Publié le 21 Avril 2016

Manuel Valls multiplie les prises de position en faveur de la jeunesse. La semaine dernière, il défendait la nécessité de taxer davantage les CDD pour favoriser les embauches en CDI. Une annonce intervenue à l'issue d'une rencontre avec les représentants lycéens et étudiants, qui réclament le retrait de la loi El Khomri.  

Lundi, le Premier ministre a reçu des mains du député Christophe Sirugue, également rapporteur de la loi Travail, son rapport sur les minima sociaux. Dans un communiqué, il explique vouloir lancer le chantier de la simplification des différents dispositifs. Et se dit surtout favorable à la création d'un revenu minimum accessible aux moins de 25 ans. 

À droite,on dénonce une mesure qui équivaudrait à favoriser l'assistanat. 

Lundi, Christophe Sirugue a proposé trois scénarios de réforme :

- Le premier consiste en une simple correction et simplification des dispositifs existants pour accroître leur efficacité. 
- Le deuxième consiste à diviser par deux le nombre de ces aides, pour n'en conserver que cinq, par pôles (solidarité, vieillesse, handicap et invalidité, fin de droits au chômage et demandeurs d'asile).  
- Le troisième c'est le dernier scénario qui est largement commenté ce mardi au sein de la classe politique. Il s'agirait de bouleverser complètement le fonctionnement actuel des minima sociaux, pour ne conserver qu'une "couverture socle commune", une aide de 400 euros pouvant être agrémentée, selon les cas, d'un complément d'insertion (jusqu'à 407,65 euros par mois) ou de soutien (jusqu'à 100 euros par mois). Elle serait accessible à toute personne majeure. 

Interrogé par Libération, le député justifie cette proposition. "Tout le monde aurait ainsi une couverture-socle commune et une aide pour s'en sortir. On ne peut pas traiter la question des minima sociaux sans aborder la question de l'insertion, malheureusement mise à mal ces dernières années." 
Le député estime qu'une telle réforme permettrait de réduire le taux de pauvreté des 15-29 ans de 18,6% à moins de 15%. 

Mais l'idée ne fait pas l'unanimité, loin de là. Toute la droite s'est liée pour dénoncer une mesure d'assistanat, qui n'inciterait pas les jeunes à trouver un emploi. Agnès Verdier Molinier, directrice du très libéral think tank Ifrap, explique par exemple dans le Figaro qu'avec cette réforme, un jeune "pourrait vite toucher l'équivalent d'un smic sans travailler", la couverture minimale n'intégrant pas les allocations logement ou encore les bourses étudiantes. 

À gauche aussi, on craint que l'extension des minima sociaux aux moins de 25 ans ne soit qu'une mauvaise réponse à l'incapacité politique de résorber le chômage des jeunes. C'est le cas de Martine Aubry, qui à l'occasion de l'inauguration du nouveau Palais de justice de Lille a déclaré lundi qu'il "vaut mieux donner un boulot à des jeunes plutôt que leur donner une allocation d'assistance". 

Au-delà de ces considérations purement idéologiques, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur le coût du dispositif. Lorsque Christophe Sirugue parle de 3,5 milliards d'euros, le Trésor avait de son côté évalué la généralisation du RSA a 6,6 milliards d'euros. 

Le RSA se distingue aujourd'hui par un taux de recours particulièrement faible. Autrement dit, de nombreux bénéficiaires potentiels n'en font jamais la demande. Le projet de Christophe Sirugue vise à automatiser le versement des aides aux allocataires, sans que ces derniers n'aient à fournir la moindre pièce justificative. 

Aujourd'hui, ce sont les départements qui assument le versement de l'allocation. En théorie, l'Etat s'engage à compenser l'ensemble des coûts. Mais on assiste en réalité à un désengagement progressif. 

En 2014,  9,7 milliards d'euros de RSA ont été versés par les collectivités, alors que seulement 6,4 milliards d'euros ont été compensés par l'Etat. Autant dire que l'Association des départements de France ne voit pas forcément d'un très bon œil les projets de l'exécutif. Dans un communiqué de presse, son président Dominique Bussereau promet de se montrer extrêmement vigilant : "l'éventuelle réforme des minima sociaux ne doit pas conduire à un nouvel alourdissement des charges pesant sur les départements, donc sur les contribuables". 

Pour répondre à la grogne départementale, Manuel Valls s'est récemment engagé à renationaliser la gestion du RSA. 

 

 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 20 Avril 2016

Une affiche de la CGT dénonçant les violences policières fait polémique

Le 16 avril, le syndicat Info'com de la CGT a publié sur son site internet une affiche téléchargeable. Elle fait référence aux violences policières commises contre des jeunes pendant les manifestations contre le projet de loi Travail. 

