Brigitte Macron : Une pétition contre le statut de Première dame
Alors que l'Assemblée nationale a voté jeudi 27 juillet l'interdiction des emplois familiaux par les parlementaires et la loi de moralisation de la vie publique, Emmanuel Macron souhaite créer à l'intention de sa femme Brigitte un statut de Première dame.
L'annonce de la création d'un statut de première dame fait beaucoup réagir et notamment sur internet.
Thierry Paul Valette, président du mouvement politique Egalité Nationale, a lancé une pétition vendredi 4 août contre le "statut de première dame" sur change.org et est vite devenue virale.
Adressée au chef de l'État et à son Premier ministre Edouard Philippe, la pétition contre le statut de Premier dame pour Brigitte Macron avait réuni dimanche à 15 heures plus de 160.000 soutiens.
Dans le texte accompagnant celle-ci, Thierry Paul Valette qui se présente comme "artiste peintre et auteur" et "citoyen engagé" s'insurge : "Il n'y a aucune raison pour que l'épouse du chef de l'État puisse obtenir un budget sur les fonds publics. Brigitte Macron dispose à l'heure actuelle d'une équipe de deux à trois collaborateurs, ainsi que de deux secrétaires et deux agents de sécurité et cela est suffisant."
Et de poursuivre : "Avec un tel statut la Première dame usera de son rôle comme bon lui semble et ce sera lui reconnaître une existence juridique qui permettrait de bénéficier d'un budget, d'un rôle important, de nombreux collaborateurs, chauffeurs, protection renforcée et autres avantages...".
Pour lui, les débats qui ont agité l'Assemblée Nationale ces dernières semaines et la création de ce statut ne sont pas compatibles:
"Nous dénonçons farouchement toutes les attaques sexistes envers Brigitte Macron et nous ne remettons nullement en cause ses compétences. Cependant, dans une période de moralisation de la vie politique française, au moment du vote d'un décret interdisant aux députés d'employer un membre de leur famille, nous ne pouvons donc décemment cautionner l'initiative d'un statut spécifique à l'épouse du Président Macron. " ajoute le président du mouvement politique Egalité Nationale.
"Si cette question doit être tranchée elle devra se faire dans le cadre d’un référendum et non du fait d’un seul homme", conclut Thierry Paul Valette, qui souhaite obtenir un entretien avec Emmanuel Macron pour lui exposer son point de vue.
Aujourd'hui, la première dame de France ne bénéficie que d'un bureau et de collaborateurs. Même si aucun budget officiel ne lui est alloué, la Cour des comptes avait évalué les dépenses de Valérie Trierweiler à près de 482.000 euros pour la seule année 2013.
Alors que l’Assemblée nationale a voté l’interdiction des emplois familiaux pour les parlementaires, la réflexion en cours sur le futur statut de Brigitte Macron, génère aussi un certain agacement parmi les élus.
"Faites ce que je dis, pas ce que je fais", avait taclé l’ancien ministre des transports LR Thierry Mariani sur Twitter en juillet.
Au même moment où il fait interdire les "emplois familiaux" au Parlement....faites ce que je dis,pas ce que je fais! https://t.co/m86BtB2qX5
https://twitter.com/thierrymariani/status/887037631313440768
Des députés de la France Insoumise avait également critiqué le statut de première Dame.
Le député Ugo Bernalicis avait critiqué le statut de Brigitte Macron, qui "se voit attribuer des moyens publics et financiers, alors qu'elle n'a été élue par personne".
Amendement Brigitte Macron de @Ugobernalicis, qui s'oppose à ce qu'on lui attribue des "moyens" : "Elle n'a été élue par personne" #DirectAN pic.twitter.com/GgMb7fgi6J
— LCP (@LCP) 27 juillet 2017
Selon la politologue Armelle Le Bras-Chopard interrogée par 20 Minutes : "C'est une très grande hypocrisie, les députés ont complètement raison. Il n'y a pas de raison d'avoir un statut de Première dame puisqu'elle n'est pas élue. L’épouse du Président ne devrait avoir d’autre rôle que privé".