Une femme décède après 5 appels au Samu centre 15, sa famille porte plainte

Publié le 29 Novembre 2019

Une femme décède après 5 appels au Samu centre 15, sa famille porte plainte
Une femme décède après 5 appels au Samu centre 15, sa famille porte plainte
Une femme décède après 5 appels au Samu centre 15, sa famille porte plainte

Le 14 septembre dernier, Edith Greffier, 62 ans, décède d’une crise cardiaque dans une commune du Territoire de Belfort. Or, sa fille, Anne-Sophie Forni Greffier, a tenté de joindre le SAMU à plusieurs reprises. Et les secours ont mis de longues minutes à arriver.

La famille Greffier se retrouve au domicile familial de Lachapelle-sous-Chaux. Au moment du repas, Edith Greffier, retraitée, explique qu'elle ne se sent pas bien. Sa fille Anne-Sophie Forni Greffier la suit et face aux douleurs et plaintes de sa mère décide d'appeler le 15 pour la première fois aux alentours de 15h22.

Elle explique qu'elle est chez ses parents, que sa maman ne se sent pas bien, elle a mal dans le bras gauche depuis une dizaine de minutes, elle a du mal à respirer, elle a mal au ventre et à la tête aussi.

La femme précise également que sa mère souffre d’hypertension. L’opératrice lui passe une médecin régulatrice, qui demande à nouveau les symptômes. À l’issue de cette conversation, la médecin conclut : “On va la voir puisqu’elle ne se sent pas bien. Vous savez, il y a beaucoup de gastros en ce moment", avant de dire que "l'ambulance va venir la prendre dans l'heure qui vient, pour l'emmenez sur les urgences les plus proches de chez vous.”

À 15h39, Anne-Sophie Forni Greffier rappelle le 15 car sa mère se sent de moins en moins bien. Elle demande alors où en sont les secours. On lui indique que le véhicule est parti cinq minutes auparavant, et qu’il ne devrait pas tarder à arriver au domicile.

À 15h52, Anne-Sophie Forni Greffier, est prise de panique et rappelle le SAMU : "Bonjour, je vous attends pour ma maman depuis 25 minutes. Elle est en train de faire un arrêt cardiaque. Il faut que vous veniez tout de suite. Elle ne respire plus".

La famille commence à effectuer un massage cardiaque, assistée par l’opérateur : "Vous la laissez sur le dos, et vous faites le massage cardiaque. Il n'y a que ça qui fonctionne...". Une équipe médicale est envoyée, en plus de l’ambulance déjà en route.

À 16h05, c’est le mari de la victime qui téléphone. Le SAMU n’est toujours pas arrivé sur place. “Les ambulanciers sont en train de la réanimer là. Attendez, je vais regarder s’ils ont mis le défibrillateur. Ouais, ils sont en train de lui faire. Alors le SAMU il est où?”, demande-t-il une nouvelle fois. “Le Samu va arriver monsieur”, répond la régulatrice. “Depuis tout à l’heure qu’on nous mène en bateau. Dans cinq minutes il arrive… Moi je veux les bandes. Si elle décède ce sera de votre faute”.

Quelques heures plus tard, Edith Greffier décède au centre hospitalier de Trévenans, près de Belfort.

Deux jours après, sa fille a déposé plainte pour non assistance à personne en danger, requalifiée par la police en homicide involontaire. “J’attends qu’ils reconnaissent leurs torts. J’ai été claire sur les symptômes de ma mère, ils sont partis sur une autre chose… Je suis restée tout le temps près de ma maman. Il a fallu attendre 40 minutes avant qu’une ambulance arrive, une heure avant que le SAMU soit là. Je ne comprends pas”, a confié Anne-Sophie Forni Greffier à France 3 Bourgogne-Franche-Comté.

Aujourd’hui, la famille Greffier réclame la réouverture d’un centre du SAMU dans le nord de la région. Depuis novembre 2015, les appels aux secours des habitants du Territoire de Belfort sont centralisés actuellement dans un seul centre d’appel, situé à 95 km à Besançon (Doubs).

Le centre d'appel de Besançon est situé à 104 Km du village Lachapelle-sous-Chaux, lieu du domicile de la famille Greffier

En mai 2018, c'est une jeune femme de 22 ans, Naomi Musenga, qui décédait à Strasbourg, faute de prise en charge par le 15 du Bas-Rhin qu'elle avait pourtant appelé car elle avait "très très mal au ventre".

Rédigé par Pierre HAMMADI

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