Prêtre tué : Le deuxième terroriste, Abdel Malik Nabil Petitjean, formellement identifié
Deux jours après l'attaque de l'église à Saint-Etienne-du-Rouvray dans la Seine-Maritime, l'identité du deuxième assaillant défiguré par une balle, est enfin officielle.
Ce jeune homme n’a été formellement identifié comme le second tueur de l’église, par comparaison de son ADN, que jeudi 28 juillet, après la diffusion d'une vidéo de l'organisation État islamique (EI) mercredi 27 juillet, à travers l’agence Amaq, son organe de propagande.
Dans cette vidéo, deux hommes présentés comme les auteurs de l’attaque perpétrée la veille contre l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Main dans la main, les deux jeunes hommes prêtent allégeance durant une minute à Abou Bakr Al-Baghdadi, chef de l’organisation.
Selon Le Parisien, confirmé par une source judiciaire aujourd'hui, il s'agit d'Abdel Malik Nabil Petitjean, né le 14 novembre 1996 à Saint-Dié-des-Vosges (Vosges) et domicilié à Aix-les-Bains (Savoie). Il était recherché par toutes les polices de France depuis le 22 juillet car susceptible de passer à l'acte, selon des témoignages concordants.
Il faisait également l'objet d'une fiche S depuis le 29 juin pour avoir tenté de gagner la syrie. Le domicile de sa mère à Aix-les-Bains (Savoie) et celui de sa sœur à Montluçon dan l'Allier ont été perquisitionnés mercredi. Trois de ses proches ont été placés en garde à vue.
Les enquêteurs soupçonnaient depuis mardi 26 juillet que le complice d’Adel Kermiche s’appelait Abdel Malik Petitjean. Une carte d’identité à son nom avait été retrouvée peu après les faits au domicile familial d’Adel Kermiche.
Le premier terroriste identifié, Adel Kermiche, 19 ans, l'un des deux auteurs de l'attaque de Saint-Etienne-du-Rouvray. était placé sous bracelet électronique après avoir tenté de rejoindre la Syrie.
Adel Kermiche avait tenté à deux reprises de se rendre en Syrie l'an dernier. Lors de sa deuxième tentative, en mai 2015, il avait essayé de rejoindre Daech en passant par la Suisse et par Istanbul, muni de la carte d'identité de son frère, avant de se faire arrêter dans un aéroport turc.
Extradé vers la Suisse puis vers la France, il fait alors l'objet d'une fiche S pour "Sûreté de l'Etat" et est incarcéré le 22 mai 2015 pendant 10 mois. Il est libéré le 22 mars 2016 sur demande du juge d'instruction.
Il a été placé sous contrôle judiciaire et sous bracelet électronique dans l'attente d'un procès pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Le parquet s'était opposé à cette libération, sans obtenir gain de cause.
Outre le port du bracelet électronique, comme l'a détaillé mardi soir François Molins, le procureur de la République de Paris, Adel Kermiche avait interdiction de quitter le département de la Seine-Maritime. Il devait pointer une fois par semaine au commissariat et devait justifier d'une activité professionnelle. En outre, il a dû remettre son passeport et sa carte d'identité aux autorités.
Il bénéficiait, comme toute personne placée sous surveillance électronique, d'autorisation de sortie fixée par le juge. Il pouvait quitter son domicile les week-ends entre 14h et 18h et en semaine entre 8h30 et 12h30.
C'est dans cette espace de temps qu'il a commis son attaque, avec son complice, à 9h25, en pleine semaine. Son bracelet électronique a été retrouvé sur son corps.
Dans un entretien au journal le monde, le premier ministre Manuel Valls s'est exprimé sur la remise en liberté de Kermiche :
L'un des deux assaillants de Saint-Étienne-du-Rouvray, Adel Kermiche, avait été arrêté après une deuxième tentative de départ en Syrie avant d'être libéré, assigné à résidence et portant un bracelet électronique. La décision "a été confirmée en cour d'appel par trois juges, également expérimentés", rappelle Manuel Valls. "C'est un échec, il faut le reconnaître."
Pour le premier ministre, "cela doit conduire les magistrats à avoir une approche différente, dossier par dossier, compte tenu des pratiques de dissimulation très poussées des djihadistes". Il se refuse toutefois à tomber "dans la facilité de rendre ces juges responsables de cet acte de terrorisme".
Pour lutter contre la radicalisation, le premier ministre prône notamment "que les imams soient formés en France" et se dit "favorable à ce que, pour une période à déterminer, il ne puisse plus y avoir de financement de l'étranger pour la construction des mosquées".