SNCF : On est tous le cheminot de quelqu'un pour Olivier Besancenot
Invité sur le plateau de l'émission "On n’est pas Couché" samedi sur France 2, l’ancien leader du NPA a appelé les Français à "prendre de la hauteur" et à "ne pas se jalouser pour des miettes."
Olivier Besancenot a livré un plaidoyer vibrant contre "le poison de la division" exploité selon lui par le gouvernement pour imposer sa réforme de la SNCF. Un monologue de presque trois minutes, sans interruption et qui a visiblement calmé tout le monde sur le plateau.
Interrogé par Laurent Ruquier sur le soutien affiché de l'opinion à la réforme qui prévoit de supprimer le statut des cheminots et les réticences face au conflit social qui s'annonce, Olivier Besancenot a répondu que c'était précisément pour cela qu'il avait accepté de venir sur le plateau de France2.
Il s’est livré à un vibrant plaidoyer pour les cheminots qui protestent contre une réforme de la SNCF annoncée par le ministère des Transports.
Le plan annoncé par le Premier ministre Édouard Philippe prévoit notamment la fin du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés, la transformation de la SNCF en société anonyme à capitaux publics et la possibilité de mener la réforme par ordonnances.
"C'est vrai que c'est galère quand on est coincé dans un mouvement de grève. Mais parfois il faut prendre un peu de hauteur et réfléchir à ce qui nous attend pour la suite. En fait, c’est le poison de la division, ce poison qui fait qu’on monte les Français entre eux, ça marche, mais mortel ! Et moi je voudrais dire ça : ne tombez pas dans le poison de la division". a argumenté l'ancien candidat à la présidentielle.
"Si en tant que travailleur, salarié, chômeur, retraité, tu commences à penser qu’un autre salarié, parce qu’il a un acquis social est un privilégié, n’oublie jamais qu’en retour, tu vas avoir le même discours qui va te concerner dans pas longtemps." Alors ouais, on peut se dire ça. 'Moi je ne vais pas bouger un petit doigt pour les cheminots parce que je n'ai rien à voir avec leur statut. Je ne vais pas bouger pour les enseignants parce qu'ils ont trop de vacances. Je ne vais pas bouger pour les chômeurs parce qu'il y a des abus. Les étudiants ils pourraient faire un petit effort avec les 5 euros d'APL'. Le jour où vous allez être attaqué par une mesure, ne venez pas pleurer si vous êtes tout seul, a-t-il détaillé.
"Le comble du comble, c'est qu'on vit dans un monde où ceux qui gagnent avec 150.000 euros par mois en exploitant les autres arrivent à convaincre ceux qui vivent avec 1500 que la cause de leur problème sont ceux qui vivent avec 2000 ou avec 500", a-t-il déploré."
" On est tous les cheminots de quelqu'un d'autre à ce jeu-là. Qu'on gagne ou pas cette bataille, elle mérite d'être menée", a conclu Olivier Besancenot.
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