Publié le 23 Mai 2016

Pénurie de carburants : 6 raffineries sur 8 en grève, blocage du dépôt de Fos-sur-Mer Aucune raffinerie n'est bloquée, mais six sont en grève", sur les huit que compte la France, déclare ce matin, sur RMC, Emmanuel Lépine (CGT-Pétrole). "On ne bougera pas tant que la loi Travail ne sera pas retirée. Cela va durer au moins toute cette semaine", ajoute-t-il.

Les raffineries Total de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique), Grandpuits (Seine-et-Marne), Feyzin (métropole de Lyon) et Provence-la-Mède (Bouches-du-Rhône), ainsi que la raffinerie Petroineos de la Laréva, à Martigues (Bouches-du-Rhône), sont concernées, détaille France info.

Fos-sur-Mer : plusieurs centaines de militants CGT bloquent depuis la nuit de dimanche à ce lundi le dépôt de carburant de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). "Nous voulons le retrait de la loi Travail", a indiqué le secrétaire départemental de la CGT 13, Maxime Picard, depuis le barrage installé à l'entrée de Fos. Il affirme qu'environ 500 militants sont présents.

Manuel Valls : "Nous sommes très déterminés à ce qu'il n'y ait aucune pénurie en France", a déclaré dimanche le Premier ministre, Manuel Valls, à des journalistes, lors d'une visite en Israël. "Nous allons continuer à évacuer un certain nombre de sites et notamment les dépôts", a-t-il ajouté sur BFMTV.

Michel Sapin sur i>Télé : le ministre des Finances, estime qu'il y a des blocages qui "ne sont pas légitimes". "Il faut qu'on évite de prendre les Français en otage. On a une CGT qui s'est durcie et qui n'est que dans la protestation", ajoute-t-il.

Pendant le week-end, les CRS sont notamment intervenus pour débloquer les dépôts de Dunkerque (Nord), Rouen (Seine-Maritime), et Lorient (Morbihan).

1.500 stations-service sur les 12.000 que compte le pays seraient en situation de pénurie partielle ou totale. Le Nord et l'Ouest de la France sont les zones les plus touchées par les difficultés d'approvisionnement en essence.

À Nantes, des files interminables se sont formées tout le week-end dans les stations qui ont pu être alimentées. Sur environ 240 stations de Loire-Atlantique, près de 150 étaient à sec ou en passe de l'être vendredi. Un chiffre qui semble avoir rapidement gonflé ce week-end. Dans les stations des grandes surfaces, comme Auchan ou Leclerc, il semblait difficile voire impossible de s'approvisionner ce dimanche.

En Bretagne, ce sont les agglomérations de Rennes et Quimper qui ont été les premières touchées par la pénurie d'essence. A Rennes, les fils d'attente étaient impressionnantes ce week-end et de nombreuses stations-service sont restées fermées. Aucun réapprovisionnement n'a eu lieu dans la région dimanche.

En Normandie, La ville de Caen a été l'une des premières touchées, les stations Total étaient déjà presque à sec mercredi.

En région parisienne, ce lundi matin, le carburant manquait aux portes de Paris, selon Europe 1. Des stations-service étaient également fermées à Roissy, Orly, Pantin ou Issy-les-Moulineaux. Dès jeudi, plusieurs stations-services avaient été prises d'assaut à Mantes-la-Jolie par les automobilistes et le principal lieu de vente de carburant (Auchan de Buchelay) ne pouvait plus fournir d'essence à ses clients.

Dans le sud de la France également, les effets des blocages commencent à se faire sentir, notamment depuis l'extension du mouvement au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, dans la nuit de dimanche à lundi. Les camions-citernes sont ainsi empêchés de remplir leurs cuves. La fermeture de stations-service devraient rapidement arriver. Trois sont déjà à l'arrêt lundi dans les Bouches-du-Rhône d'après France Bleu.

Plusieurs préfectures du Grand-Ouest ont déjà limité à 20 ou 30 litres le volume maximal de carburant pour les véhicules, et à 40 ou 150 litres pour les poids lourds. C'est le cas en Ille-et-Vilaine, dans les Côtes-d'Armor, le Finistère, l'Orne, la Loire-Atlantique, la Vendée, la Mayenne ou encore l'Eure. les arrêtés préfectoraux ont été pris ce vendredi. Il est aussi interdit remplir des bidons de carburant en Seine-Maritime, dans le Calvados, dans le Nord, la Somme ou encore le Pas-de-Calais. Les habitants de ces départements sont appelés au "civisme".

En cas de crise majeure, la France a à sa disposition des stocks stratégiques de pétrole. L'Agence internationale de l'Energie fixe une réserve minimum équivalant à 90 jours d'importation nette ou à 61 jours de consommation moyenne. La France a toutefois décidé d'assurer ses arrières avec des stocks plus importants que ceux requis par l'AIE. Ainsi, chaque société qui commercialise du pétrole dans l'Hexagone doit mettre de côté une quantité de carburant équivalent à 29,5% du volume distribué l'année précédente. Comme l'explique le site du ministère de l'Environnement, ce carburant est ensuite réparti dans les régions (zones de défense) de façon à ce que chaque territoire dispose de 10 jours de consommation d'essence et de 15 jours de gazole.

