Pédophilie dans l'Eglise catholique : Le cardinal Barbarin visé par une nouvelle plainte

Publié le 15 Mars 2016

Une nouvelle plainte visant le cardinal Barbarin a été déposée en février, rapporte l'AFP, qui cite une source judiciaire, mardi 15 mars. Les faits concernant des actes pédophiles remontant au début des années 1990 et commis par un prêtre toujours en activité à Lyon, précise l'agence, confirmant une information du Figaro.

Cette plainte, déposée par une victime qui travaille désormais au ministère de l'Intérieur, selon Le Point, vise des faits de "mise en danger de la vie d'autrui et provocation au suicide", explique le diocèse de Lyon dans un communiqué. Elle fait suite à une première plainte déposée en 2009 à l'encontre du prêtre, classée sans suite par la justice pour cause de prescription.

Dans un témoignage recueilli par Le Figaro, Pierre, 42 ans, affirme avoir été victime d'attouchements sexuels de la part du prêtre Jérôme Billioud, de l'ensemble paroissial La Croix Rousse. Les faits se seraient produits pendant des vacances à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) au début des années 1990, lorsque Pierre était adolescent. Un soir, dans une chambre d'hôtel, "le père Billioud a commencé à se frotter et à se masturber contre moi", raconte-t-il.

A l'occasion de sa plainte en 2009, Pierre dit avoir rencontré le cardinal Philippe Barbarin, qui "s'abrite derrière la prescription pénale". "Il n'a rien fait pour protéger les autres enfants, il l'a laissé en place, au même endroit, dénonce-t-il. C'est facile d'être courageux avec les chrétiens d'Orient, mais faire le ménage dans sa propre boutique alors que l'on sait qu'il y a des brebis galeuses, il faut un autre genre de courage."

Après cette nouvelle plainte, le cardinal Barbarin a fait part de sa "tristesse", de sa "consternation" et de son "incompréhension" : "C’est avec douleur que le cardinal Barbarin se voit accusé aujourd’hui de manière aussi injustifiée, tant il est évident qu’en aucun cas il n’a ni mis en danger la vie d’autrui, ni encouragé quiconque à se suicider." Le religieux catholique demande "que soient respectés ses droits, son honneur et la présomption d’innocence".

Le président de la Conférence épiscopale, l'archevêque Georges Pontier, a affirmé mardi à Lourdes (Hautes-Pyrénées) que "faire la vérité pour les victimes" de pédophilie était "la priorité" des évêques.

De son côté, Manuel Valls a demandé sur RMC au cardinal de "prendre ses responsabilités" après sa mise en cause. "C'est à lui (...) de parler et d'agir", juge le Premier ministre.

Rédigé par Pierre HAMMADI

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