C'est une affiche qui fait polémique depuis sa mise en ligne. Son message, la police doit protéger les citoyens et non les frapper. En dessous, une matraque sur un écusson de CRS près d'une flaque de sang, et encore en dessous, en lettres capitales, le message "Stop à la violence".

Plus d'un millier de délégués vont débattre jusqu'au 22 avril à Marseille des grandes orientations du premier syndicat de France pour les trois ans à venir. Les délégués doivent aussi confirmer le secrétaire général Philippe Martinez à son poste. 

L'enjeu est de taille : la CGT a perdu des adhérents ces dernières années. Elle en a 686.000 aujourd'hui et a du mal à imposer ses idées dans un contexte social particulièrement tendu. D'autant plus que le premier syndicat de France est talonné par la CFDT et pourrait se faire dépasser lors des prochaines élections professionnelles.

Aujourd'hui, 50% des militants cégétistes ont plus de 50 ans. Le syndicat a du mal à toucher les jeunes, les précaires, les auto-entrepreneurs, les cadres et à s'implanter dans certaines entreprises.

Au lendemain de l'ouverture de son 50e congrès à Marseille, ce tract de la CGT, fait l'objet de toutes les critiques, d'abord chez les forces de l'ordre. "Cette affiche, je la trouve choquante. Cela heurte ma sensibilité de policier bien sûr, mais aussi de citoyen. On ne joue pas avec ça", explique Michel-Antoine Thiers, syndicat des cadres de la sécurité routière. 

Deux syndicats d’officiers de police avaient déjà protesté contre cette affiche dans des communiqués séparés : 
Pour le SCSI-CFDT (majoritaire chez les officiers de police), c’est une "affiche de la honte". "C’est faire injure aux milliers de policiers et gendarmes blessés ou tués dans l’exercice de leur fonction" , a-t-il écrit, ajoutant se réserver le "droit de porter plainte". 

Synergie (second syndicat) a évoqué un "appel abject à la haine" et à la "violence" contre les forces de l’ordre. Il a demandé au ministère de l’Intérieur de "déposer plainte contre cette campagne calomnieuse".

Le ministre de l'Intérieur prend la plume, lui aussi dénonce une campagne choquante et conclut : "parce qu'ils sont en première ligne pour protéger notre pays [...], ils méritent notre respect et notre profonde gratitude". A droite aussi le tract fait scandale.

Bernard Cazeneuve a donc adressé une lettre ouverte au secrétaire général de la CGT, Phillipe Martinez. Dans ce courrier, le ministre rappelle que plus de 18.000 policiers et gendarmes ont été blessés en 2015, que huit ont perdu la vie et il appelle également à protéger, plutôt que de chercher à détruire, le lien de confiance entre la population et les forces de l'ordre.

Interrogé sur France Info, le député (LR) Eric Ciotti a jugé cette affiche "scandaleuse, indigne, honteuse". "Ce syndicat s'est discrédité. (...) A mesure que sa crédibilité diminue, il est contraint à la surenchère. Moi je demande très clairement au ministre de l'Intérieur de déposer plainte contre la CGT".

Sur radio France, la Co-fondatrice du Part de gauche Raquel Garrido parle d'une affiche maladroite. Mais à ses yeux, une procédure judiciaire contre la CGT serait sans conséquence. "Je comprends que les policiers puissent se sentir choqués, mais on est dans une société démocratique qui doit accepter un certain niveau de polémique...".

Le député et candidat à la primaire présidentielle des Républicains de 2016, Jean-François Copé a lui lancé une pétition sur internet pour "exiger les excuses de la CGT et le "retrait de son affiche scandaleuse !".

Le vice-président du Front national  Florian Philippot, trouve cette affiche "immonde". "La CGT reçoit des millions chaque année de l'Etat, des collectivités, pour faire ça. Elle ferait mieux de défendre les salariés d'une manière un peu plus sérieuse plutôt que de commettre ces horreurs".

Le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a de son côté dénoncé mardi "une gauchisation" de la CGT, estimant que l'affiche du syndicat dénonçant les violences policières contre les jeunes "fait partie" de cette orientation

 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 19 Avril 2016

Vendredi 15 avril, à Champ-du-Boult, un petit village près de Vire dans le Calvados, une patronne d'un bar-tabac est parvenue à chasser de son magasin un braqueur qui la tenait en joue. 

Le journal Ouest France se fait l'écho de cette scène. Vers 22h30, un homme encagoulé, muni d'une arme de poing dans une main et un sac à dos de l'autre pénètre brusquement dans "Le Bocage Normand", commerce de Nathalie Leclerc-Pelan. Cette dernière porte alors un bébé dans ses bras, qu'elle prend le temps de remettre à sa mère avant de maîtriser l'intrus. 

