Affaire Maëlys : le suspect mis en examen pour homicide "s'exprime avec beaucoup de sang-froid"
"L'enfant n'a toujours pas été retrouvé", a annoncé le procureur de la République de Grenoble lors d'une conférence de presse, jeudi 30 novembre, sur la disparition de la petite Maëlys.
Le principal suspect, Nordahl Lelandais, a de nouveau été entendu mais il a nié les faits qui lui sont reprochés. Il a toutefois été mis en examen pour "meurtre précédé d'un autre crime" au terme de son audition. Cet ancien militaire de 34 ans était jusqu'à présent mis en examen pour enlèvement et séquestration.
Le procureur Jean-Yves Coquillat a révélé qu'il avait été filmé à 2h47 par une caméra de vidéosurveillance au volant de sa voiture, "une silhouette frêle de petite taille vêtue d'une robe blanche" à ses côtés.
Selon le procureur de la République, la disparition de Maëlys est fixée à 2h45 du matin, le 27 août dernier. Une minute plus tard, Nordahl Lelandais active le mode avion de son téléphone, puis il est filmé dans le cente-ville de Pont-de-Beauvoisin à bord de son véhicule Audi A3. La victime semble être à bord. À 3h24, le suspect est filmé en sens inverse. Seul. À 3h25, il est localisé à la salle des fêtes. À 3h57, il quitte le mariage. Il est filmé à Pont-de-Beauvoisin, se rend à son domicile et réactive le mode avion de son téléphone.
Sur la vidéo, à l'avant de la berline, sur le siège passager, apparaît une "silhouette frêle de petite taille qui est vêtue d'une robe blanche", selon les mots du procureur de la République.
Les enquêteurs ont acquis la conviction qu'il s'agit de la petite Maëlys qui portait une robe blanche sans manches et au col rond la nuit des faits. "Des cheveux bruns", sont par ailleurs visibles, selon le magistrat.
Confronté à cet élément jeudi 30 novembre par les trois juges d'instruction en charge de ce dossier, l'homme s'est entêté à nier. Il conteste d'ailleurs sa présence à cet endroit et le fait qu'il puisse s'agir de sa voiture.
Mais plusieurs éléments, comme des autocollants particuliers et des détails au niveau des jantes, leur permettent de penser qu'il s'agit bel et bien de son véhicule. Ils sont corroborés par l'exploitation de la téléphonie du suspect ainsi que les témoignages des invités.
Autres éléments à charge rappelés par le procureur : le nettoyage de fond en comble par Nordhal Lelandais de sa voiture, intervenu le lendemain du mariage, "35 minutes" après sa première audition par les gendarmes, et la demande de résiliation de sa ligne téléphonique, formulée deux jours après les faits.
Il a été mis en examen dans la foulée pour "homicide". Ce qui signifie que la justice considère désormais Maëlys comme tuée, et plus seulement enlevée.
Le suspect a une explication pour tout, "s'exprime avec beaucoup de sang-froid et maintient ses déclarations", a indiqué le procureur de la République, qui décrit une enquête "extrêmement difficile". Sur place, les recherches se poursuivent. Car, selon les dires de Jean-Yves Coquillat, "cette affaire ne sera jamais complètement résolue tant qu'on n'aura pas retrouvé l'enfant".
Au micro de RTL, le père du suspect en est convaincu, son fils est innocent. "Je suis sûr et certain de son innocence. Ça ne peut pas être Nordahl", martèle-t-il. "C'est un garçon qui est très gentil, qui aime bien les enfants. Jamais, jamais il ne ferait une chose comme ça", ajoute-t-il. "
Pour l'homme, c'est clair, la justice s'acharne sur son fils. "Il répond avec du sang-froid, il n'est pas intimidé par les juges. Il se défend", conclut-il.