Cécile Duflot : au micro de RMC/BFMTV, a estimé que "c'est le gouvernement qui est responsable de la pénurie en ne retirant pas la loi Travail". Bruno Le Maire (Les Républicains) : Le Premier ministre est en déplacement en Israël et les Territoires palestiniens, "une vraie faute" dénonce Bruno Le Maire alors que le pays "risque d'être bloqué faute d'essence". "Il faut rétablir l'autorité de l'État", a affirmé le député et candidat à la primaire. "Le Premier ministre doit être présent dans son pays lors de situations comme celles-là. C'est une faute de M. Valls de ne pas être en France, là tout de suite", a ajouté M. Le Maire. "C'est à lui de décider quelles sont les mesures à prendre", mais "il se trouve que le Premier ministre n'est pas en France. Il est en déplacement en Israël" pour "lancer une initiative diplomatique qui en plus est une initiative mort-née", a-t-il ajouté.

Lors d'un discours à Tel-Aviv à l'occasion d'une rencontre avec des start-up françaises, Manuel Valls a immédiatement répliqué :"Un responsable politique en France s'interrogeait il y a quelques minutes sur ma présence en Israël alors qu'il y a quelques difficultés sociales dans mon pays. (...) Ça doit être quelqu'un qui ne doit pas savoir que nous sommes dans un monde connecté et qu'on peut gouverner un pays de manière moderne." "Ça doit être quelqu'un qui ignore notre volonté de construire avec Israël un partenariat économique qui sera gagnant-gagnant pour nos deux pays et nos économies", a-t-il poursuivi. "Et ça doit être quelqu'un qui ne comprend pas le monde tel qu'il en train de changer et notamment dans cette région."

Interrogé par des journalistes" Manuel Valls s'est dit étonné de la charge de Bruno Le Maire. "C'est une drôle de vision, très datée, très ancienne de la politique. Il m'est arrivé de devoir écourter des déplacements, suite à un attentat. Les choses sont évidemment d'une toute autre nature. C'est une vision datée et mesquine qui n'est pas à la hauteur des défis dans cette région. Ce déplacement est préparé de longue date. Il est important pour la relation entre la France et Israël, entre la France et les Territoires palestiniens."

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 22 Mai 2016

Véhicule de police incendié : Le policier agréssé par des casseurs a été décoré et promuVéhicule de police incendié : Le policier agréssé par des casseurs a été décoré et promu
Véhicule de police incendié : Le policier agréssé par des casseurs a été décoré et promuVéhicule de police incendié : Le policier agréssé par des casseurs a été décoré et promuVéhicule de police incendié : Le policier agréssé par des casseurs a été décoré et promu

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a décoré de la médaille d'or de la sécurité intérieure cinq policiers et gendarmes blessés dans les récentes manifestations. Parmi eux, Kevin Philippy et Alison Barthélémy, les deux fonctionnaires de police qui se trouvaient dans le véhicule incendié mercredi en marge de la manifestation "contre la haine anti-flics".

En compagnie du président de la République, invité surprise de la cérémonie, le ministre a salué "l'extrême maîtrise" des policiers dont la voiture a été incendiée.

Le "policier, dont les internautes ont salué le sang froid face à un agresseur est adjoint de sécurité. Arrivé au terme de son contrat de cinq ans, il devrait théoriquement quitter la police dans quelques mois, après avoir raté son concours pour devenir gardien de la paix.

Mais Bernard Cazeneuve a demandé à ce qu'il soit intégré dans la police (une exception prévue par la loi en cas "d'acte de bravoure dûment constaté dans l'exercice des fonctions").

"Les images de la violence dont ils ont été victimes resteront longtemps gravées dans l'esprit des Français", a ajouté le ministre. Ce qui "m'a rendu très fier de vous, c'est l'extrême maîtrise qui a été la vôtre. Parce qu'après que le temps des manifestations et des tensions aura passé [...], on retiendra une image : celle d'un policier sortant du véhicule avec un seul et unique objectif, celui de protéger sa collègue".

"Je me souviens" qu'après les attentats de janvier 2015 et de novembre dernier, "tous les Français étaient à côté de la police. Il en est encore aujourd'hui de même, je vous l'assure", a affirmé le président François Hollande.

Mercredi 18 mai, alors que des policiers manifestaient place de la République contre la "haine anti-flics", une contre-manifestation interdite s'est tenue au même endroit contre les "violences policières". Non loin de là, une quinzaine d'entre eux avaient alors attaqué et incendié une voiture de police, alors qu'une femme gardien de la paix et un adjoint de sécurité étaient à l'intérieur. Kevin est alors sorti de la voiture et a fait face au casseur à mains nues et avec sang-froid, provoquant une certaine admiration.

Kevin Philippy, le policier de 29 ans, se rappelle "les coups, les coups, la violence". "Il y a d'autres collègues qui sont sur le terrain et qui prennent plus cher que moi, c'est eux les héros et pas moi", a-t-il déclaré à la presse.

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 20 Mai 2016

Vendredi 20 mai, la CGT pétrole a appellé au blocage des raffineries françaises. Le syndicat voit dans cette action une "étape supplémentaire"  dans le but d'obtenir le retrait de la loi Travail, a déclaré un responsable sur France Info. "Le but n'est pas de créer la pénurie, mais d'obtenir le retrait de la loi Travail", a ajouté Emmanuel Lépine.

