Ecole : < la double peine des jeunes qui décrochent >
C'est lors de son discours à Bobigny sur la sécurité, à l'occasion de la prise de fonction du nouveau Préfet de la Seine Saint-Denis, Christian LAMBERT, que le Président de la République Nicolas SARKOZY a déclaré que les allocations familiales seraient systématiquement suspendues en cas d'absentéisme scolaires injustifié. Un projet vivement critiqué de toutes parts, y compris dans sa propre majorité.
L'ensemble des acteurs pédagogiques s'accordent à le dire : < la suspension des allocations familiales serait une mesure injustifiée et inefficace >. Le principal syndicat des chefs d' établissement, a dénoncé dès l'annonce du projet de loi, une mesure ancienne qui n'a jamais fait la démonstration de la moindre efficacité. Depuis l'année 2006, date de l'adoption de la loi sur l'égalité des chances, le non respect du contrat de responsabilité parentale, proposé aux familles par le conseil général, peut entraîner la suspension des allocations. Sauf que depuis 2006, aucune famille n'a subi une telle punition. C'est preuve de son inefficacité.
Cette mesure est loin d'être une solution. Les parents sont de bonnes foi et c'est rare qu'ils se désintéressent de l'avenir de leurs enfants. Pour elle, beaucoup de parents travaillent très tôt le matin ou de nuit, dans des conditions très précaires. Leur enlever les allocations reviendrait à une double sanction.
Ni le renforcement policier dans le milieu scolaire ni la suppression des allocations ne permettront une meilleure écoute des difficultés des élèves. Cela véhicule l'idée qu'il n'y a rien de mieux qu'une autorité toute puissante pour remettre les choses en place. Alors qu'il y a bien sûr d'autres voies à explorer.
Depuis l'année 1959, une ordonnance autorise le chef d'établissement à signaler les absents à l'inspecteur d'académie qui, à son tour, peut demander à la CAF < Caisse d'Assurance Maladie > de suspendre le versement des allocations. Cette ordonnance avait été supprimé en 1994 puis réactivée en 2006.
La mesure proposée par Éric CIOTTI, député UMP des Alpes Maritimes, ignore l'arsenal juridique existant, qui permet de rendre la fréquentation scolaire obligatoire, l'absentéisme représente un indicateur de malaise social et un facteur de risque. Et d'ajouter, la menace n'a jamais été un facteur d'intégration sociale. Dans un contexte économique tendu, pénaliser les familles n'a aucun sens et ne fait qu'accroître ses angoisses.
C'est toujours à la France d'en bas que le Président de la République s'attaque et avec son gouvernement ils ont trouvé une source d'économie sur les 4,7 millions de bénéficiaires des allocations familiales en France. < chiffres fin 2009 >