ces dernières années un lieu très prisé des politiques de gauche comme de droite. L’association de campagne d’Emmanuel Macron l’a réservée le 2 mai 2017 pour une soirée de campagne à laquelle le candidat ne participait pas. Tarif de la location : 1. 200 euros.
Emmanuel Macron a bénéficié d’un tarif nettement plus avantageux que Benoît Hamon. Le 20 mars 2017, le candidat socialiste a lui aussi posé ses valises à La Bellevilloise pour une soirée assez similaire, à quelques détails près, à celle organisée par l’équipe Macron. Montant de la facture : 4 838,40 euros.
Non seulement Benoît Hamon ne s’est pas vu offrir les "packs son et vidéo" comme Emmanuel Macron, mais il a tout payé plus cher : le service d’ordre, le personnel et surtout la location "brute" de la salle. Facturée 2.580 euros au candidat PS, elle n’a coûté que 200 euros (hors taxes) à son rival d’En Marche.
Le 8 avril, alors qu’il revient à La Bellevilloise, le candidat Hamon se voit de nouveau appliquer les mêmes bases tarifaires que le 20 mars pour la précédente location. Et quand En Marche loue à nouveau la salle pour une réunion publique, le 5 avril, c’est de nouveau à 200 euros HT que la location de la salle lui est proposée.
Malgré tout, le propriétaire des lieux, Oriza, affirme qu’il s’agit là d’une pratique "habituelle et normale" dans sa réponse à la Commission des comptes de campagne. L’autorité de contrôle s’est contentée de cette explication. Interrogée sur ce point, la CNCCFP estime qu’il "paraît difficile d'affirmer que les prestations fournies à Emmanuel Macron et Benoît Hamon sont sensiblement équivalentes".
À la Maison de la Mutualité, à Paris. Emmanuel Macron y a bénéficié de conditions qu’aucun autre candidat n’a obtenues de la part de GL Events, le gestionnaire de la salle.
Comme le révèle Mediapart, le numéro 1 français de l’événementiel a accordé une remise globale de l’ordre de 26 % sur le total de la facture émise après le meeting du candidat Macron le 12 juillet 2016. Ni François Fillon, le 14 janvier 2017, ni Benoît Hamon, le 5 février 2017, n’ont obtenu les mêmes niveaux de remise.
Pour sa défense, le groupe lyonnais a notamment expliqué qu’il s’agissait là d’une "remise usuelle en période estivale à Paris par les gestionnaires de sites événementiels, dans un contexte de concurrence très forte et de faible activité pendant la période d’été." Encore une fois, cette explication semble avoir satisfait la Commission des comptes de campagne qui n’a pas demandé plus de précisions.
François Fillon non plus n’aurait pas bénéficié de remises pour ses meetings à la Mutualité, ni, précise encore Mediapart, dans des salles gérées par GL Events à Nice ou à Lyon. Lydia Guirous, porte-parole du parti Les Républicains a dénoncé lundi sur LCI "une concurrence qui est un peu déloyale" et un "avantage qui n’est pas anodin pour la campagne d’Emmanuel Macron", appelant à "creuser davantage sur cette affaire."
Au début de la campagne, la société d’événementiel Eurydice installée à Garges-lès-Gonesse, dans le Val d’Oise, a pour directeur commercial Arnaud Jolens. Un homme qu’Emmanuel Macron embauchera à l’Élysée après l’élection.
Comme l’ont déjà révélé Mediapart et Le Monde, Eurydice a accordé d’importantes ristournes au candidat Macron. Mais si la Commission des comptes de campagne a tiqué sur certains rabais, elle semble en avoir ignoré d’autres.
La Commission a par exemple interrogé le prestataire sur une "remise exceptionnelle" de 2.900 euros accordée à Emmanuel Macron pour son meeting d’Arras, le 26 avril 2017. "Ces pratiques sont habituelles et ont pour objectif de fidéliser le client", a répondu le patron d’Eurydice.
