Pour Giscard d'Estaing l'Etat débourse 2,5 millions d'euros par an

Publié le 2 Février 2016

La République est généreuse avec ses anciens dirigeants. Chaque année, l'Etat débourse l'équivalent de 2,5 M€ pour Valéry Giscard d'Estaing. C'est un peu plus que pour Nicolas Sarkozy (2,2 M€) et pour Jacques Chirac (1,5 M€).

René Dosière, député PS et spécialiste du train de vie de l'Etat, a une explication : "Ses dépenses de fonctionnement (voiture, logement...) sont un peu plus chères. Comme la rémunération de ses collaborateurs. Mais le poste le plus lourd, ce sont les agents de sécurité qui surveillent ses résidences, à Paris ou à Authon, dans le Loir-et-Cher." Dosière estime que "2,5 millions, c'est sans doute un peu élevé...".

Giscard aura été le premier bénéficiaire d'une lettre — restée longtemps secrète — de Laurent Fabius, alors Premier ministre, datant du 8 janvier 1985 et "fixant de manière permanente le statut dans la nation des anciens présidents de la République". Ces règles — qui se sont ensuite appliquées de façon plus officielle à ses successeurs — lui permettent d'obtenir, en plus d'une dotation mensuelle de 6.000 € brut, un appartement de fonction, une voiture avec deux chauffeurs et sept collaborateurs permanents.

"L'idée de cette lettre, c'était de montrer que l'Etat lui devait quelque chose eu égard aux services qu'il a rendus à son pays. Ce n'est quand même pas un individu ordinaire", justifie Dosière, qui aimerait toutefois qu'on revoie le statut des "ex-présidents".

"Il faudrait un vrai débat à l'Assemblée pour établir de nouvelles règles (s'il reste actif politiquement, s'il a un travail rémunéré) et fixer une limite dans le temps." L'allongement de la durée de vie et le quinquennat vont alourdir de facto les dépenses dues aux anciens hôtes de l'Elysée.

Ce mardi matin, Valéry Giscard d'Estaing n'est pas allé au bureau, dans ses spacieux locaux du boulevard Saint-Germain à Paris (VIe). Une pause pour son anniversaire : on n'a pas tous les jours 90 ans. C'est la seule concession à cette journée pas comme les autres. L'ancien président, qui a dit "au revoir" à l'Elysée il y a trente-cinq ans, n'a prévu aucune célébration publique.

Rédigé par Pierre HAMMADI

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