Loi Travail : Violents heurts lors de la manifestation
"Plusieurs centaines" de personnes "encagoulées" ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre mardi après-midi lors de la manifestation contre la loi travail à Paris, a affirmé la préfecture de police de Paris qui a procédé à plusieurs interpellations.
En marge de la manifestation contre la loi travail, plusieurs centaines de militants anticapitalistes et antifascistes se sont réunis place de la République, à Paris, mardi soir 14 juin.
Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l'ordre et une voiture de la RATP a été brûlée. Dans le métro, une équipe de la RATP avait été "prise à partie", notamment avec des "jets de projectiles", par un groupe de personnes peu avant l'incendie du véhicule.
Au moins 125.000 manifestants ont manifesté en France contre la loi travail, selon les autorités, 1,3 million selon les syndicats.
Ils étaient entre 75.000 et 80.000 à Paris, précise la préfecture, mardi 14 juin. Les syndicats CGT, FO et Solidaires, annoncent de leur côté, un million de manifestants dans la capitale.
Cette mobilisation est de loin la plus importante depuis le début de la contestation il y a trois mois.
L'hôpital Necker-Enfants malades à Paris a été pris pour cible par des casseurs qui ont brisé des vitres de l'établissement en marge de la manifestation contre la loi travail. L'Assistance publique - Hôpitaux de Paris ( AP-HP ) a annoncé vouloir "porter plainte" après cette "attaque inadmissible".
La ministre de la Santé Marisol Touraine a également dénoncé sur twitter une "attaque insupportable de casseurs" contre l'hôpital pédiatrique. "Honteux", a-t-elle déclaré, apportant son "soutien aux professionnels de santé mobilisés auprès des patients".
Deux véhicules électriques (Autolib) ont été brulés au nord de la place de la République.
En début de soirée, on dénombrait 40 blessés dans le cortège parisien, dont 29 policiers. Face à la violence des casseurs, les forces de l'ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Les autorités ont indiqué avoir procédé à 73 interpellations dans toute la France.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a dénoncé mardi les [ postures, "propos et "affiches ] qui mettent en cause les forces de l'ordre, après les incidents lors de la manifestation contre la loi Travail, et au lendemain du meurtre d'un policier et de sa compagne dans une attaque djihadiste :
"Au moment où il y a des manifestations à Paris, j'appelle tous ceux qui sont dans la violence, qui s'attaquent aux policiers, qui veulent s'en prendre à eux, à retrouver un peu au fond d'eux-mêmes d'humanité, de tolérance, de respect, simplement en respect de ceux tombés hier et en respect de ce petit enfant auquel nous nous devons de donner une image digne de la France."
Le Premier ministre Manuel Valls a déclaré : "Je ne crains rien, j'écoute bien sûr, le dialogue avec les partenaires sociaux est permanent". Il a toutefois assuré que l'article 2 de la loi Travail, le plus contesté, "ne sera pas changé".
Le Premier ministre s'est montré très remonté, ce mercredi matin, après les violences en marge de la manifestation contre la loi Travail mardi à Paris, qui ont notamment visé l'Hôpital Necker-enfants malades.
Invité de France Inter, Manuel Valls fait d'abord un constat différent de celui des opposants. Selon lui, "il y a eu hier moins de manifestants qu'à l'occasion des autres rendez-vous". Une nouvelle fois, il s'affiche déterminé : "on a le droit de manifester, d'exprimer son opposition à un texte de loi, mais le gouvernement ne changera pas un texte qui est déjà le résultat d'un compromis avec les syndicats réformistes".
Manuel Valls s'en prend ensuite clairement à la CGT. "Ces manifestations ne peuvent plus durer ainsi, j'en appelle à la responsabilité de la CGT qui hier a manifestement été débordée", lâche-t-il.
Enfin, le Premier ministre, très fermement, "demande à la CGT de ne plus organiser ce type de manifestation à Paris".
La CGT lui a répondu dans la matinée : "comme il n'est pas de la responsabilité des supporters d'assurer la sécurité dans et autour des stades de l'euro de football, de la même façon il n'est pas de la responsabilité des manifestants d'assurer la sécurité dans et autour d'une manifestation autorisée par la Préfecture de police".
Dénonçant les accusations "inacceptables" du Premier ministre, la confédération syndicale estime que "menacer d'interdire les manifestations était le signe d'un gouvernement aux abois".