Alors que le montant global des remises pour ce seul meeting d’Arras ne s’élève pas à 2.900 euros mais à plus de 22.000 euros pour une prestation totale facturée 61.521,47 euros HT.
Selon l'enquête de la Cellule investigation de Radio France, certains fournisseurs semblent bien avoir accordé des conditions commerciales exceptionnelles au candidat Macron. L’article L52-8 du code électoral est pourtant clair : "Les personnes morales, à l'exception des partis ou groupements politiques, ne peuvent participer au financement de la campagne électorale d'un candidat, ni en lui consentant des dons sous quelque forme que ce soit, ni en lui fournissant des biens, services ou autres avantages directs ou indirects à des prix inférieurs à ceux qui sont habituellement pratiqués."
Ceci dit, même si des irrégularités étaient aujourd’hui constatées, elles ne peuvent pas remettre en cause le scrutin si l’on croit Romain Rambaud, professeur de droit public et membre de l’observatoire de l’éthique publique : "Il n’est pas prévu dans la loi de 1962 qui régit l’élection présidentielle, de recours d’un tiers contre la décision de validation de la commission des comptes de campagne. Par ailleurs, l’immunité du président de la République limite la possibilité d’une instruction, mais l’enquête peut avoir lieu autour du président. Son parti, son équipe de campagne, les entreprises prestataires peuvent tout à fait être concernés par une enquête judiciaire".
Le code électoral prévoit des sanctions pénales pour les personnes morales (entreprises, associations…) qui auraient accordé des dons, sous quelque forme que ce soit, à un candidat.
François Logerot, le président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), a indiqué qu’il avait "personnellement réexaminé" 19 cas de dépenses "apparemment sous-évaluées" relevés par les rapporteurs dans les comptes d’Emmanuel Macron. "Les rapporteurs n’ont pas retenu d’irrégularités et la commission a suivi leur appréciation" sur ce point, a-t-il déclaré lors d’un point de presse. "Personne n’est infaillible, mais nos rapporteurs ont fait un travail sérieux", a-t-il fait valoir.
Après élimination de huit de ces cas de dépenses "apparemment sous-évaluées", "il reste dix cas de remises commerciales, dont six seulement dépassaient les 20% acceptables", a-t-il précisé. L’ensemble représente un total d’environ 150.000 euros, soit 0,9% du compte du candidat Macron et 1,3% pour les seules réunions publiques.
Interrogé sur les "remises" dont le candidat Macron aurait bénéficié, il a souligné l’absence de "prix du marché" dans le secteur de l’événementiel. Les éléments de comparaison des tarifs appliqués pour des locations de salles et autres prestations publiés par plusieurs médias "ne sont pas suffisamment probants", a-t-il estimé. "Très souvent, les comparaisons portent sur des prestations de natures différentes, à des dates différentes. Il n’y a pas de comparaison possible", a poursuivi François Logerot.
"Certains médias ont fait état d’autres cas de remises", "sans nous convaincre", a-t-il poursuivi. "Nous n’avons pas retenu dans nos décisions des faits qui seraient relatifs à un éventuel abus de remises commerciales", a poursuivi le président de la commission de contrôle.
Les prix des prestations pour la location de salles de spectacle notamment "peuvent varier fortement" en fonction de la date à laquelle le marché est passé durant la campagne, a-t-il noté, jugeant "tout à fait naturel que les candidats essaient d’obtenir les meilleures conditions". Interrogé sur un réexamen éventuel de la décision de la commission de valider les comptes d’Emmanuel Macron – comme le demandent Les Républicains -, il a rappelé que "la commission n’a pas les moyens juridiques de rouvrir le dossier".
Pour LREM, rien dans les dépenses effectuées durant la dernière campagne ne peut laisser place au doute. Jeudi 7 juin , le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a affirmé aux micros de France Inter que "les comptes de la campagne d'Emmanuel Macron étaient les plus sincères de tous".
Reste que, selon L'Obs et Le Monde, d'autres candidats, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, ont également fait appel à ces prestataires pour différents meetings organisés durant la campagne, sans obtenir ce type de rabais...
Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a réclamé jeudi 7 juin sur son blog, une enquête sur les comptes de campagne d'Emmanuel Macron, après de nouvelles révélations sur des "ristournes" dont aurait bénéficié le chef de l'État durant sa campagne.
Alors que ses propres comptes de campagne, pourtant validés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), font l'objet d'une enquête du parquet de Paris, M. Jean-Luc Mélenchon dénonce "les ristournes consenties à Macron" pendant la campagne présidentielle révélées par Franceinfo "et les possibles sous-facturations qu'elles constitueraient".
"À cette étape, je ne retiens qu'une chose : les délires sur mon compte de campagne ont servi de leurre pour fabriquer une soupe dans laquelle les révélations prévues sur le compte de campagne de Macron passeraient sous le régime du 'tous pourris'", affirme-t-il.
Mais "les stratèges qui ont imaginé cela ont joué avec des allumettes. Car mes comptes sont clairs, je suis sûr de mon fait, de l'honnêteté de mes comptes, je n'ai rien à cacher ni à regretter. Ce n'est pas le cas de mon adversaire", répète-t-il.
"Bref, j'encourage mes lecteurs qui en ont le temps et les compétences à faire ces enquêtes. Les Macron-leaks permettent pour qui a le temps de les dépouiller de riches investigations également", écrit-il, avec un renvoi en hyper-texte vers wikileaks sur les emails de campagne du candidat Macron.
"Je ne serai pas étonné que les procédés de ristournes et usages des moyens de collectivité tels qu'ils sont mis en cause par les révélations sur les comptes de campagne de Macron soient mis en cause devant la justice. Cela serait sain et utile. Davantage en tous cas que l'épluchage de mes pauvres factures de personnel en campagne !", affirme-t-il également.
Ah le brave homme ! Comme ses services étaient mal connus et mal rémunérés ! Son employeur a donc donné suite à ses revendications salariales. Sa modeste retraite de conseiller de la Cour des...
Près de 450 détenus radicalisés sortiront de prison d'ici fin 2019, parmi lesquels une cinquantaine de "terroristes islamistes", a indiqué mercredi 6 juin la garde des Sceaux Nicole Belloubet, en affirmant que le gouvernement était "arc-bouté" sur le suivi de ces personnes.
"Nous avons à peu près 500 détenus qui sont radicalisés comme terroristes islamistes. Sur ces 500-là, il y en aura une vingtaine cette année qui sortent, et puis à peu près une trentaine l'année prochaine", a-t-elle expliqué sur BFM TV. À cette cinquantaine d'individus devant sortir de prison s'ajoutent des détenus de droit commun qui se sont "radicalisés".
"À côté de ceux-là, nous avons effectivement des gens qui sont détenus pour des faits de droit commun mais qui en même temps, nous le savons, ont été radicalisés (...). Un certain nombre d'entre eux, à peu près 30 %, auront terminé leur peine en 2019 et sortiront en 2019."
"Le gouvernement est arc-bouté sur le suivi de ces personnes", a-t-elle assuré. "Cela commence en détention, ces gens-là sont évalués, ils sont placés ensuite dans des lieux de détention qui correspondent à leur niveau de dangerosité et quand ils sortent de prison, il y a deux mots clés : nous anticipons leur sortie et nous les suivons de manière extrêmement précise."
"L'avantage de la détention est de permettre de construire d'une part des fiches de renseignement qui sont mises en place par les services de renseignement pénitentiaire qui ont acquis depuis quelque temps une très forte légitimité".
"Ces fiches sont ensuite données aux services de sécurité intérieure, au renseignement territorial, en fonction de la situation de la personne. Nous les suivons pas à pas", a-t-elle précisé".
"Les services de renseignement qui jouent un rôle essentiel seront considérablement renforcés. Nous allons recruter cent personnes supplémentaires sur les services de renseignement pénitentiaire, a dit la ministre.
Détenus radicalisés: “Nous anticipons leur sortie et nous les suivons de manière extrêmement précise”, assure Nicole Belloubet#BourdinDirectpic.twitter.com/iAmUa47FzB