Vidéo : De nouvelles images de maltraitance animale dans deux abattoirs
L'association L214, connue pour son combat contre l'abattage des animaux, publie mercredi 29 juin, une nouvelle vidéo de cas de maltraitance animale. Les images concernent deux abattoirs : celui de Pézenas dans l'Hérault et à Puget-Théniers dans les Alpes-Maritimes.
Les images, commentées par Rémi Gaillard, ont été "tournées entre novembre 2015 et mai 2016" précise l'association. Sur la vidéo, on peut voir des chevaux recevant des charges de pistolets à tiges perforantes censés les rendre inconscients avant la saignée, mais provoquant de nombreux ratés ou des équidés traînés jusqu'à la mort par des treuils.
À Pézenas toujours, les bovins sont, d'après les images, tués sans étourdissement, sont égorgés par cisaillement, avant que le sacrificateur ne revienne découper dans la gorge des animaux encore vivants. Un mouton reçoit même un coup de couteau dans l'œil avant d'être égorgé. Des chevaux sont tirés par un treuil jusque dans le box d’abattage. Des cochons sont poussés à coups d’aiguillons électriques
"À l'abattoir du Mercantour, les conditions d'abattages des bovins sont moyenâgeuses" indique L214. Sur les images de cette deuxième structure, de nombreux moutons sont suspendus conscients au moment de la saignée. Un veau, accroché au rail par la patte arrière, tente de se relever pendant deux minutes entières, à moitié décapité, la tête dans un bac de sang. Plus tard, un mouton cherche à fuir, la gorge ouverte et en pleine conscience. D'autres sont tués sans étourdissement.
Dans cet établissement, les services de l'Etat n'avaient relevé aucun manquement lors des contrôles indique Le Monde.
L'association L214 a déposé plainte pour mauvais traitement et cruauté envers animaux mercredi 29 juin auprès des Tribunaux de grande instance de Béziers et Nice.
"Ces images ne sont pas exceptionnelles. La souffrance des animaux est toujours présente au moment des mises à mort. L'exception, c'est d'avoir accès aux images", déplorait Brigitte Gothière cofondatrice et porte-parole de l’association L214 en mars dernier, interrogée par BFMTV lors de la diffusion des images tournées dans les Pyréenées-Atlantiques.
"Les scandales se suivent et se ressemblent. Il est illusoire de penser que l’on peut tuer trois millions d’animaux par jour en respectant la réglementation", dénonce mercredi 29 juin Sébastien Arsac, porte-parole de L214, interrogé par Le Monde.
En visite surprise le 17 mai à l'abattoir de Pézenas, le député LR de l'Hérault Elie Aboud, membre de la commission d'enquête parlementaire sur les abattoirs, n'avait constaté "aucun dysfonctionnement".
Une commission d'enquête parlementaire sur "les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français" a été créée après la diffusion ces derniers mois par l'association L214 de vidéos révélant des mauvais traitements dans les abattoirs gardois d'Alès et du Vigan, puis à Mauléon-Licharre dans les Pyrénées-Atlantiques.
Les abattoirs de Pézenas et du Mercantour sont par ailleurs certifiés bio et de taille humaine. L’abattoir municipal de Pézenas, qui emploie une vingtaine de salariés, traite 2.000 à 2.200 tonnes de viande par an. Celui du Mercantour compte six salariés et traite 250 tonnes de carcasse par an (dont 25 à 30 % de halal).
Comme le rappelle Le Monde, le code rural et un règlement européen datant de 2009 précisent que dans les abattoirs, "toute douleur, détresse ou souffrance évitable est épargnée aux animaux lors de la mise à mort".
Attention ces images sont choquantes
Installation de vidéo-surveillance en continu, formation des personnels, amélioration des matériels utilisés et renforcement des contrôles : les associations de défense des animaux ont demandé mercredi 29 juin une augmentation des moyens dévolus aux abattoirs.
Les souhaits aussi de Brigitte Bardot. Dans une lettre ouverte adressée au ministre de l'agriculture, Stephane Le Foll, elle n'hésite pas à interpeller et à demander des mesures concrètes à celui qu'elle qualifie de "Monsieur le ministre de la Souffrance".