Deux raffineries du Havre (Seine-Maritime) et les terminaux pétroliers du Grand port à La Rochelle (Charente-Maritime) ont déjà été bloqués, jeudi 19 mai. Une centaine de manifestants a également bloqué le dépôt de carburant de Douchy-les-Mines, près de Valenciennes (Nord) - 70 stations-service Total étaient en rupture de carburant jeudi soir, dans le nord-ouest de la France. Soit presque un cinquième du réseau.

Devant cette situation plutôt inquiétante, le secrétaire d'État chargé des Transports Alain Vidalies reste rassurant. "Nous n'avons pas utilisé pour l'instant les stocks stratégiques donc il n'y a pas de risque de pénurie à court terme", a assuré M. Vidalies.

La préfecture de Seine-Maritime a pris un arrêté interdisant l'achat de carburant "hors réservoir", rapporte Normandie-Actu jeudi 19 mai. "Pour des raisons de sécurité et afin de permettre au plus grand nombre de pouvoir s’approvisionner, (...) il est interdit de remplir d’autres contenants", précise la préfecture.

En Loire-Atlantique, les véhicules de moins de 3,5 tonnes ne pourront pas acheter plus de 20 litres de carburant. Pour ceux de plus de 3,5 tonnes, la limite est fixée à 40 litres.

dans le Calvados, selon la préfecture, au moins 13 stations du département sur 150 étaient en rupture totale dont 5 dans l'agglomération caennaise dès jeudi en fin de journée. 

En Seine-Maritime, la préfecture estimait à environ un tiers le nombre de stations en rupture de carburant, surtout du gasoil, jeudi soir, sur la petite centaine que compte le département.  

Près de Rouen, c'est un dépôt de carburant, le terminal Rubis de Grand-Quevilly qui est bloqué depuis mardi matin par les militants syndicaux, occasionnant des difficultés d'approvisionnement notamment pour les stations des supermarchés.

Dans la région de Rennes, un important dépôt de carburant situé à la périphérie de la ville, à Vern-sur-Seiche, était toujours bloqué vendredi matin par une cinquantaine de militants CGT et FO, rejoints par des étudiants mobilisés contre la loi El Khomri. De plus en plus stations service, notamment Total mais aussi celles de supermarchés, se trouvaient en rupture de stock vendredi matin et de nombreux automobilistes faisaient la queue dans les stations encore ouvertes.

En Loire-Atlantique, la raffinerie Total de Donge était toujours affectée vendredi matin par un mouvement de blocage empêchant les approvisionnements mais pas le fonctionnement de la centrale. 

Dans le Nord, des manifestants bloquaient toujours quatre dépôts de carburants vendredi matin à Mardyck, Saint-Pol-sur-Mer, Dunkerque et Douchy-les-Mines (près de Valenciennes), selon la préfecture du Nord. "Nous sommes déjà une trentaine de personnes, a assuré Willy Danse, porte-parole du syndicat Sud dans le Valenciennois. Il y a également une trentaine de personnes dans le Dunkerquois. Nous allons nous renforcer pour atteindre les 150".

Dans le Calvados, selon la préfecture, au moins 13 stations du département sur 150 étaient en rupture totale dont 5 dans l'agglomération caennaise dès jeudi en fin de journée. "Les trois dépôts pétroliers du Calvados ne subissent pas de perturbations en terme d'approvisionnement et de livraison" et le département "ne connaît donc pas de pénurie de carburant", a toutefois nuancé la préfecture.

A titre de précaution, le préfet a néanmoins décidé d'interdire la vente de carburant en jerricans "afin d'éviter le sur-stockage" et appelé chacun à "faire preuve de civisme et de bon sens". La préfecture a également passé une convention avec 3 stations-service dans lesquelles 1/4 des pompes seront réservées aux véhicules prioritaires (services de secours, sécurité, énergie...)."

En Seine-Maritime, la préfecture estimait à environ un tiers le nombre de stations en rupture de carburant, surtout du gasoil, jeudi soir, sur la petite centaine que compte le département.  Elle estimait toutefois que la situation n'était pas encore inquiétante, grâce à la mise en commun des différents fournisseurs et aux approvisionnements venant de l'extérieur (Le Mans, Valenciennes et région parisienne notamment).

Dans la région du Havre, les accès menant à la plate-forme Total de Gonfreville-l'Orcher restaient bloqués par des syndicalistes vendredi matin. Une intersyndicale était prévue à 17heures pour décider de la suite du mouvement. L'autre grande raffinerie du secteur, celle d'Exxon Mobil, à Notre-Dame-de-Gravenchon, la 3e de France (11 M/T), est également bloquée depuis jeudi.

Près de Rouen, c'est un dépôt de carburant, le terminal Rubis de Grand-Quevilly qui est bloqué depuis mardi matin par les militants syndicaux, occasionnant des difficultés d'approvisionnement notamment pour les stations des supermarchés.

Dans la région de Rennes, un important dépôt de carburant situé à la périphérie de la ville, à Vern-sur-Seiche, était toujours bloqué vendredi matin par une cinquantaine de militants CGT et FO, rejoints par des étudiants mobilisés contre la loi El Khomri. De plus en plus stations service, notamment Total mais aussi celles de supermarchés, se trouvaient en rupture de stock vendredi matin et de nombreux automobilistes faisaient la queue dans les stations encore ouvertes. D'autres remplissaient par précaution des jerricans de carburant. 

En Loire-Atlantique, la raffinerie Total de Donge était toujours affectée vendredi matin par un mouvement de blocage empêchant les approvisionnements mais pas le fonctionnement de la centrale. Une assemblée du personnel devait décider en début d'après-midi de la suite du mouvement.

