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Terrorisme : Dans l'appartement de Reda kriket, un véritable arsenal de guerre

Publié le par Pierre HAMMADI

Arrêté jeudi 24 mars à Boulogne-Billancourt, Reda Kriket n'a pas livré beaucoup de détails sur son projet, en dépit des armes et des explosifs retrouvés dans un appartement d'Argenteuil.

Le Français de 34 ans a tout de même été mis en examen pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle, c'est-à-dire en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteinte aux personnes", "acquisition, détention et cession d'armes de catégories A et B en bande organisée", "fabrication en bande organisée d'engins explosifs ou incendiaires" et "détention et transports de substances et produits incendiaires ou explosifs en vue de la préparation d'atteinte aux personnes par substance explosive".

Il a dans la foulée été placé en détention provisoire, a expliqué le procureur de la République François Molins, lors d'une conférence de presse organisée ce mercredi soir. Et pour cause, c'est un véritable arsenal de guerre, d'une ampleur "inédite", qui a été découvert dans l'appartement conspiratif d'Argenteuil. Les enquêteurs ont mis la main sur "un arsenal qui constituait les préparatifs d'une action terroriste imminente", a-t-il expliqué, dont :

- Des "éléments chimiques" et des "explosifs" : "trois bouteilles d'eau oxygénée, de l'acétone, un Tupperware contenant 105 g de TATP, deux bidons de 10 et 15 litres contenant de l'acide, des doseurs", détaille le procureur. "Six fioles de glycérine acide et 1,3 kg d'explosifs industriel" et quatre cartons contenant "des milliers de billes d'acier".

- Des "éléments électriques": comme des composants pour la confection de détonateurs, avec notamment "un détonateur à seringue rempli de poudre avec alimentation électrique prêt à l'emploi".

- Des "armes": "cinq fusils d'assaut kalachnikov et leurs chargeurs, un pistolet mitrailleur d'origine croate (...), sept armes de poings" et de "très nombreuses munitions".

- "Cinq passeports français volés", que Kriket affirme avoir achetés à Barbès, un quartier du 18e arrondissement de Paris.

- "Sept téléphones neufs", prêt à l'emploi.

- "Deux ordinateurs", dont l'exploitation a permis de faire apparaître "de la documentation en lien avec des groupes djihadistes et des informations concernant la fabrication artisanale de produits explosifs".

"Tout laisse à penser que la découverte de cette cache a permis d'éviter la commission d'une action d'une extrême violence par un réseau terroriste prêt à passer à l'acte", a ajouté François Molins.

"A ce stade des investigations aucune cible précise projetée n'a pu être identifiée". Le suspect a donné peu d'explications durant sa garde à vue, disant avoir loué le logement d'Argenteuil à l'été 2015 "à la demande d'un tiers" et minimisant son rôle, a expliqué le procureur de la République, qui a précisé que le loyer était réglé tous les mois "en liquide".

Les enquêteurs sont remontés à Reda Kriket après avoir identifié Anis Bahri, son principal complice présumé interpellé dimanche à Rotterdam, aux Pays-Bas. Pas moins de 45 kg de munitions de calibre 7,62, du type de celles utilisées avec des kalachnikovs ont été retrouvés lors des perquisitions menées aux Pays-Bas, selon des sources policière et proche de l'enquête.

Les deux hommes sont "soupçonnés" de s'être rendus en Syrie entre "fin 2014 et début 2015", a encore indiqué le procureur de la République. Ils sont aussi suspectés, depuis leur retour de Syrie, d'avoir fait des allers-retours entre la France, la Belgique et les Pays-Bas.

Condamné à de multiples reprises en France pour des faits de violences ou de vol, notamment à Nanterre à cinq ans de prison pour sa participation à une expédition punitive, Reda Kriket n'est pas un inconnu des services antiterroristes. Il a été également été condamné en son absence en juillet 2015 en Belgique au procès d'une filière djihadiste vers la Syrie.

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