Puni pour avoir fait pipi au lit, un petit garçon de 5 ans meurt
Le corps sans vie du petit Yanis a été retrouvé dans la nuit de dimanche à lundi, simplement vêtu d'une culotte. Il se trouvait à proximité d'un canal, à Aire-sur-la-Lys, commune d'environ 10.000 habitants dans le Pas-de-Calais.
C'est le beau-père de l'enfant, 30 ans, qui a alerté les pompiers. Au téléphone, il leur signale "que l'enfant a été découvert inconscient". Il leur explique alors que Yanis a tendance à uriner au lit et que suite à un nouvel épisode d'énurésie, il l'aurait sanctionné en lui demandant d'aller dehors et lui aurait ordonné de faire des tours (...) en courant".
Arrivés sur place vers 2H30 "pour un enfant en arrêt cardio-respiratoire", les secours n'ont pas pu le réanimer.
Très vite, les enquêteurs soupçonnent le beau-père 30 ans et la mère 23 ans du petit garçon âgé de 5 ans et placent le couple en garde à vue au petit matin. Au fil des interrogatoires dans les locaux de la gendarmerie de Saint-Omer, les circonstances du décès se précisent.
D'abord sur l'origine du drame: "Il s'agit d'une sanction-punition, consistant à faire courir l'enfant dehors, en pleine nuit, parce qu'il avait" uriné au lit (phénomène d'énurésie), a déclaré à l'AFP le procureur de Saint-Omer, Patrick Leleu.
L'enfant a ainsi "été contraint de courir sur une distance de plusieurs kilomètres le long du canal La Lys" et il a chuté "à deux reprises au moins", a précisé le parquet, qui indique que Yanis était "vêtu d'une simple culotte humide à l'arrivée des secours".
l'autopsie pratiquée lundi 6 février a révélé que le décès du petit Yanis était imputable à des blessures au crâne, dont certaines pouvaient "être rattachées à une ou plusieurs chutes et d'autres à des violences volontaires", d'après le procureur. Le beau-père de l'enfant a mis en pratique cette punition en le suivant dans sa course, probablement à vélo.
Au vu des résultats de l'autopsie, les faits reprochés aux mis en cause ont été requalifiés en "homicide volontaire sur mineur de quinze ans". Au départ, ils avaient été placés en garde à vue pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
En couple depuis août 2015, ils vivaient séparément. Tous les deux sans profession, ils se retrouvaient essentiellement au cabanon isolé et en mauvais état où vivait le beau-père, et près duquel le corps de Yanis a été retrouvé. Selon L'Avenir de l'Artois, la famille n'était pas connue des services sociaux.
Le garçonnet de cinq ans, qui vivait avec sa mère depuis quelques mois dans un HLM, était scolarisé à l'école maternelle du Centre.