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Mort d'Angélique, 13 ans : le suspect a été mis en examen pour séquestration, viol et meurtre

Publié le par Pierre HAMMADI

La disparition d'Angélique Six, mercredi 25 avril, avait été jugée inquiétante par la police qui a diffusé, vendredi 27 avril, un avis de recherche sur internet, avec le signalement de la jeune fille : 1m53, de corpulence mince, yeux bleus, cheveux longs et lisses. Le jour de sa disparition, elle portait un jean bleu, un tee-shirt et des baskets.

Le téléphone portable aurait été géolocalisé jeudi soir "entre Marquette et Wambrechies", deux communes voisines, a déclaré le père de l’adolescente à France Bleu Nord. Une première battue, avec l’aide d’une centaine de personnes, a été organisée vendredi, dans le quartier de l’Agrippin, où la famille habite. 

La police, elle, a mobilisé dès jeudi une brigade cynophile, et des pompiers plongeurs ont été sollicités pour la recherche d'un corps à proximité du port de plaisance de Wambrechies, en bordure de la Deûle.

Le corps dénudé de la jeune fille a finalement été retrouvé par la police à 1h30 du matin dimanche sur un chemin forestier à Quesnoy-sur-Deûle (Nord), à une dizaine de kilomètres au nord de Lille. Le corps de l'adolescente portait des traces de strangulation, selon France 3 Hauts-de-France.

 

Samedi 28 avril, vers 21h30, les enquêteurs de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) avaient interpellé David Ramault, un ancien voisin de la famille à la sortie de son travail puis placé l’homme en garde à vue. Auparavant, le domicile de ce chauffeur de bus de 45 ans, marié et père de deux garçons, avait été perquisitionné.

David Ramault a très vite avoué le meurtre d’Angélique alors que les policiers ne disposaient pas d’éléments à charge déterminants.

David Ramault est un ancien voisin d'Angélique Six, il vivait avec sa femme et ses deux enfants dans le même immeuble qu'elle il y a quelques années. Âgé de 45 ans, le meurtrier présumé est marié et père de deux enfants. Il a un emploi de chauffeur de bus à Transpole, le réseau de transports en commun de la métropole lilloise.

Mercredi 25 avril, le jour de l'agression, il n'y avait personne chez lui, sa famille était dans le sud de la France pour les vacances.

C’est le témoignage d’un garçon de 10 ans qui avait vu la jeune fille rejoindre volontairement un homme dans le parc de Wambrechies qui a mis les enquêteurs sur la piste de David Ramault. Le père de famille avait été inscrit en 2001 au Fichier automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).

En 1996, le meurtrier présumé d’Angélique avait déjà été condamné à 9 ans de prison pour viol avec arme commis deux ans plus tôt, sur une adolescente de 13 ans. Le détenu était sorti en mars 2000 avec obligation d’un suivi thérapeutique.

Depuis, David R. n’avait plus fait parler de lui, si ce n’est par un rappel à la loi en 2014. Le père de famille avait oublié de signaler un changement d’adresse comme la loi l’impose aux individus fichés au Fijais.

Le lundi 30 avril, Thierry Pocquet le procureur de la République de Lille a tenu une conférence de presse :

Thierry Pocquet du Haut-Jussé a rapporté les propos tenus par David Ramault lors de sa garde à vue. Après avoir absorbé des pilules contre les troubles de l'érection, l'homme aurait consommé de la bière. C'est en sortant de chez lui "pour prendre l'air" qu'il serait passé devant le jardin où se trouvait l'adolescente ainsi qu'un petit garçon.

C'est à ce moment que l'homme affirme avoir eu envie de la jeune fille. Prétextant vouloir offrir un cadeau aux parents de celle-ci, il serait alors parvenu à emmener Angélique chez lui. Le principale suspect commence à aborder des sujets intimes. 

"Elle cherche à partir, et comme il l'en empêche elle se met à crier. Il la maintient de force, au point qu'elle se cogne dans la table du séjour. Il commence à la déshabiller et il l'emmène dans les toilettes et ferme la porte à clé. Il finit de la déshabiller et comme elle tente à nouveau de s'enfuir et de se débattre, il lui donne une gifle, puis va lui imposer une fellation et des pénétrations digitales.

Selon lui, il n'y parvient pas réellement car elle se débat toujours. Ensuite, il prend le pantalon de la jeune fille, qu'il lui passe autour du cou et l'étrangle. Il indique que lorsqu'elle a commencé à se débattre, il a compris qu'il fallait qu'il la tue et il indique également que l'ensemble de toutes ces violences n'a pas duré plus d'un quart d'heure.

Par la suite, il nettoie le logement, notamment des traces de sang. Il se débarrasse du téléphone de la victime, de ses vêtements. Il met le corps de la jeune fille dans une valise, qu'il met dans le coffre de sa voiture et il part avec cette voiture. Il s'arrête en chemin pour acheter une pelle. Il s'arrête à l'entrée du bois, selon lui par hasard, il dit ne pas connaître les lieux. D'abord, il tente de creuser un trou mais comme il n'y parvient pas, il finit par la dissimuler dans un fourré et l'abandonne là".

 

Le principal suspect du meurtre d'Angélique  a été mis en examen lundi soir 30 avril pour "séquestration, viol et meurtre", dont une partie des faits en récidive. Le meurtrier présumé a été placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Sequedin dans le Nord "pour des raisons de sécurité". 

Il n'était pas soumis à une obligation de soins car "la législation à l'époque n'autorisait ce type de suivi que dans la cadre d'une libération conditionnelle". Depuis son inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS), créé en 2004, l'homme avait "respecté globalement les obligations que cette inscription entraîne". C'est ce fichier qui a permis de le localiser "immédiatement".

Les collègues de ce chauffeur de bus, qui a avoué le meurtre et le viol d'Angélique, expriment leur colère et leur incompréhension après les aveux de ce dernier. Surtout que David Ramault a continué son travail durant trois jours après le drame.

"Il y a beaucoup de colère et de dégoût. Le climat est pesant, il y a beaucoup d'incompréhension", témoigne auprès de franceinfo un des salariés de l'entreprise.  "On se sent un peu trahi, il est venu travailler, il fallait avoir du cran pour venir bosser. On est tous dégoûtés d'avoir pu côtoyer une ordure pareille et surtout les jours qui ont suivi", confie l'un d'eux.

Ce mardi 1er mai, une marche blanche a été organisée pour rendre hommage à Angélique. Plus de 3.000 personnes ont défilé, derrière la famille de la petite victime.

Des personnes affluaient par dizaines depuis les rues menant à la place du Général-de-Gaulle. Vêtus de blanc, souvent avec une rose à la main, les mines graves, tristes. Quand les proches d’Angélique sont arrivés, le silence s’est fait encore plus pesant. Soudée derrière une banderole portant la simple mention "Pour Angélique", la famille s’est mise en marche, suivie par 3.000 personnes.

Le cortège s'est dirigé vers le parc, devenu un mémorial en hommage à la petite victime. Face à la foule, c’est Anaïs, la grande sœur d’Angélique, qui a pris la parole : "Nous tenions à remercier le petit bonhomme qui a permis d’identifier l’agresseur. Et merci à vous tous pour votre soutien", déclare-t-elle.

"Mais c’est la colère qui va nous permettre de tenir face à tout ce qui reste à venir", lance la jeune fille d’une voix ferme. Des dizaines de ballons blancs ont été lâchés, accompagnés par un dernier "je t’aime" à "cet ange que nous n’oublierons jamais".

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