Aveyron : Une conseillère agricole étranglée et noyée
Dans l'affaire de la conseillère agricole tuée en Aveyron, le suspect était dans un "délire interprétatif paranoïaque" au moment des faits, selon deux psychiatres qui l'ont examiné en garde à vue, a affirmé ce vendredi le procureur de la République de Montpellier.
Le suspect "doit relever de soins psychiatriques mais son état de santé est jugé compatible avec un défèrement", a ajouté Christophe Barret au cours d'une conférence de presse. Le parquet a requis son placement du suspect en détention provisoire. Une information judiciaire pour "assassinat" a été ouverte.
Le suspect, un homme de 46 ans, est l'un des deux frères gérant l'exploitation familiale dans laquelle le meurtre a eu lieu jeudi à Mayran, à 20 km à l'ouest de Rodez. Les pompiers et les gendarmes ont indiqué qu'à leur arrivée le suspect tenait "des propos incohérents" et faisait état de "motifs irrationnels" pour expliquer son geste, a souligné Christophe Barret. En garde à vue, il explique "avec calme" que "depuis plusieurs jours, des choses n'allaient pas chez les hommes et les animaux. Il fallait qu'il la tue pour que cela cesse".
Mais selon le procureur, l'exploitant agricole qui n'avait aucun antécédent psychiatrique, "a mûri son projet, a pris les clefs laissées sur le contact de la voiture par la jeune femme pour l'empêcher de partir". Il l'a ensuite "ceinturée, étranglée et noyée".
L'autopsie de la victime, Elodie Bonnefille, 26 ans, a révélé que sa mort avait été causée par "une combinaison de strangulation et de noyade", a précisé Christophe Barret. "Nous allons ouvrir une information judiciaire pour assassinat car il existe des éléments de préméditation", a-t-il poursuivi, citant notamment la confiscation des clefs.
"Elle était dynamique et motivée par son engagement et cette tragique agression plonge chacun dans une totale incompréhension", ont écrit mercredi soir, dans un communiqué, l'ensemble des élus et des équipes de la chambre d'agriculture de l'Aveyron.
La jeune technicienne agricole avait en charge de l'accompagnement et du conseil des éleveurs. Elle venait régulièrement dans cette exploitation de 120 vaches dont 60 laitières et de 50 hectares de terres. Ses interventions, destinées à rendre plus productive l'exploitation laitière, duraient en moyenne une heure trente. D'anciens camarades, cités dans la presse régionale, qualifient la victime, blonde aux yeux clairs, de "très bonne copine" et de "studieuse, très bonne élève, mais aussi gaie et enjouée".
Conseillère agricole tuée en Aveyron: le suspect était dans un "délire paranoïaque"
Dans l'affaire de la conseillère agricole tuée en Aveyron, le suspect était dans un "délire interprétatif paranoïaque" au moments des faits, selon le procureur. Pour autant, son état de sant...