Dans le Nord, des manifestants bloquaient toujours quatre dépôts de carburants vendredi matin à Mardyck, Saint-Pol-sur-Mer, Dunkerque et Douchy-les-Mines (près de Valenciennes), selon la préfecture du Nord. «Nous sommes déjà une trentaine de personnes, a assuré Willy Danse, porte-parole du syndicat Sud dans le Valenciennois. Il y a également une trentaine de personnes dans le Dunkerquois. Nous allons nous renforcer pour atteindre les 150". 

Dans la Somme, face "aux rumeurs de pénurie de carburant relayée notamment par les réseaux sociaux", le préfet a pris jeudi "un arrêté interdisant l'achat de carburant hors réservoir des véhicules", a annoncé la préfecture par communiqué. 

"Si effectivement certains points de distribution de carburant connaissent des difficultés d'approvisionnement, cette situation peut s'expliquer par l'inquiétude des automobilistes qui anticipent le besoin de faire le plein de leur véhicule", affirme la préfecture. "Les stocks de carburant sont à un niveau qui permet de continuer à vivre et travailler sans inquiétude", a souligné la préfecture.

 

 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 19 Mai 2016

Ils sont exaspérés et le font savoir. Les policiers français ont manifesté dans une soixantaine de villes en France ce mercredi, pour signifier leur lassitude d'être pris pour cible depuis plus de deux mois lors d'incidents en marge des rassemblements contre la loi Travail. La faute aux casseurs mais aussi, selon le syndicat majoritaire Alliance, au sentiment d'une "haine antiflics". 

La police, applaudie après les attaques de janvier 2015, est aujourd'hui "usée" par l'état d'urgence instauré et prolongé depuis les attentats du 13 novembre. Alors que les manifestations se multiplient contre la réforme du code du Travail, les tensions se sont notamment cristallisées autour d'affiches d'un syndicat de la CGT épinglant les violences policières. 

Si un sondage Odoxa a bien montré que 82% des Français ont une bonne opinion de leurs forces de l'ordre, le sentiment au sein des agents n'est pas le même: ils en appellent au "soutien" du gouvernement, auquel ils réclament la "fermeté" face aux "casseurs" qui les visent sans cesse.  

"On peut comprendre que les forces de l'ordre soient un peu exaspérées", a admis le directeur général de la Police nationale, Jean-Marc Falcone sur Europe 1. Les policiers sont "soumis à une grosse pression" depuis les attentats de l'année dernière, alors qu'ils se font "agresser verbalement et physiquement" depuis l'opposition à la loi Travail. 

Autour de ces manifestations dans chaque ville, des anonymes sont venus faire part de leur soutien avec des pancartes "j'aime ma police", "touche pas à nos flics" et autres "merci", comme à Marseille. 

En marge de la manifestation des policiers, un groupe d'environ 300 personnes dénonçant les violences policières s'est également donné rendez-vous sur la place de la République à Paris. Une contre-manif, à l'appel du collectif "Urgence notre police assassine", qui avait pourtant été interdite par la préfecture de police en raisons de "troubles graves à l'ordre public". 

Aux cris de "Flics, porcs, assassins" ou "Tout le monde déteste la police", ils ont été repoussés vers l'extérieur de la place par un imposant dispositif de sécurité, les forces de l'ordre tirant des gaz lacrymogènes. 

C'est l'image choc des heurts du jour. Une voiture de police dans laquelle circulait deux agents a été incendiée par une quinzaine de casseurs au niveau du 91 quai de Valmy, dans le 10e arrondissement de Paris.
Légèrement blessés, les deux policiers, un homme et une femme, souffrent de contusions.

Quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue dans la soirée. Deux sont âgés de 19 ans et un troisième de 21 ans. Un peu plus tôt dans la journée, une enquête avait été ouverte par le parquet de Paris pour tentative d'homicide volontaire.

Alors que la voiture de police est coincée dans la circulation, un premier casseur brise la vitre de la porte du côté conducteur avec un coup de pied et commence à mettre des coups-de-poing à l'agent au volant qui se défend. Un autre individu lance un potelet sur le pare-brise.

un autre individu frappe le pare-brise avec une sorte de manche en plastique dur. Une autre personne vient frapper la lunette arrière avec un potelet et parvient à la briser. La voiture est une nouvelle fois coincée par la circulation et alors que l'individu avec un manche bleu continue de frapper, un autre met un objet incendiaire dans la voiture.

Le conducteur sort du véhicule et fait face à l'homme avec le manche bleu qui l'attaque. Après avoir esquivé les coups, l'adjoint de sécurité, qui a fait preuve tout au long de l'assaut d'un sang froid remarquable,  s'éloigne avec sa collègue alors que la voiture prend feu. Elle finira carbonisée quelques minutes plus tard.

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Publié le 17 Mai 2016

François Hollande sur Europe 1, "Ça va effectivement mieux pour la France, pas forcément pour tous les Français", a-t-il convenu, ajoutant que cette phrase, prononcée le 14 avril sur le plateau de France 2, n'était "pas un propos de circonstance, de campagne ou de tribune". 

Et pour prouver que cela va mieux, le président de la République a confirmé que, si les conditions économiques le permettaient, il annoncerait à l'été une baisse d'impôts pour les ménages en 2017. 

