2017 : Macron lance une grande campagne de porte-à-porte
Le ministre de l'Économie a lancé depuis samedi 28 mai une grande campagne de porte-à-porte de son mouvement "En marche !" pour consulter les Français avant de faire un "diagnostic du pays".l L'objectif est de consulter 100.000 personnes d'ici fin juillet.
Le "top départ" du porte-à-porte a été donné samedi à 10 heures par le ministre de l'Economie sur Facebook. Une soixantaine d'équipes se déploieront dans une cinquantaine de villes, a-t-on précisé. En marche ! entend nouer 100.000 conversations avec les Français d'ici la fin juillet.
Elles permettront de nourrir le "diagnostic du pays" qu'Emmanuel Macron veut présenter "à la fin de l'été", en s'appuyant également sur le travail d'experts.
Les "marcheurs" encadrés par des coordinateurs soumettront à leurs interlocuteurs un questionnaire comportant huit questions ouvertes, du type "Qu'est-ce qui marche en France ?".
En marche! est assisté par la start-up Liegey Muller Pons, qui se présente comme "la première start up de stratégie électorale en Europe". Ses membres fondateurs avaient participé à titre individuel à la campagne de François Hollande.
Le ministre de l'Economie a affirmé mercredi aux Echos que son mouvement comptait d'ores et déjà "plus de 50.000 adhérents", "12. 000 personnes" ayant par ailleurs décidé de participer à l'opération de porte-à-porte.
Disant ne pas être "obsédé" par l'élection présidentielle, Emmanuel Macron entend dévoiler "entre l'automne et l'hiver (...) un plan d'action progressiste pour transformer le pays".
Depuis sa nomination au ministère de l'Économie en juin 2014, le locataire de Bercy, qui affiche sans complexes son libéralisme, enchaîne les piques qui choquent à gauche.
Interrogé sur Europe 1 en septembre 2014, au sujet des salariées des abattoirs bretons Gad, société placée en liquidation judiciaire, le ministre de l'Économie répond: "Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées. Pour beaucoup on leur explique : Vous n'avez plus d'avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 km.” Ces gens-là n'ont pas le permis de conduire. On va leur dire quoi? Il faut payer 1.500 euros et il faut attendre un an? Voilà, ça ce sont des réformes du quotidien."
Après le tollé qu'ont provoqué ces propos, accusé de "mépris" le ministre s'excuse: "Le premier regret, c'est pour les propos que j'ai tenus ce matin si j'ai blessé, et parce que j'ai blessé des salariés. C'est inacceptable. Et ça n'est pas ce que je voulais faire", dit-il devant les députés à l'Assemblée.
Dans une interview aux Echos le 6 janvier 2015, Emmanuel Macron exhorte sans complexe les jeunes Français à "devenir milliardaires", ce qui choque une partie de son camp.
Le 21 janvier 2016, sur BFM-TV, Emmanuel Macron crispe une nouvelle fois la gauche en déclarant que "la vie d'un entrepreneur est plus dure que celle d'un salarié". Plusieurs socialistes s'indignent d'une telle opposition. Le député frondeur Christian Paul parle même du "poujadisme chic" du jeune ministre tandis que l'adjoint communiste à la mairie de Paris Ian Brossat évoque des "propos dégueulasses".
Le vendredi 27 mai 2016, le ministre de l'Économie s'est emporté face à deux grévistes alors qu'il se rendait à Lunel, dans l'Hérault, pour montrer "un autre visage de la ville". Irrité par l'altercation des deux syndicalistes, le ministre finit par lâcher : "Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler". Et son interlocuteur de lui répondre : "Mais je rêve de travailler, monsieur Macron."
BFMTV a capté cet échange d’une dizaine de minutes, durant lequel Macron finit par perdre son sourire puis ses nerfs. "Je n’ai pas de leçons à recevoir. Si vous ne voulez pas que la France soit bloquée, arrêtez de la bloquer", lance le ministre, nez-à-nez avec ses interlocuteurs. "Ce qui bloque la France, c’est le 49.3, Monsieur Macron", lui répond-on dans l’assistance.
Au même moment, les militants d'En Marche !, le mouvement politique créé par le ministre, distribuaient... des tee-shirts.