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Israël-Palestine : Donald Trump se dit ouvert à renoncer à la solution à deux États

Publié le par Pierre HAMMADI

Donald Trump a rompu, mercredi 15 février, avec une politique défendue depuis des décennies par les États-Unis : la solution à deux États au conflit israélo-palestinien. Le nouveau président américain rencontrait, pour la première fois de son mandat, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, à la Maison Blanche.

"Je regarde deux États et un État, et si Israël et les Palestiniens sont contents, je suis content avec la solution qu'ils préfèrent. Les deux me conviennent", a déclaré Donald Trump à la presse, après son entretien avec le dirigeant israélien. "Les États-Unis favoriseront la paix et un véritable accord de paix", a-t-il poursuivi, appelant les Palestiniens à renoncer à la "haine".

La solution à deux États, introduite dans une résolution de l'ONU en 1974, prévoit l'existence d'un État palestinien qui coexisterait pacifiquement avec Israël. Un objectif à la base des négociations de paix depuis.

"Je ne veux pas annexer près de deux millions de Palestiniens, mais je ne veux pas que le centre d'Israël vive sous la menace d'un État terroriste", a déclaré Benyamin Nétanyahou après l'entretien, expliquant que Donald Trump avait également semblé ouvert à la reconnaissance de l'annexion par Israël du plateau syrien du Golan.

Benyamin Netanyahou avait lui-même tweeté après son échange avec le président américain, en des termes sans ambiguïté : "Chaleureuse et excellente rencontre avec le président Donald Trump. Une journée réussie pour l’État d’Israël."

Sa ministre de la culture Miri Regev a parlé pour sa part d’"une nouvelle ère diplomatique" et de la "fin du gel" de la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés.

Le ministre des sciences, Ofir Akunis, a salué "la fin d’une idée dangereuse et erronée : celle de la création d’un État terroriste palestinien au cœur de la terre d’Israël", réitérant la revendication juive sur la Cisjordanie au nom de la Bible.

Durant sa campagne, le nouveau président républicain Donald Trump a laissé espérer qu'il aurait une attitude plus bienveillante que Barack Obama envers les revendications israéliennes.

Les déclarations de Donald Trump ont aussi fait le bonheur de la droite nationaliste religieuse israélienne, qui gouverne avec Benyamin Nétanyahou, et avait mis la pression sur ce dernier pour obtenir de Donald Trump un abandon de la solution à deux Etats.

"Une nouvelle ère, de nouvelles idées, pas besoin d'un troisième État palestinien au-delà de la Jordanie et de Gaza", a tweeté Naftali Bennett, ministre et chef du parti Foyer Juif, qui défend la colonisation de la Cisjordanie.

"Tout doit être fait" pour préserver la solution à deux États, a averti le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Du côté palestinien, le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Saëb Erakat a dénoncé une tentative d'"enterrer la solution à deux États et d'éliminer l'État de Palestine". Le Hamas a dénoncé "un jeu fourbe" de Washington.

Jean-Marc Ayrault a évoqué, après un entretien avec son homologue américain Rex Tillerson, un positionnement américain sur le conflit israélo-palestinien "très confus et préoccupant". "J’ai tenu à rappeler que pour la France il n’y a pas d’autre option que la perspective de deux États, a-t-il insisté. L’autre option [sans deux États, NDLR] que Tillerson a évoquée n’est pas réaliste."

L’ambassadeur britannique à l’ONU, Matthew Rycroft, a assuré que son gouvernement "continue de penser que la meilleure solution pour la paix au Proche-Orient est la solution à deux États".

Le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a réaffirmé, après une rencontre avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres au Caire, que le conflit nécessitait "une paix juste et globale fondée sur une solution à deux États avec un État palestinien indépendant".

Donald Trump a également évoqué le transfert possible de l'ambassade américain de Tel-Aviv vers Jérusalem, un geste hautement symbolique et potentiellement explosif. Mais il n'a fait que temporiser sur cette promesse de sa campagne : "Nous y réfléchissons très, très sérieusement. (...) Nous verrons ce qui se passe."

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