"Non, je ne multiplie pas les cadeaux ", s'est-il agacé à l'énumération des dernières annonces consenties, notamment aux jeunes, aux fonctionnaires et aux agriculteurs.

Le président a aussi critiqué les programmes économiques des candidats à la primaire à droite. "Ils sont tous pour une augmentation de la TVA. Franchement lisez les ! Lisez les, je vais faire de la promotion", s'est-il emballé. "Augmenter la TVA ce n'est pas juste, ça va toucher tous les Français indifféremment". 

Alors que les routiers bloquent une partie des raffineries et des ports français, que les métros tournent au ralenti, que la semaine s'annonce plus que bousculée socialement, le président de la République n'a abordé le sujet qu'au bout de vingt minutes d'interview. A 7h50, après avoir longuement évoqué le chômage - 608.200 chômeurs de plus depuis juin 2012, "sous mon prédécesseur, c'était un million de plus" -, François Hollande a réaffirmé sa foi dans la loi Travail, destinée à "donner de la visibilité" aux entreprises. "Il n'y a pas d'autre mécanisme pour créer de l'emploi", a-t-il insisté.

Vingt minutes plus tard, le président est de nouveau interrogé sur le projet de loi, et cette sixième journée de mobilisation, à l'appel de sept syndicats. Cette loi, "elle va passer, parce qu'elle a été discutée, a été concertée, a été corrigée, a été amendée", répond-il sans s'arrêter sur l'usage du 49.3. "Je ne céderai pas parce qu'il y a eu trop de gouvernements qui ont cédé (...) pour que moi-même, dans des circonstances qui ne sont pas faciles, je puisse céder dès lors qu'un compromis a été trouvé, un équilibre a été obtenu, que les syndicats réformistes sont derrière ce texte et qu'il y a une majorité de socialistes qui sont en faveur", a-t-il ajouté.

"Il est très important dans notre pays, et la loi El Khomri va y contribuer, que les partenaires, c'est à dire les entreprises, les syndicats, puissent au niveau de l'entreprise déterminer leur propre avenir dans le respect de la loi". Bref, "je conduis les Français vers une forme de social-démocratie à la française", a-t-il voulu résumer.

Sept syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) sont à l'initiative de deux nouvelles journées d'actions unitaires ce mardi et jeudi, les sixième et septième en un peu plus de deux mois, pour contester le texte de la ministre Myriam El Khomri, jugé trop favorable aux entreprises. "Quand on n'est pas entendu, il faut essayer de se faire entendre", a résumé lundi Philippe Martinez, le numéro un de la CGT.

"Quand il y a tant de citoyens qui s'opposent à un projet de loi, quand il y a des manifestations qui durent depuis très longtemps, eh bien, on doit écouter le peuple. Monsieur Hollande a les oreilles bouchées", déclare Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, interrogé sur Europe 1. "On est dans la phase où les salariés ont décidé de se faire entendre plus fort. Les salariés ont décidé de durcir le mouvement, c'est une bonne chose. Il faut généraliser les grèves", ajoute-t-il.

Barrages filtrants, blocages de zones logistiques... Les routiers ont inauguré ce mardi une semaine de grèves reconductibles dans divers secteurs contre le projet de loi Travail, un mouvement qui s'accompagne de nouvelles manifestations, émaillées de quelques incidents. Bordeaux fait partie des villes touchées par la mobilisation des routiers, avec notamment la mise en place de barrages filtrants pour bloquer les poids-lourds. L'entrée Nord d'Arras (Pas-de-Calais) est bloquée au rond-point dit des abattoirs par des routiers, rapporte "la Voix du Nord".

A Nantes des heurts ont eu lieu entre des manifestants et la police et en Bretagne, des opposants à la loi Travail ont occupé les voies SNCF, à Morlaix (Finistère), interrompant le trafic vers et depuis Paris sur cette portion. Un groupe de sept à huit photographes et journalistes vidéo a été victime de jets de bouteille. De nouveaux heurts se sont produits près du château des Ducs de Bretagne, à l'entrée de la rue de Strasbourg qui mène à la mairie et à la préfecture. Après avoir été visées par des projectiles, les forces de l'ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes.

En marge de la manifestation à Marseille (Bouches-du-Rhône), "La Provence" fait état de groupes de jeunes qui ont pris la direction de la gare de la Blancarde et qui ont mis le feu à plusieurs poubelles boulevard Sakakini. Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogènes. environ 5.000 manifestants sont rassemblés sur le Vieux-Port, rapporte.

Des incidents entre des manifestants qui essayaient d'accéder à la rocade de Rennes pour la bloquer, et les forces de l'ordre, qui les en empêchaient, ont eu lieu après la manifestation intersyndicale dans le centre-ville de Rennes, ce mardi encore.

A Toulouse (Haute-Garonne), des militants CGT ont "muré" avec des briques en béton cellulaire l'entrée de la permanence parlementaire du député socialiste Christophe Borgel et tapissé les fenêtres de la permanence d'affiches "Pour le retrait de la loi travail".

Les cortèges des manifestations qui se sont déjà déroulées ont rassemblé entre 3.500 (police) et 10.000 personnes (syndicats) à Nantes (Loire-Atlantique), 2.300 et 8.000 à Toulouse (Haute-Garonne), des milliers à Marseille (Bouches-du-Rhône) et Lyon, plusieurs centaines à Montpellier (Hérault), entre 1.100 et quasiment 2.000 à Rennes (Ille-et-Vilaine), selon les sources.

