Attentats : Les terroristes de Bruxelles voulaient frapper la France - Mohamed Abrini avoue être l'homme au chapeau
Arrêté vendredi à Anderlecht, Mohamed Abrini, suspect-clé des attentats de Paris, a avoué samedi 9 avril être "l'homme au chapeau" que l'on aperçoit sur les images de vidéo-surveillance de l'aéroport belge, le 22 mars en présence des deux kamikazes Ibrahim El Brakraoui et Najim Laachraoui, annonce le procureur fédéral belge.
Plus tôt dans la journée, il a été inculpé "d'assassinats terroristes" et de "participation aux activités d'un groupe terroriste" en Belgique. D'après le communiqué du parquet, Mohammed Abrini affirme avoir "jeté sa veste dans une poubelle, et revendu son chapeau ensuite."
Photo extraite d'une vidéo surveillance prise le 11 novembre 2015 à Ressons-sur-Matz (Oise), au nord de Paris, Mohamed Abrini aux côtés de Salah Abdeslam.
Mohamed Abrini, Belgo-Marocain de 31 ans, faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen émis par un juge français le 24 novembre, dans la foulée des attentats de Paris ayant fait 130 morts. Possible soutien logistique, il a été filmé deux jours avant les attentats en compagnie de Salah Abdeslam dans une station-service de l'Oise. Les deux hommes se trouvaient dans la voiture qui a servi à convoyer les kamikazes au Stade de France.
Mohamed Abrini a donc été inculpé d'attentat terroriste dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris. Cela signifie qu'il est lié à la fois aux attentats de Bruxelles et de Paris. Dans ce cadre, la France va surement demander dans les prochains jours son transfèrement." Mais la Belgique a encore de nombreuses questions à lui poser.
Le suspect Osama Krayem, Suédois, aussi interpellé vendredi à Bruxelles, est "le deuxième homme" ayant été en contact avec le kamikaze du métro de Bruxelles lors des attaques du 22 mars. Il a également été inculpé d'"assassinats terroristes". Cet homme était également "présent lors de l'achat des sacs qui servirent" lors de la double explosion-suicide à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem, précise le parquet dans un communiqué.
Hervé B.M., Rwandais de 25 ans et Bilal El Makhoukhi., 27 ans, ont également été inculpé de "participation aux activités d'un groupe terroriste et de complicité d'assassinats terroristes", précise le parquet. Mais leur rôle n'est pas encore clairement établi. En outre, "ni arme ni explosif n'ont été découvert lors des perquisitions" menées vendredi et samedi en Belgique. Deux autres personnes, interpellées en même temps que Mohamed Abrini, ont été remises en liberté après audition approfondie.
La RTBF affirme que Mohamed Abrini a également révélé que les trois kamikazes de Bruxelles auraient souhaité s'attaquer une nouvelle fois à la ville de Paris. Mais la rapidité de progression de l'enquête, après l'interpellation de Salah Abdeslam, le 18 mars à Molenbeek, les aurait poussé à se rabattre sur Bruxelles.
Le parquet fédéral belge a confirmé ce dimanche les informations de la presse belge indiquant que les terroristes de Bruxelles souhaitaient au départ frapper la France, déjà endeuillée par les attentats de novembre 2015. L'avancée rapide de l'enquête aurait précipité leur action.
Le consultant d'iTELE Claude Moniquet, citant des sources proches de l'enquête, indique qu'un ordinateur a été retrouvé, contenant notamment un fichier listant des cibles françaises, à savoir le centre commercial Les 4 Temps à La Défense, ainsi qu'une association catholique conservatrice. Le quartier de La Défense était déjà visé par Abdelhamid Abaaoud, l'instigateur présumé des attentats du 13 novembre, qui prévoyait de s'y faire exploser.
Selon des médias belges dont L'Echo et la RTBF, des aveux faits par Mohamed Abrini aux enquêteurs corroboreraient cette information.
Les arrestations ont été suivies de plusieurs opérations de police: à Anderlecht, au lieu de résidence possible de Mohamed Abrini, et dans les logements de Bilal El Makhoukhi et Hervé B. M. Ni arme ni explosif n'ont toutefois été découverts.