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Mort de deux militaires français : les ex-otages accueillis par Emmanuel Macron 

Publié le par Pierre HAMMADI

Les deux Français disparus le 1er mai au Bénin et deux autres otages, une sud-coréenne et une américaine ont été libérés dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai par les forces françaises. Deux sous-officiers français sont tombés au combat.

Des hommes du commando Hubert, "qui avaient déjà connu le combat, qui avaient survécu". Ce qui fait de "cette opération un exploit, c'est que pour être sûrs de ne pas atteindre les otages, ils y sont allés au contact. Il y a eu un corps-à-corps et dans ce corps-à-corps, ils ont perdu", a raconté vendredi 10 mai sur franceinfo l'amiral Jean-Louis Vichot, ex-chargé des relations internationales pour le chef d’état-major de la Marine.

Il s'agit du "maître Cédric de Pierrepont et du maître Alain Bertoncello, tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opérations spéciales", précise l'lysée dans un communiqué.

"La Marine nationale est en deuil", ajoute cette dernière dans une publication sur Facebook.

Le Commando Hubert est l'une des sept unités de commandos de la Marine nationale, basée à Saint-Mandrier, dans le Var. Maître Cédric de Pierrepont avait rallié cette unité en août 2012. "Il y occupait les fonctions de chef de groupe commando depuis le 1er avril 2018", précise la Marine nationale. De son côté, maître Alain Bertoncello faisait partie du commando depuis juillet 2017. 

Cédric de Pierrepont est né en 1986 à Ploemeur (Morbihan) et est entré dans la Marine nationale en 2004. "Il cumulait quinze ans de service, au cours desquels il a plusieurs fois été engagé sur des théâtres d’opérations en Méditerranée, au Levant et au Sahel ; théâtre sur lequel il était déployé depuis le 30 mars dernier", ajoute la Marine.

Une cagnotte en ligne, intitulée "Pour la famille de notre pote" a été ouverte pour la famille de Cédric de Pierrepont sur le site lepotcommun.fr

L'argent récolté ira à la famille de Cédric de Pierrepont, et plus particulièrement à sa maman. "C'est une manière de l'accompagner dans cet insurmontable coup du sort" explique les créateurs de la cagnotte. 

Alain Bertoncello, 28 ans, originaire de Montagny-les-Lanches en Haute-Savoie. Il est entré dans la Marine nationale le 14 février 2011, "il cumulait plus de sept ans de service". "Le maître Bertoncello a participé à des missions de défense des intérêts maritimes français aux Seychelles et à plusieurs opérations extérieures au Qatar, au Levant et au Sahel ; théâtre sur lequel il était engagé depuis le 30 mars dernier." 

Samedi 11 mai, le père d'Alain Bertoncello, Jean-Luc Bertoncello, a rendu hommage à son fils. "Il a eu la vie qu'il voulait. Il y a une chose dont je suis sûr, même si on n'en parlait pas tous les jours, bien entendu, quelque chose qu'il appréciait énormément, c'est finalement le lien qui existe entre tous ces gens qui vivaient avec lui, qui s'entraînaient avec lui, qui travaillaient avec lui. C'est vraiment quelque chose de très, très fort".

Et, d'ajouter, à propos du qualificatif de "héros" que l'on pourrait attribuer à son fils : "Moi, tout ce qu'on m'a dit est simple : c'est qu'il y avait deux têtes d'équipe, c'est eux qui ont reçu. Chacun en tire les conclusions qu'il veut.  Comment pourrait-on ne pas être fier. On vient de perdre son fils, si en plus on n'est pas fier... Oui je suis fier de mon fils. Mais je vais vous dire : je l'étais avant. J'ai trois enfants et j'en suis fier".

Trois des quatre ex-otages libérés le 10 mai au Burkina Faso sont arrivés en France. Patrick Picque, Laurent Lassimouillas ainsi que l’ex-otage sud-coréenne dont l’identité n’a pas été révélée ont atterri, samedi 11 mai à la base aérienne de Villacoublay (Yvelines) aux alentours de 18 h.

Le chef de l’État, Emmanuel Macron, accompagné du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et de la ministre des Armées, Florence Parly, étaient sur place pour accueillir les ex-otages libérés.

À la base aérienne de Villacoublay, Emmanuel Macron, qui était également accompagné du chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, a échangé quelques mots avec les ex-otages, mais n'a pas pris la parole publiquement. L'ambassadeur de Corée du Sud était également présent.

Après, le chef de l'État s'est entretenu quelques instants avec les ex-otages dans un salon privé de l'aéroport où étaient réunies leurs familles.

Laurent Lassimouillas, l'un des ex-otages français enlevés au Bénin, et dont la libération a coûté la vie à deux soldats, a affirmé que son compatriote et lui auraient "certainement" dû "éviter" de se rendre dans la région.

"Certainement aurions-nous dû prendre davantage en compte les recommandations de l'État et la complexité de l'Afrique, et éviter de nous rendre dans cette magnifique région du monde, qui malheureusement bascule dans l'instabilité", a-t-il estimé.

L'accueil réservé aux ex-otages, samedi, n'a en effet pas manqué de faire réagir. À commencer par la classe politique, comme en témoigne notamment la réaction de Hubert Falco, maire LR de Toulon - chef-lieu du département où étaient basés les militaires tués.

Le seul hommage que l’on attend de la Nation, c’est pour nos deux héros ! Si on se félicite bien sûr de la libération de 2 compatriotes retenus en otage, on ne peut cautionner l’accueil solennel envisagé par les autorités à Villacoublay, le Président de la République en tête, a écrit l'élu sur Twitter.

Un hommage national aux deux commandos marine tués dans l'opération, le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello sera organisée mardi 14 mai aux Invalides.

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