Entre 11.000 et 12.000 personnes ont participé à la manifestation parisienne contre la loi travail, selon le décompte communiqué à l'AFP par la préfecture de police de Paris, tandis que la CGT en a recensé 55.000.

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 16 Mai 2016

"Nous ne nous tairons plus". Dans un appel publié dans Le Journal du Dimanche, 17 anciennes ministres de gauche comme de droite annoncent que "l'omerta et la loi du silence ne sont plus possibles": elles dénonceront désormais "systématiquement toutes les remarques sexistes, les gestes déplacés, les comportements inappropriés".

Quelques jours après les accusations de harcèlement sexuel visant le député écologiste Denis Baupin, ces anciennes membres de gouvernement, parmi lesquelles Roselyne Bachelot, Cécile Duflot, Aurélie Filippetti, Nathalie Kosciusko-Morizetou encore Christine Lagarde, écrivent: 

"Nous nous sommes engagées en politique pour des raisons diverses, nous défendons des idées différentes, mais nous partageons la volonté que le sexisme n'ait pas sa place dans notre société. Ce fléau n'est pas propre à notre univers, loin de là, mais le monde politique a un devoir d'exemplarité."

Citant l'exemple de l'affaire DSK, et revenant sur les témoignages "sidérants" de quatre femmes politiques contre Denis Baupin, elles rappellent : 
"Comme toutes les femmes qui ont accédé à des milieux auparavant exclusivement masculins, nous avons eu à subir et à lutter contre le sexisme. Ce n'est pas aux femmes à s'adapter à ces milieux, ce sont les comportements de certains hommes qui doivent changer". 

Et de citer certaines situations auxquelles elles-mêmes ou certaines de leurs collègues ont été confrontées: "On ne peut pas dire à une femme, quel que soit son statut, qu'elle soit salariée, étudiante, chômeuse, mère au foyer ou élue, à propos d'une collègue : "À part ses seins magnifiques, elle est comment?". On ne peut lui dire d'un air graveleux: "Ta jupe est trop longue, il faut la raccourcir" ou "Est-ce que tu portes un string?".

"Cela suffit. L'impunité, c'est fini, poursuivent-elles. (...) Nous encourageons toutes les victimes de harcèlement sexuel et d'agressions sexuelles à parler et à porter plainte." "Nous demandons à nos partis et à nos groupes politiques de vérifier si de tels actes ont été commis et, si tel a été le cas, d'aider les victimes à faire éclater la vérité".

Elles rappellent qu' "aujourd'hui, l'arsenal judiciaire existe mais les lois ne sont pas suffisamment appliquées. Le Code du travail protège la salariée mais il n'est pas respecté. Peu de femmes portent plainte et très peu de plaintes débouchent sur des condamnations". 

La porte-parole de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, a toutefois pris ses distances avec les signataires en leur reprochant sur BFMTV d'avoir pratiqué "l'omerta" alors qu'elles avaient "bien des moyens de se faire entendre et de se faire respecter", contrairement aux "ouvrières" et aux "employées".

Laurence Rossignol, la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, a rappelé dimanche sur France 3 que deux de ces pistes sont en cours d'adoption ou d'élaboration : 
- La première, "c'est d'adopter rapidement la proposition de loi qui est déjà en navette parlementaire, qui a été adoptée à l'Assemblée et qui rallonge les délais de prescription pour toute une série de délit de trois à six ans", a-t-elle détaillé, appelant de nouveau le Sénat à adopter le texte "dans les mêmes termes". 
- La deuxième, "c'est de permettre aux associations de déposer plainte en lieu et place des victimes", en ajoutant un amendement à la "loi égalité et citoyenneté qui va être examinée par le Parlement" en juin, a-t-elle ajouté.

Cet appel est signé par Roselyne Bachelot, Michelle Demessine, Cécile Duflot, Elisabeth Guigou, Aurélie Filippetti, Chantal Jouanno, Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Lagarde, Marylise Lebranchu, Corinne Lepage, Monique Pelletier, Fleur Pellerin, Valérie Pécresse, Yvette Roudy, Catherine Trautmann, Dominique Voynet, Rama Yade.

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 15 Mai 2016

La vidéo d'un handicapé assis sur un quai du RER de la gare de Lyon à Paris, après avoir été contrôlé par trois policiers, a suscité une vive émotion sur les réseaux sociaux. On y voyait ses affaires personnelles éparpillées autour de lui et ses prothèses de jambes posées en vrac sur le sol. La scène s’est déroulée le 2 mai dernier.
Le Défenseur des droits Jacques Toubon a ouvert une enquête à ce sujet. 

De nouveaux éléments ont contredit la version de l'homme, d'après Le Parisien qui a pu consulter des images de vidéosurveillance. A tel point que les trois agents ont porté plainte pour "dénonciation calomnieuse". Le préfet de police a également déposé plainte pour "diffusion de fausses nouvelles" à l'encontre de l'homme qui a diffusé la vidéo, selon les informations de Metronews mercredi 11 mai. 

"Je me suis senti complètement humilié", avait raconté l'homme à France 24. Il avait affirmé qu'il cherchait à rejoindre la gare du Nord lorsque les policiers avait procédé à un contrôle d'identité, le 2 mai dernier. "Mais je n'ai pas tous mes papiers", dont la demande "est encore en attente à la préfecture", avait-il expliqué. 

