L'Afrique du Sud autorise à nouveau le commerce intérieur de corne de rhinocéros. La justice sud-africaine...

Publié le 30 Novembre 2015

L'Afrique du Sud autorise à nouveau le commerce intérieur de corne de rhinocéros.

La justice sud-africaine a levé un moratoire sur le commerce de la corne de rhinocéros sur son territoire. Cette décision est censée lutter contre le braconnage et le trafic illégal qui menacent la survie de l'espèce.

"Le moratoire sur la vente de corne de rhinocéros sur le marché sud-africain est suspendu par le présent jugement". Jeudi 26 novembre, le juge Francis Legodi à la Haute Cour de Pretoria a par ces mots levé une interdiction établie en 2009.

Toute personne disposant d'un permis délivré par le gouvernement pourra désormais vendre de la corne de rhinocéros sur le sol sud-africain, qui abrite 80 % de la population mondiale de ce mammifère en danger.

L'efficacité de l'interdiction est un sujet très débattu en Afrique du Sud. Les éléveurs de rhinocéros, qui ont introduit l'action en justice contre le moratoire en septembre, estiment que la loi n'avait pas fait reculer le braconnage, principal danger pour la survie de ces animaux.

En 2014, le pays a enregistré le pire massacre de son histoire avec 1.215 rhinocéros tués. Ce trafic alimente un marché clandestin de la médecine traditionnelle asiatique, notamment au Vietnam et en Chine, où l'on prête des vertus thérapeutiques - non prouvées scientifiquement - à la poudre de corne.

Pour les éleveurs, la légalisation du commerce devrait permettre de rendre le trafic illégal moins attrayant financièrement... et sauver cette espèce de l'extinction. 

Les propriétaires des réserves de rhinocéros, qui prélèvent la corne sans tuer l'animal (contrairement aux braconneurs), seraient amenés à vendre la poudre moins cher que sur le marché noir (entre 25.000 dollars et 60.000 dollars le kilogramme).

Les organisations environnementales jugent que les éleveurs sont avant tout mus par leur propre intérêt financier. Ces associations appellent donc le gouvernement à faire appel au plus vite. Les éleveurs, quant à eux, espèrent que les autorités vont au contraire aller encore plus loin et lever l'interdiction de la vente à l'international...

Rédigé par PIERRE HAMMADI

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article