VIDEO - Maltraitance animale : L'abattoir de Mauléon fermé après la découverte d'actes de cruauté

Publié le 29 Mars 2016

ATTENTION CES IMAGES PEUVENT CHOQUER

Après les images de maltraitance animale dans l'abattoir d'Alès (Gard), puis celui du Vigan (Gard), l'association de défense des animaux L214 révèle un nouveau cas dans les Pyrénées-Atlantiques cette fois.

Dans une vidéo aux images choquantes dévoilée en exclusivité par Le Monde, on peut notamment voir un agneau écartelé vivant dans l'établissement intercommunal de Soule, à Mauléon-Licharre. L'entreprise de découpe de viande est certifiée bio et Label rouge.

En réaction à ce nouveau scandale, Stéphane Le Foll, qui a fait part de son "indignation face à des pratiques intolérables", a ordonné aux préfets des inspections dans tous les abattoirs français d'ici un mois. "En cas de défaut avéré constaté à l'occasion de ces inspections", il demande "la suspension sans délai de l'agrément de ces établissements", précise le ministère dans un communiqué. Le ministre de l'Agriculture exige aussi "la suspension immédiate de l'activité de l'abattoir" de Mauléon.

Le communiqué indique également que les résultats de ces inspections "seront transmis à la commission d'enquête parlementaire annoncée le 22 mars dernier". Sur cette base, le ministre "prendra les mesures qui s'imposent pour renforcer la responsabilité des opérateurs, en particulier sur la surveillance des postes d'abattage".

L214 explique que les images ont été tournées, en caméra cachée, environ deux semaines avant Pâques. "Animaux frappés, mal ou pas étourdis, conscients au moment de la saignée, découpés à vif : une réalité insoutenable", ajoute L214 qui appelle à signer une pétition adressée au Premier ministre pour "exiger la transparence des abattoirs".

Dans la vidéo, "on voit des animaux qui reprennent conscience et se débattent violemment alors qu'ils sont suspendus pour la saignée; des employés qui commencent les opérations de découpe des pattes et de la tête sur des bêtes encore vivantes; des salariés qui frappent ou assomment à l'aide de crochets des ovins pas complètement étourdis; d'autres qui poussent des bovins en leur assénant des coups d'aiguillon électrique sur la tête; ou encore un agneau écartelé vivant, pris entre deux crochets en l'absence de l'opérateur".

Pourtant, cette fois encore, ces sévices sont perpétrés dans un établissement à taille humaine et en apparence irréprochable : l’abattoir de Mauléon-Licharre emploie 37 personnes dont 13 abatteurs et se décrit comme "résolument tourné vers l’abattage de qualité". Il traite chaque année, selon la direction, 3.000 tonnes de viande, dont 40 % proviennent de bêtes élevées dans la vallée de Soule.

Les viandes qui y sont débitées sont pour partie certifiées Label rouge et classées sous le régime européen des Indications géographiques protégées (IGP). L’établissement possède également la certification Ecocert pour l’agriculture biologique. Parmi ses 460 clients, on trouve des particuliers en vente directe, des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) et quelques grandes tables parisiennes et chefs étoilés, comme le boucher-star Yves-Marie Le Bourdonnec ou le chef Alain Ducasse.

Gérard Clémente, le directeur de l'abattoir cité par Le Monde, se dit "effondré et catastrophé". Il assure que les employés incriminés seront licenciés. A deux mois de la retraite, il explique avoir essayé "d'améliorer les conditions d'abattage depuis des années : et là, on tourne le dos, et des employés frappent les bêtes".

Le maire de Mauléon Michel Etchebest a annoncé dans un communiqué prononcer "la fermeture de l'abattoir pour une durée indéterminée, à titre conservatoire" afin qu'une enquête puisse faire la lumière sur ces pratiques. Il demande en outre à la direction de l'abattoir, "de prendre sur-le-champ toutes les mesures et sanctions adéquates envers les auteurs de ces actes, sans préjuger des sanctions ou mesures plus importantes à venir".

"J'ai la mise à pied déjà prête pour les deux concernés" a assuré le directeur, "mais au-delà des mesures qu'on va prendre, c'est une tâche indélébile, pour l'abattoir, pour tout le monde", s'est-il désolé, rappelant que l'abattoir avait de longue date investi dans des anesthésieurs électriques, travaille beaucoup avec des éleveurs bios, des petits producteurs, du circuit court.

ATTENTION CES IMAGES PEUVENT CHOQUER

Rédigé par Pierre HAMMADI

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