Benalla n'a jamais détenu le code nucléaire : Macron sort de son silence devant son fan club
Emmanuel Macron est sorti de son silence dans l'affaire Benalla :
"Le seul responsable de cette affaire, c'est moi et moi seul !". S'ils veulent un responsable, il est devant vous, qu'ils viennent le chercher", a lancé, le chef de l'État mardi soir 24 juillet devant son gouvernement et sa majorité parlementaire quasiment au grand complet.
Des mots qui ont indigné l'opposition et certains observateurs tant sur le fond que sur la forme, trop facile selon eux, d'une prise de parole privée, sans contradicteurs, alors que plusieurs élus réclament son audition par la commission d'enquête de l'Assemblée parlementaire.
Emmanuel Macron avait entamé son intervention en affirmant qu'"Alexandre Benalla n'a jamais détenu le code nucléaire. Alexandre Benalla n'a jamais occupé un appartement de 300 m2 à l'Alma, Alexandre Benalla n'a jamais gagné 10.000 euros, Alexandre Benalla lui non plus n'a jamais été mon amant", a ajouté le président de la République.
“Alexandre Benalla n’a jamais détenu les codes nucléaires, Alexandre Benalla n’a jamais occupé un 300 m2 à l'Alma, Alexandre Benalla n’a jamais eu un salaire de 10.000 euros, Alexandre Benalla n’'a jamais été mon amant” - Emmanuel Macron #AFP pic.twitter.com/DkKlgwhVmI
— Agence France-Presse (@afpfr) 24 juillet 2018
Emmanuel Macron n'a pas hésité à fustiger une presse "qui ne cherche plus la vérité." De quoi indigner une partie des principaux intéressé sur Twitter, rappelant, pour certains, que si Le Monde n'avait enquêté sur les vidéos du 1er mai, l'affaire Benalla serait restée dans le secret de l'Élysée.
En passant, Macron critique les média : "Nous avons une presse, qui ne cherche plus la vérité" #AFP pic.twitter.com/MSfGjpw6sf
— Agence France-Presse (@afpfr) 25 juillet 2018
Devant les députés, Emmanuel Macron a aussi donné un petit couplet sur la presse : "on est dans la dictature de l'émotion". #AffaireBenalla
— Frédéric Says (@FredericSays) 24 juillet 2018
L’intervention d’Emmanuel Macron devant des élus de la majorité au sujet de l’affaire Benalla a suscité une salve de critiques de la part des élus de l’opposition. Nombre d’entre eux dénoncent une forme de mépris envers les Français.
Le sénateur Les Républicains (LR) de la Vendée Bruno Retailleau a déploré le choix du président de la République de s’adresser à sa propre majorité et non à l’ensemble des Français.
Alors que 75% des Français attendent qu’@emmanuelmacron s’exprime sur l’affaire #Benalla, celui ci décide de le faire devant sa majorité. Emmanuel Macron parle à Emmanuel Macron. La République de l’entre-soi...
— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 24 juillet 2018
"J'observe qu'Emmanuel Macron choisit de commenter l'affaire Benalla devant son fan-club", s'est étonné le député LR Guillaume Larrivé, co-rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.
J'observe qu'@EmmanuelMacron choisit de commenter l'#AffaireMacronBenalla devant son fan-club.
— Guillaume Larrivé (@GLarrive) 24 juillet 2018
Mais c'est sous serment, devant la commission d'enquête, que nous devons entendre sans délai le Secrétaire général de l'Elysée & toute la chaîne hiérarchique.
Pour le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti (LR) "Macron confirme ce que nous disons depuis le début et admet qu’il est responsable dans le scandale d’État de l’affaire. Il préfère s’expliquer dans l’entre-soi de sa petite caste plutôt que de donner les explications qu’attendent les Français".
#Macron confirme ce que nous disons depuis le début et admet qu’il est responsable dans le scandale d’État de l’affaire #Benalla. Il préfère s’expliquer dans l’entre-soi de sa petite caste plutôt que de donner les explications qu’attendent les Français #MacronBenalla
— Eric Ciotti (@ECiotti) 24 juillet 2018
"Macron, ce soir, devant des députés LREM : Le seul responsable, c’est moi, qu’ils viennent me chercher". Oh ! Une envolée de testostérones ! Mais pas au point de venir s’expliquer devant le pays et devant les commissions d’enquêtes parlementaires. Un Rambo d’opérette", a raillé le porte-parole du Parti communiste français (PCF) Olivier Dartigolles.
Macron, ce soir, devant des députés LREM, « le seul responsable, c’est moi, qu’ils viennent me chercher ». Oh ! Une envolée de testostérones ! Mais pas au point de venir s’expliquer devant le pays et devant les commissions d’enquêtes parlementaires. Un rambo d’opérette.
— Olivier Dartigolles (@Dartigolles) 24 juillet 2018
De son côté, Alexis Corbière, de la France insoumise (LFI) a exhorté Emmanuel Macron à venir s’exprimer devant les élus en commission d’enquête en faisant allusion à l’une de ses déclarations : "S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent le chercher."
Devant ses seuls amis #Macron affirme "le seul responsable, c'est moi" "qu'ils viennent me chercher". Chiche, M. Le Président ! Vous devez donc être auditionné, on peut même se déplacer jusqu'à vous. Vous acceptez ? Sinon à quoi rime cette provocation ? #AlexandreBenalla pic.twitter.com/svdnSlf7VV
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 24 juillet 2018
Le député Rassemblement national (RN) Ludovic Pajot : "Au lieu de s'exprimer devant les Français, Macron préfère s'expliquer lors d'une soirée des députés de la majorité. Quel mépris envers le peuple et nos institutions!".
Au lieu de s'exprimer devant les Français, Macron préfère s'expliquer lors d'une soirée des députés de la majorité. Quel mépris envers le peuple et nos institutions !
— Ludovic PAJOT (@ludovicpajot) 24 juillet 2018
"Emmanuel Macron fait le malin devant ses troupes à Saint-Germain-des-Prés et prétend tout assumer ? En fait, il se cache et refuse de s'adresser à la Nation ! Les Français ne supporteront pas cette arrogance quatre ans de plus !", a réagi de son côté le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.
E. #Macron fait le malin devant ses troupes à Saint-Germain-des-Prés et prétend tout assumer ? En fait il se cache et refuse de s'adresser à la Nation ! Les Français ne supporteront pas cette arrogance 4 ans de plus ! #AffaireBellana
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 24 juillet 2018
Alors qu'Emmanuel Macron a qualifié le comportement d'Alexandre Benalla de "trahison", mardi soir, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a fustigé le chef de l'tat :
"Si tel est le cas pourquoi avoir attendu la semaine dernière pour le licencier ? Pourquoi l'avoir dans les faits maintenu dans ses fonctions ? Pourquoi l'avoir couvert ? Le storytelling ne fonctionne plus..."
Si tel est le cas pourquoi avoir attendu la semaine dernière pour le licencier? Pourquoi l’avoir dans les faits maintenu dans ses fonctions? Pourquoi l’avoir couvert? Le storytelling ne fonctionne plus... #BenallaMacron https://t.co/Z9P3bWcoRV
— Olivier Faure (@faureolivier) 24 juillet 2018
"Le vrai courage, c'est de prendre ses responsabilités avant que la presse ne révèle le scandale", a-t-il ajouté sur Twitter.
Le vrai courage c’est de prendre ses responsabilités avant que la presse ne révèle le scandale et avant que la commission d’enquête ne découvre chaque heure des versions contradictoires. https://t.co/rICWqyMSVQ
— Olivier Faure (@faureolivier) 24 juillet 2018