"Ils m'ont demandé où j'avais eu mon téléphone, m'accusant de l'avoir volé. J'ai commencé à m'énerver. J'ai été plaqué contre le mur et tandis que je me débattais, l'un des policiers me tirait la jambe (...) Je leur ai dit plusieurs fois 'Ce sont des prothèses'. Ils ont insisté pour me fouiller. J'ai alors tout enlevé". "Je me suis senti complètement humilié", avait-t-il ajouté. 

Les images de vidéosurveillance de la RATP visionnées par Le Parisien avaient raconté une autre histoire. On y voyait, "dans un premier temps, cette personne handicapée contre une poubelle dans laquelle elle semble uriner". 

"Trois policiers se portent alors à sa hauteur. Encadré par les fonctionnaires, qui ne le touchent pas, l'homme sort ses papiers ainsi qu'un téléphone portable", avait décrit le quotidien, précisant que la vidéo est "dénuée de son et ne permet donc pas d'entendre les paroles échangées entre les différents protagonistes".

Ensuite, il s'était assis "par terre de son propre chef", puis avait "retiré "ses prothèses avant de les pousser au sol en direction des pieds des fonctionnaires qui [étaient] en train de le verbaliser pour avoir uriné sur le quai", poursuit Le Parisien. 

Un voyageur filme ensuite la fin de la scène dans laquelle on voit les trois policiers repartir après ce contrôle. 

Ces éléments semblent corroborer la version des policiers. Selon eux, "cette personne handicapée urinait sur le quai" lorsqu'elle a été contrôlée. Après avoir été verbalisé, l'homme "a fait un esclandre et de lui-même, il a jeté ses prothèses pour rameuter la foule". Le contrôle "s'est passé tout à fait normalement jusqu'à la verbalisation", ce que ne montre pas le film posté sur les réseaux sociaux "dont on ne voit que la fin".  

Le Défenseur des droits "a bien été saisi" par le collectif Stop contrôle au faciès "concernant le contrôle d'identité à la Gare de Lyon" et il a "entamé l'instruction", a indiqué Jacques Toubon sur Twitter.

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 14 Mai 2016

Un gérant d'auto-école proche des stars, des footballeurs, un animateur télé : c'est l'étonnante affaire d'une arnaque au permis de conduire découverte lors d'un contrôle interne de la préfecture des Hauts-de-Seine. .

Près de 300 conducteurs se sont procuré, moyennant finances, de vrais-faux permis de conduire grâce à la complicité d'agents de la préfecture des Hauts-de-Seine.

Plus de 1 M€ pour environ 300 permis de conduire. les "clients" des organisateurs du système de fraude que la police judiciaire des Hauts-de-Seine (SDPJ 92) et le GIR (groupement d'intervention régional) 92 viennent de démanteler au sein de la préfecture de Nanterre avaient pour point commun une certaine aisance financière.

Le prix du document rose était souvent fixé selon la fortune des acheteurs. Certains ont déboursé près de 10.000 € pour se faire délivrer un permis de conduire à leur nom, alors qu'ils faisaient l'objet d'une suspension ou ne l'avaient jamais passé.

Gérant d'une auto-école de Neuilly-sur-Seine, et par ailleurs époux de la chanteuse Amel Bent, Patrick Antonelli est l'un des deux principaux suspects. Ses connexions dans le milieu du show-biz et son implantation dans la riche commune des Hauts-de-Seine lui ont assuré un fond de clientèle aisée, composé de chefs d'entreprise fortunés, de stars du foot ou de la télé. 

Parmi lesquels Ali Baddou, présentateur à Canal +, et les footballeurs Samir Nasri, qui évolue avec Manchester City, Jérémy Ménez, ancien du PSG aujourd'hui à l'AC Milan, et Layvin Kurzawa, actuel défenseur du PSG. "Certains bénéficiaires n'avaient juste pas envie de perdre du temps à prendre des cours de conduite ou à repasser le Code ou le permis après suspension ou annulation", précise un proche de l'affaire. 

Le gérant de l'auto-école constituait un dossier bidon transmis à sa complice à la préfecture. Celle-ci établissait le permis dans le système informatique, qui était imprimé dans le Nord, toujours avec les documents valides. Elle remettait ensuite le vrai-faux document au "client". Ainsi, pour un permis vendu 8.000 €, la principale suspecte aurait touché jusqu'à 4.000 €. Le gérant de l'auto-école empochait la même somme.

Face aux enquêteurs, Patrick Antonelli a reconnu l'arnaque pour au moins la moitié des permis délivrés en un an et demi, entre la fin 2013 et avril 2015. Sa principale complice en admet plutôt une dizaine... Quant aux autres employées, elles se défendent d'être impliquées et avancent que leurs codes d'entrée dans le système informatique ont pu être utilisés par d'autres.

Après 48 heures de garde à vue, les quatre suspects ont été mis en examen. La plus impliquée des salariés de la préfecture et le gérant de l'auto-école ont été placés en détention provisoire.

Quant aux bénéficiaires de la fraude, depuis des mois, ils sont convoqués les uns après les autres à la PJ. Selon BFMTV, les permis sont en cours d'annulation. Le parquet doit décider s'il compte poursuivre les titulaires. 

Pour avoir confectionné et délivré les vrais-faux permis, les agents de la préfecture de Nanterre (Hauts-de-Seine), personnes chargées d'une mission de service publique, s'exposent à de lourdes sanctions.

