Attentats à Bruxelles : Deux frères kamikazes ont été identifiés
Deux kamikazes ont été identifiés comme étant les frères El Bakraoui, après les attentats de Bruxelles. L'un, Ibrahim est mort dans l'explosion de sa bombe déclenchée à 7h58 à l'aéroport. L'autre, Khalid, a été identifié comme l'auteur de l'attaque kamikaze du métro, a indiqué le procureur fédéral belge, mercredi 23 mars.
Inscrits dans les fichiers des services de police, les frères El Bakraoui n'étaient en revanche pas connus pour des faits de terrorisme. Pourtant, ces habitués de la kalachnikov sont suspectés d'être directement liés à Salah Abdeslam, interpellé le 18 mars à Molenbeek pour son rôle dans les attentats de Paris et Saint-Denis.
Ibrahim El Bakraoui (30 ans) avait ainsi été condamné en 2010 à neuf années de prison par le tribunal correction de Bruxelles dans une affaire de braquage à la kalachnikov. Il avait alors fait feu sur des agents de sécurité et blessé l'un d'entre eux, comme le relatait La Dernière Heure. Son frère Khalid El Bakraoui avait écopé en 2011 de cinq ans d'emprisonnement pour des braquages et des car-jackings. Là encore, des kalachnikovs avaient été utilisées.
L'identité des deux individus figurant sur la photo prise à l'aéroport aux côtés d'Ibrahim El Bakraoui n'a pas été communiquée : celle du deuxième kamikaze serait encore inconnue. Le troisième homme, actuellement en fuite, pourrait être selon plusieurs médias Najim Laachraoui, également recherché dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris. Les assaillants étaient donc au moins quatre.
Un ordinateur a été retrouvé dans une poubelle devant l'appartement de Schaerbeek où des explosifs et tous les ingrédients permettant de confectionner des explosifs ont été retrouvés mardi lors d'une perquisition. Un mot posthume d'Ibrahim El Bakraoui y a été découvert, dans lequel il explique "ne plus savoir quoi faire", faisant explicitement référence à Salah Abdeslam. Il exprime sa crainte de "finir à côté de lui dans une cellule".
La Belgique a décrété trois jours de deuil national, au lendemain des attentats de Bruxelles. Une minute de silence a été observée, mercredi 23 mars à midi, en hommage aux victimes des attaques revendiquées par l'Etat islamique. Des centaines de personnes se sont donné rendez-vous sur la place de la Bourse, à Bruxelles. Un autre rassemblement a lieu, au même moment, à la Commission européenne, en présence de Manuel Valls et Jean-Claude Juncker.
Un chauffeur de taxi a transporté les trois suspects à l'aéroport. C'est lui qui a mené les enquêteurs à l'adresse de Schaerbeek, où ont été découverts un engin explosif et un drapeau de l'EI, selon le parquet fédéral. Il avait transporté les trois suspects à l'aéroport mardi matin et a également permis de retrouver la troisième bombe qui n'a pas explosé.
Les trois passagers ont chargé de grosses valises dans le coffre de la voiture sans jamais laisser le chauffeur toucher leurs sacs. Ce n’est qu’après avoir vu la photo publiée dans l’appel à témoin que le conducteur a reconnu les trois hommes et compris qu’il s’agissait des terroristes responsables de la mort de 31 personnes. Le chauffeur de taxi aurait immédiatement contacté la police, selon le journal belge la Dernière Heure.
Les informations fournies par le chauffeur de taxi, ont permis aux enquêteurs de perquisitionner l'appartement de Schaerbeek, au numéro 4 de la rue Max-Roos. Y ont été découverts tous les produits nécessaires à la fabrication d'explosifs, parmi lesquels 15kg de TATP, 150 litres d'acétone, 30 litres d'eau oxygénée, des bacs ou encore des clous.
Le procureur fédéral belge a fait état, mercredi à 13h, d'un bilan provisoire de 31 morts et 270 blessés. Dix Français ont été blessés dans les attentats de Bruxelles, dont quatre grièvement, selon un bilan communiqué par le Premier ministre, Manuel Valls.