Attentat d'Istanbul : Le tireur toujours en fuite et plusieurs arrestations

Publié le 3 Janvier 2017

Le Reina, la boîte de nuit d’Istanbul visée dans la nuit du Nouvel An par une attaque terroriste, est un des lieux où avaient l’habitude de se mélanger la population turque aisée et libérale et les touristes.

C’est une boîte de nuit célèbre dans les milieux de la nuit stambouliotes, avec ses différents restaurants, ses pistes de danse et son grand bar central, le "Reina" n’est pas à portée de bourse du Turc moyen. Il accueille en effet une clientèle de célébrités, d’artistes, de sportifs professionnels, de touristes et d’expatriés.

Une cible "idéale" pour Daech, qui a revendiqué le 2 janvier au matin, pour la première fois, un attentat commis sur le sol turc. Le lieu symbolise une certaine Turquie, aisée et libérale, qui a été frappée en plein cœur lors de cet attentat qui a fait 39 morts et plus d’une soixantaine de blessés.

D'après les derniers chiffres des médias : 39 personnes sont décédées, 12 turcs dont un Belgo-Turc et 27 de nationalité étrangère. Une Franco-Tunisienne figure parmi les victimes qui sont également originaires d’Arabie saoudite, du Maroc, du Liban, de Libye, d’Israël et d’Inde.

Le producteur de films indien Abis Rizvi, fils d'un ancien parlementaire, a aussi été tué. . Quatre Français ont été blessés. Environ 600 personnes se trouvaient à l’intérieur du Reina.

Plus de deux jours après l'attaque meurtrière du Reina, le tireur est toujours en fuite ce mardi 3 janvier. Les autorités ont arrêté plusieurs personnes et l'attentat a bien été revendiqué par Daech.    

Selon les éléments recueillis par les enquêteurs, l'assaillant est entré en Turquie depuis la Syrie où il a combattu au nom de Daech, raison pour laquelle il semble avoir "une très bonne maîtrise des armes à feu", indique le quotidien Hürriyet. Un chroniqueur proche du pouvoir, Abdulkadir Selvi, écrit dans les pages du journal que le tireur, entraîné au combat en zone urbaine, a été "spécialement choisi" pour commettre l'attaque contre le Reina et possède une très bonne maîtrise des armes.               

D'après les journaux Hürriyet et Habertürk, il a utilisé des chargeurs doubles pour optimiser le temps de rechargement et a visé le haut du corps de ses victimes. Le suspect serait arrivé à Knoya, dans le sud de la Turquie en novembre. Il était accompagné de son épouse et de ses deux enfants "pour ne pas attirer l'attention".

Selon Abdulkadir Selvi, le chroniqueur de Hürriyet, les autorités veulent capturer l'assaillant vivant afin de démanteler son éventuel réseau et prévenir de possibles nouvelles attaques. 

Des "données relatives aux empreintes digitales et à l'apparence" du tueur ont été obtenues, a assuré lundi le porte-parole du gouvernement Numar Kurtumulus.

De nouvelles images du suspect avaient été diffusées par les médias turcs ce mardi. Une vidéo selfie enregistrée par le tireur présumé où il se filme alors qu’il se promène dans la rue. On ignore pour le moment quand ces images ont été tournées.

Selon le Daily Sabah, après avoir tiré plus de 180 balles sur les clients du Reina, le suspect se serait rendu dans la cuisine où il serait resté 13 minutes. Il aurait changé de vêtements et nettoyé son arme. Enfin, il aurait enfilé un manteau et quitté les lieux. C'est en montant dans un taxi qu'il aurait quitté le quartier.

Les sept minutes durant lesquelles le suspect a tué 39 personnes dans le Reina sont retracées par les médias turcs. Après son entrée dans la discothèque, vêtu d'un t-shirt vert et d'un pantalon noir, l'homme serait monté directement à l'étage et aurait commencé à tirer sur les fêtards, raconte le DailySabah.

Il serait ensuite descendu pour continuer son carnage.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l'organisation terroriste assure que c'est "un des soldats du califat" qui a mené l'attaque au Reina. Daech y accuse la Turquie, pays peuplé majoritairement de musulmans, de s'être alliée aux chrétiens.

Les djihadistes avaient déjà menacé à plusieurs reprises de frapper la Turquie en représailles à ses opérations en Syrie. 

Rédigé par Pierre HAMMADI

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