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Carburant : 6 raffineries sur 8 en grève, blocage du dépôt de Fos-sur-Mer

Publié le par Pierre HAMMADI

Pénurie de carburants : 6 raffineries sur 8 en grève, blocage du dépôt de Fos-sur-Mer Aucune raffinerie n'est bloquée, mais six sont en grève", sur les huit que compte la France, déclare ce matin, sur RMC, Emmanuel Lépine (CGT-Pétrole). "On ne bougera pas tant que la loi Travail ne sera pas retirée. Cela va durer au moins toute cette semaine", ajoute-t-il.

Les raffineries Total de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique), Grandpuits (Seine-et-Marne), Feyzin (métropole de Lyon) et Provence-la-Mède (Bouches-du-Rhône), ainsi que la raffinerie Petroineos de la Laréva, à Martigues (Bouches-du-Rhône), sont concernées, détaille France info.

Fos-sur-Mer : plusieurs centaines de militants CGT bloquent depuis la nuit de dimanche à ce lundi le dépôt de carburant de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). "Nous voulons le retrait de la loi Travail", a indiqué le secrétaire départemental de la CGT 13, Maxime Picard, depuis le barrage installé à l'entrée de Fos. Il affirme qu'environ 500 militants sont présents.

Manuel Valls : "Nous sommes très déterminés à ce qu'il n'y ait aucune pénurie en France", a déclaré dimanche le Premier ministre, Manuel Valls, à des journalistes, lors d'une visite en Israël. "Nous allons continuer à évacuer un certain nombre de sites et notamment les dépôts", a-t-il ajouté sur BFMTV.

Michel Sapin sur i>Télé : le ministre des Finances, estime qu'il y a des blocages qui "ne sont pas légitimes". "Il faut qu'on évite de prendre les Français en otage. On a une CGT qui s'est durcie et qui n'est que dans la protestation", ajoute-t-il.

Pendant le week-end, les CRS sont notamment intervenus pour débloquer les dépôts de Dunkerque (Nord), Rouen (Seine-Maritime), et Lorient (Morbihan).

1.500 stations-service sur les 12.000 que compte le pays seraient en situation de pénurie partielle ou totale. Le Nord et l'Ouest de la France sont les zones les plus touchées par les difficultés d'approvisionnement en essence.

À Nantes, des files interminables se sont formées tout le week-end dans les stations qui ont pu être alimentées. Sur environ 240 stations de Loire-Atlantique, près de 150 étaient à sec ou en passe de l'être vendredi. Un chiffre qui semble avoir rapidement gonflé ce week-end. Dans les stations des grandes surfaces, comme Auchan ou Leclerc, il semblait difficile voire impossible de s'approvisionner ce dimanche.

En Bretagne, ce sont les agglomérations de Rennes et Quimper qui ont été les premières touchées par la pénurie d'essence. A Rennes, les fils d'attente étaient impressionnantes ce week-end et de nombreuses stations-service sont restées fermées. Aucun réapprovisionnement n'a eu lieu dans la région dimanche.

En Normandie, La ville de Caen a été l'une des premières touchées, les stations Total étaient déjà presque à sec mercredi.

En région parisienne, ce lundi matin, le carburant manquait aux portes de Paris, selon Europe 1. Des stations-service étaient également fermées à Roissy, Orly, Pantin ou Issy-les-Moulineaux. Dès jeudi, plusieurs stations-services avaient été prises d'assaut à Mantes-la-Jolie par les automobilistes et le principal lieu de vente de carburant (Auchan de Buchelay) ne pouvait plus fournir d'essence à ses clients.

Dans le sud de la France également, les effets des blocages commencent à se faire sentir, notamment depuis l'extension du mouvement au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, dans la nuit de dimanche à lundi. Les camions-citernes sont ainsi empêchés de remplir leurs cuves. La fermeture de stations-service devraient rapidement arriver. Trois sont déjà à l'arrêt lundi dans les Bouches-du-Rhône d'après France Bleu.

Plusieurs préfectures du Grand-Ouest ont déjà limité à 20 ou 30 litres le volume maximal de carburant pour les véhicules, et à 40 ou 150 litres pour les poids lourds. C'est le cas en Ille-et-Vilaine, dans les Côtes-d'Armor, le Finistère, l'Orne, la Loire-Atlantique, la Vendée, la Mayenne ou encore l'Eure. les arrêtés préfectoraux ont été pris ce vendredi. Il est aussi interdit remplir des bidons de carburant en Seine-Maritime, dans le Calvados, dans le Nord, la Somme ou encore le Pas-de-Calais. Les habitants de ces départements sont appelés au "civisme".

En cas de crise majeure, la France a à sa disposition des stocks stratégiques de pétrole. L'Agence internationale de l'Energie fixe une réserve minimum équivalant à 90 jours d'importation nette ou à 61 jours de consommation moyenne. La France a toutefois décidé d'assurer ses arrières avec des stocks plus importants que ceux requis par l'AIE. Ainsi, chaque société qui commercialise du pétrole dans l'Hexagone doit mettre de côté une quantité de carburant équivalent à 29,5% du volume distribué l'année précédente. Comme l'explique le site du ministère de l'Environnement, ce carburant est ensuite réparti dans les régions (zones de défense) de façon à ce que chaque territoire dispose de 10 jours de consommation d'essence et de 15 jours de gazole.

Cécile Duflot : au micro de RMC/BFMTV, a estimé que "c'est le gouvernement qui est responsable de la pénurie en ne retirant pas la loi Travail". Bruno Le Maire (Les Républicains) : Le Premier ministre est en déplacement en Israël et les Territoires palestiniens, "une vraie faute" dénonce Bruno Le Maire alors que le pays "risque d'être bloqué faute d'essence". "Il faut rétablir l'autorité de l'État", a affirmé le député et candidat à la primaire. "Le Premier ministre doit être présent dans son pays lors de situations comme celles-là. C'est une faute de M. Valls de ne pas être en France, là tout de suite", a ajouté M. Le Maire. "C'est à lui de décider quelles sont les mesures à prendre", mais "il se trouve que le Premier ministre n'est pas en France. Il est en déplacement en Israël" pour "lancer une initiative diplomatique qui en plus est une initiative mort-née", a-t-il ajouté.

Lors d'un discours à Tel-Aviv à l'occasion d'une rencontre avec des start-up françaises, Manuel Valls a immédiatement répliqué :"Un responsable politique en France s'interrogeait il y a quelques minutes sur ma présence en Israël alors qu'il y a quelques difficultés sociales dans mon pays. (...) Ça doit être quelqu'un qui ne doit pas savoir que nous sommes dans un monde connecté et qu'on peut gouverner un pays de manière moderne." "Ça doit être quelqu'un qui ignore notre volonté de construire avec Israël un partenariat économique qui sera gagnant-gagnant pour nos deux pays et nos économies", a-t-il poursuivi. "Et ça doit être quelqu'un qui ne comprend pas le monde tel qu'il en train de changer et notamment dans cette région."

Interrogé par des journalistes" Manuel Valls s'est dit étonné de la charge de Bruno Le Maire. "C'est une drôle de vision, très datée, très ancienne de la politique. Il m'est arrivé de devoir écourter des déplacements, suite à un attentat. Les choses sont évidemment d'une toute autre nature. C'est une vision datée et mesquine qui n'est pas à la hauteur des défis dans cette région. Ce déplacement est préparé de longue date. Il est important pour la relation entre la France et Israël, entre la France et les Territoires palestiniens."

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