Pour corruption d'abord, ils encourent une peine maximale de dix ans d'emprisonnement ainsi qu'une amende pouvant atteindre jusqu'à 1 million d'euros. La peine peut être accompagnée d'une interdiction d'exercer une fonction publique.

Le fait de modifier frauduleusement des données dans un système informatique, infraction qui fait également l'objet de l'instruction ouverte hier par le parquet de Nanterre, est sanctionné de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 € d'amende.

Le gérant de l'auto-école est aussi mis en examen pour abus de bien social, un délit faisant encourir une peine de cinq ans d'emprisonnement et une amende de 375.000 €.

Le blanchiment, c'est-à-dire la dissimulation de fonds d'origine illicite, infraction susceptible de s'appliquer aux agents de la préfecture comme au gérant de l'auto-école, est puni de cinq ans de prison et de 375.000 € d'amende au maximum.

L'instruction judiciaire devra permettre d'établir l'existence de ces différents délits pour chacune des personnes poursuivies.

A ce stade, aucune poursuite n'a été engagée contre les conducteurs acheteurs et utilisateurs des permis de conduire litigieux. Ils pourraient toutefois se voir reprocher l'usage d'un faux document administratif et risqueraient alors cinq ans d'emprisonnement et 75.000 € d'amende.

 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 12 Mai 2016

Une vingtaine de familles de victimes des attentats du 13 novembre à Paris ont eu la mauvaise surprise ces derniers jours d'être invitées par Bercy à payer les impôts de leurs proches décédés, indique ce mercredi BFMTV.  

Comme le rapporte sur Twitter l'association 13 novembre : Fraternité et vérité, le ministère des Finances a été sollicité en vue d'une rencontre. Mais la demande est, pour l'heure, restée lettre morte. Le collectif demande à ce que l'administration fiscale renonce aux impôts des victimes décédées. "Leur proche a été tué pour la France. Nous souhaitons aussi aborder le sujet des difficultés financières des blessés et rescapés du 13 novembre", écrit-il.

 

La chaîne d'informations rappelle que la loi prévoit que les prélèvements obligatoires d'une personne décédée soient réglées par leurs proches. Mais dans le cas présent, l'association met en avant le contexte exceptionnel des attentats, les plus graves depuis 50 ans. "Nous demander de payer des impôts pour un enfant qui a été assassiné, je trouve cela inadmissible [...] On a déjà suffisamment de souffrances et de frais par rapport à ce que nous vivons au quotidien", s'insurge Patricia Correia, qui a reçu la feuille d'imposition de sa fille tuée au Bataclan. 

Auprès de 20 Minutes, Emmanuel Domenach, vice président de l'association 13 novembre: Fraternité et vérité, déplore que l'administration fiscale n'ait eu aucun "mot d'accompagnement" à l'égard des familles. Ce survivant du Bataclan indique qu'une partie d'entre elles n'ont pas reçu une indemnisation suffisante pour faire face à leur nouvelle situation. "C'est le cas notamment des blessés qui ne peuvent plus exercer leur métier ou habiter dans le même logement qu'avant en raison de leur état de santé", souligne-t-il.

 

Le gouvernement a finalement annoncé une série de mesures fiscales pour les familles des victimes, dont l'exonération des impôts des défunts. 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 12 Mai 2016

Un jeune homme d'une vingtaine d'années a été tué par balles ce jeudi matin à Marseille (Bouches-dur-Rhône). La victime aurait été touchée mortellement de plusieurs projectiles dans une fusillade survenue vers 6 heures du matin boulevard National, non loin de la gare Saint-Charles, rapporte le journal La Provence.

"Un homme a été mortellement blessé par balles alors qu'il regagnait avec sa concubine un véhicule en stationnement", a expliqué une source judiciaire. "Deux hommes sont arrivés et ont fait feu dans sa direction, au niveau de la bouche de métro de la station National", a poursuivi cette source. Malgré les soins prodigués sur place par les marins-pompiers appelés à 5 h 45, la victime n'a pas pu être réanimée et a été déclarée morte à 6 h 15.

Sur place, un périmètre de sécurité a été mis en place par les forces de l'ordre, et une tente dressée pour protéger le corps de la vue des curieux, en bas d'une résidence hôtelière. Les agents de la police scientifique procédaient toujours peu avant 9 heures à des relevés sur la scène de crime. Les enquêteurs cherchaient encore en début de matinée à confirmer l'identité de la victime.

Le 2 avril dernier, trois hommes avaient été tués par balles vers 22 h 30 au cours d'une fusillade dans la cité Bassens des quartiers nord de la ville. Trois individus avaient été également légèrement blessés. Suite à ce drame, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait réaffirmé "la détermination absolue du gouvernement à éradiquer la criminalité organisée, alors qu'une fusillade a provoqué le décès de trois personnes". "La République rattrapera et jugera les auteurs de ces crimes", avait précisé le ministre dans son communiqué.

La justice et la police élucident régulièrement ces règlements de compte. Mi-avril, dix personnes ont été mises en examen et écrouées dans le cadre d'une enquête sur plusieurs homicides et tentatives, liés à la rivalité entre deux clans pour le contrôle de trafics de stupéfiants dans des cités du 13e arrondissement.

Cette fusillade porte à douze le nombre de morts dans l'agglomération, dont dix à Marseille, survenus depuis le début de l'année, la plupart de ces homicides étant considérés comme des règlements de comptes liés au trafic de drogue. 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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