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Maltraitance animale : un couvoir breton condamné pour avoir étouffé et broyé des milliers de poussins

Publié le par Pierre HAMMADI

Captures d'écran L214Captures d'écran L214
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Captures d'écran L214

Le couvoir dans lequel naissaient chaque année une dizaine de millions de poussins destinés à des élevages, lui, est désaffecté. Les incubateurs, les éclosoirs, les tapis roulants de la machine de tri ont été démontés et vendus. Le lieu ne sert plus qu’au conditionnement des 18 millions d’œufs à couver expédiés annuellement à l'étranger. Et seuls neuf des vingt-deux salariés ont conservé leur emploi.

Dans ce couvoir de Bretagne, le scandale provoqué par la vidéo choc filmée en 2014 par l’association de protection des animaux L214 a laissé des traces. Et un profond traumatisme.

Le couvoir Saint-François a été condamné mardi 8 mars par le tribunal correctionnel de Brest à une amende de 19.000 euros pour avoir étouffé des centaines de milliers de poussins dans des sacs en plastique.

L’association de défense des animaux L214, qui s’était constituée partie civile, avait publié en novembre 2014 sur son site une vidéo aux images choquantes dénonçant les conditions de vie et de mort des poussins dans ce couvoir breton. 

Un employé montrait, en caméra cachée, des poussins mis dans des sacs en plastique et étouffés, mais aussi jetés vivants dans une benne à ordure ou passant encore vivants dans un broyeur. Selon l’association, 100 000 poussins avaient été mis à mort de cette façon en 2014.

Le couvoir, reconnu coupable de mauvais traitements envers un animal, est la première entreprise agroalimentaire dont L214 a obtenu la condamnation.

Le couvoir Saint-François vendait ou parfois donnait à des associations ou des particuliers des poussins destinés à alimenter des rapaces notamment. Avant d’être livrés, ils étaient étouffés dans des sacs en plastique, une pratique institutionnalisée dans l’entreprise et confirmée par des bons de commande et des factures.

L’entreprise située à Saint-Hernin (Finistère), poursuivie en tant que personne morale, et son dirigeant, Daniel Glevarec, ont été reconnus coupables de "mauvais traitements envers un animal", un délit relevant du code rural. Le couvoir et son dirigeant ont, en revanche, été relaxés des faits de "destruction volontaire et sans nécessité d’animal domestique", une contravention relevant du code pénal, car le tribunal a considéré que ces actes avaient été commis par les salariés de l’entreprise et non par son dirigeant.

Tout commence en juillet 2014, par une annonce passée via Pôle emploi. Le couvoir recherche des intérimaires pour l’été. Parmi les réponses, celle d'un jeune homme originaire de Lyon. Sur son CV, l'ancien étudiant en musicologie dit avoir travaillé comme saisonnier dans les vendanges et la cueillette de fruits. 
Sa lettre de motivation achève de convaincre le responsable des recrutements. Il est embauché. Trois semaines après son arrivée, il part pourtant sans prévenir.

Le scandale éclate en novembre, avec la diffusion de la vidéo. Le jeune ouvrier était en réalité un militant de L214. Il a commencé à filmer dès ses premiers jours de travail. Et quand il rentrait le soir au camping où il dormait, il montait les images avec l'aide d'un des fondateurs de l'association. 

Dans la vidéo, ont voit : Des poussins sont déchiquetés à la broyeuse plutôt que d'être envoyés à l'équarrissage, d’autres sont enfermés dans des sacs-poubelle où ils meurent asphyxiés, d’autres encore agonisent dans une benne à ordures au milieu de cartons écrasés et d’œufs brisés, ou sont ramassés à la pelle sur le sol carrelé et jetés dans un seau.

La publication de la vidéo de L214 avait suscité de fortes réactions, notamment parmi les députés et sénateurs, et avait poussé la Direction générale de l’alimentation à remettre à plat les normes du bien-être animal.

"Je comprends que cela dérange", Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, qui défend le mode d'action de son association : "Je comprends que cela dérange". "Cela permet de montrer la réalité qu'on ne veut pas nous laisser voir." "Si on n'avait pas diffusé ces images, il ne se serait rien passé", dénonce-t-elle, déplorant qu'il faille "absolument provoquer un scandale pour qu'il y ait une prise de position politique". 

L214 a certes obtenu la condamnation du couvoir ainsi que des annonces du gouvernement sur le bien-être animal, mais, pour la militante, cela ne suffit pas. "On pourra vraiment parler de victoire quand il y aura de réelles avancées pour les animaux." A ses yeux, cela passe par la fermeture des abattoirs et l'arrêt de l'élevage. "Il faut changer notre modèle alimentaire", plaide-t-elle, espérant une prise de conscience collective

 

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A
il faut indiquer de plus que les aviculteurs sont exposés à risques supérieurs à la moyenne, induisant de nombreux accidents du travail et ces dangers sont souvent sous-estimés : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=559