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Orthographe : Dans les classes, ça risque d'être bien compliqué

Publié le par Pierre HAMMADI

A la rentrée, les manuels du primaire prendront en compte une réforme de l'orthographe recommandée par l'Académie française... depuis 1990. Dans les classes, ça risque d'être bien compliqué.

Les livres scolaires ont enfin décidé de mettre les points sur les i ! A partir de la rentrée de septembre, ils écriront, sans faute, le nom "maitresse" privé de son accent circonflexe. Avec plus d'un quart de siècle de retard, tous les manuels du primaire vont ainsi appliquer la réforme de simplification de l'orthographe de 1990 approuvée à l'unanimité par l'Académie française.

A l'époque, face au déclin de la langue de Molière à l'international, un rapport initié par le Premier ministre Michel Rocard préconisait d'en supprimer les absurdités.

Si les nouvelles règles sont recommandées par l'Académie française, les anciennes ne sont pas considérées comme fautives. Deux orthographes sont donc autorisées à cohabiter. Résultat : de nombreux instits en perdent leur latin.

Pour compliquer un peu plus les choses, les manuels dans le secondaire ne seront pas tous revus et corrigés. Ainsi, un "cout" en CM 2 pourra se lire "coût" en 6e. S'il veut vérifier dans le Petit Robert 2016 l'orthographe du mot "ognon", simplification d'"oignon", l'enfant de cours moyen sera déçu : il n'y apparaît pas. L'orthographe de "nénufar", elle, est mentionnée mais à l'article "nénuphar".

Des résistances sont inévitables, en particulier chez les anciennes générations. Entre les tenants de la tradition et les réformateurs, le débat promet d'être animé. "Ce qui rend le sujet conflictuel, c'est sa dimension passionnelle. Toucher à l'orthographe, c'est toucher à son enfance, ça éveille la douleur, l'effort, les victoires pour acquérir les règles et en triompher. Les accents circonflexes étaient une sorte de trophée. Les enseignants veulent transmettre cette joie d'apprendre", décrypte Pierre Favre, directeur d'école dans l'Ain et président du Syndicat national des écoles (SNE), qui veut croire que "la sagesse l'emportera".

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