Des dizaines de dirigeants du monde entier aux funérailles de Shimon Pérès
Shimon Pérès est mort mercredi à 93 ans des suites d’un accident vasculaire cérébral.
Le cercueil de l’ancien président israélien et Prix Nobel de la paix Shimon Pérès a été mis en terre, vendredi 30 septembre au cimetière national du mont Herzl à Jérusalem, dans le carré réservé aux "grands dirigeants de la nation".
Des dizaines de dirigeants du monde entier, parmi lesquels les présidents américain, palestinien, français ou allemand, ont assisté à l’inhumation de M. Pérès, à quelques mètres d’un autre Nobel de la paix, Yitzhak Rabin.
Avec l’arrivée des responsables étrangers, le mont Herzl, sur lequel M. Pérès est enterré, et une grande partie de la ville devraient être largement coupés du monde. Quatre-vingt-dix délégations de 70 pays sont annoncées. Huit mille policiers sont mobilisés.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, se sont longuement serrés la main et ont échangé quelques mots vendredi avant les funérailles.
La venue à Jérusalem de M. Abbas est un événement rare qui ne s’était pas produit depuis des années, le président palestinien devant bénéficier d’un accord spécial des Israéliens dans la Ville sainte. M. Abbas est venu accompagné du numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et du chef des services de sécurité palestiniens.
Benyamin Nétanyahou a salué vendredi en Shimon Pérès "un grand homme" pour Israël et le monde, aux obsèques du Prix Nobel de la paix et ancien président à Jérusalem.
"Il a participé à la résurrection de la nation juive, il a défendu le pays et il a assuré la sécurité de notre peuple pour des générations, et pour cette raison, nous lui devons reconnaissance. Il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour atteindre la paix avec nos voisins", a souligné Benyamin Netanyahou au début de son allocution.
Le Premier ministre israélien a terminé en s’adressant au défunt. "Aujourd’hui, je pleure sur toi. Je t’ai aimé, nous tous nous t’aimons. La Paix sera, Shimon. Cher ami, grand dirigeant, tu es au cœur de notre nation et je me permets de dire tu es au cœur des nations".
Autre éloge funèbre attendu, celui de l'ancien président américain Bill Clinton : "Il a débuté sa vie comme le plus brillant des étudiants israéliens, il est devenu son meilleur professeur et a fini par être le grand rêveur de ce pays", a souligné Bill Clinton.
"Il a vécu 93 ans dans un état d’imagination permanent, qui lui a permis de voir l’incroyable potentiel de nous tous, de nous relever malgré nos blessures, nos ressentiments, nos peurs, pour tirer le meilleur d’aujourd’hui et proclamer la promesse de demain", a poursuivi l'ancien président américain.
M. Abbas, qui a salué la mémoire d’un "partenaire pour la paix des braves", a été vivement critiqué par le Hamas islamiste pour sa présence aux funérailles de M. Pérès, un "criminel" pour le Hamas et la rue palestinienne.
Le président de l’Autorité palestinienne est le plus haut représentant arabe présent à ces funérailles. Aucun autre président arabe n’a fait le déplacement.
M. Obama, au début de son éloge funèbre, a souligné la présence notable et exceptionnelle dans l'assistance du président palestinien Mahmoud Abbas : elle est "le rappel que la paix est un chantier inachevé", selon lui.
Le président américain a classé le prix Nobel de la paix Shimon Peres parmi "les géants du XXe siècle".
"À bien des égards, il me rappelait d'autres géants du XXe siècle que j'ai eu l'honneur de rencontrer. Des hommes comme Nelson Mandela, des femmes comme sa majesté la reine Elizabeth", a-t-il déclaré.
Le chef de l’État français, François Hollande, accompagné de l'ancien locataire de l’Élysée, Nicolas Sarkozy. Nelson Mandela, le prince Charles ou encore le roi d’Espagne ont fait le déplacement.
Le jeudi 29 septembre, 30.000 Israéliens, selon les chiffres du Parlement, ont défilé devant la dépouille de Shimon Pérès.
M Pérès était le dernier survivant de la génération des pères fondateurs de l’État d’Israël. Maintes fois ministre, deux fois premier ministre (1984-1986 et 1995-1996) et président (2007-2014), il était devenu dans son pays une personnalité largement consensuelle, considérée comme un sage de la nation.