"Il est entré en hurlant ‘la caisse, c'est un braquage'. On sentait de la panique dans ses expressions (...) J'ai pensé que c'était une plaisanterie. Je lui ai dit ‘on n'est pas dans une banque ici". "Il m’a demandé de remplir le sac, alors je lui ai dit qu’il n’aurait pas ma caisse ", raconte-t-elle à France 3. 

Elle saisit alors le sac que l’homme lui tend et tente de lui arracher sa cagoule, avant de commencer à le frapper avec le sac. Un coup de feu est tiré et deux clients lancent des chaises vers le braqueur, qui prend la fuite. Heureusement, et même si la courageuse commerçante ne le savait pas encore, il s’agissait de balles à blanc. 
"On ne réfléchit pas", a simplement commenté Nathalie, qui voulait assurer la sécurité du bébé d’un mois et demi présent dans son commerce. "Mais ça aurait pu être très grave", a-t-elle réalisé.

Elle parvient à maîtriser l'homme encagoulé qui s'enfuit alors sur un scooter, avant de revenir sur la place principale du village. La patronne en profite pour prévenir la gendarmerie. «J'ai agi par réflexe, j'ai du tempérament et ne suis pas habituée à me laisser faire», a expliqué à Ouest France la commerçante, qui était encore sous le choc samedi après-midi.

Le braqueur malheureux, âgé de 21 ans, a été interpellé. La procureure de la République Carole Etienne a dénoncé "l'étonnante immaturité psychologique" du prévenu doublé d'une "étonnante maturité criminelle". Elle avait requis deux ans ferme contre le jeune homme qui était armé d'un pistolet automatique tirant des balles à blanc et avait acheté 75 cartouches. 

Le jeune homme, sans emploi, a quant à lui expliqué qu'il était "en colère" après avoir été expulsé, à tort selon lui, de son foyer à Saint-Lô dans la Manche, à la suite d'une bagarre. La Manche Libre révèle qu'il était en conflit avec les autres pensionnaires du Foyer des jeunes travailleurs (FJT) et craignait de ne plus pouvoir trouver de travail.

Le jeune homme est revenu sur les lieux au bout d'environ un quart d'heure, après s'être aperçu qu'il avait laissé tomber notamment son chargeur sur place. "Je me suis interposée car tout le monde voulait lui casser la tête, a raconté Nathalie Pelan. On a discuté. Et les gendarmes sont arrivés."

Nathalie Leclerc-Pelan leclera ensuite posté sur Facebook et YouTube les images de la tentative de braquage, immortalisée par la caméra de vidéosurveillance de son bar.

Le braqueur a été condamné lors du procès en comparution immédiate lundi à deux ans de prison dont six ferme en correctionnelle à Caen.  Selon La Manche Libre, il devra également verser 1.000 euros de dommages et intérêts à la responsable du commerce.

 

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Publié le 17 Avril 2016

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a proclamé dimanche 17 avril que la partie annexée du plateau syrien du Golan "restera pour toujours dans les mains d’Israël".

Il s’exprimait au début d’un Conseil des ministres hebdomadaire organisé pour la première fois sur le plateau du Golan depuis sa conquête par Israël en 1967. Ces déclarations interviennent au moment même où se tiennent à Genève des négociations sur l’avenir de la Syrie en guerre.

"Il est temps que la communauté internationale reconnaisse la réalité, il est temps qu’après 50 ans elle reconnaisse enfin que le Golan restera à jamais sous souveraineté israélienne", a ajouté le Premier ministre dont les propos ont été diffusés par la radio publique. "Quelque soit ce qui se passe de l’autre côté (en Syrie), la frontière ne bougera pas", a-t-il martelé.

Mercredi ont repris à Genève des discussions de paix sur la Syrie sous l’égide de l’ONU pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a déjà fait plus de 270 000 morts et poussé des millions de Syriens à l’exil.

Selon les médias, Benjamin Netanyahu redoute qu’Israël soit soumis à des pressions pour un éventuel retrait du Golan en cas d’accord sur l’avenir de la Syrie, alors que la communauté internationale n’a jamais reconnu l’annexion en 1981 d’une partie de cette région syrienne par Israël.

"Nous ne nous opposerons pas à un accord sur la Syrie à condition qu’il ne se fasse pas aux dépens de l’Etat d’Israël et que les forces de l’Iran, du Hezbollah (libanais) et de Daech soient expulsées" de Syrie, a également souligné le dirigeant israélien.

La radio a précisé que Netanyahu a fait passer ce message à propos du Golan lors d’un récent entretien avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry et compte également le répéter jeudi lors d’une rencontre à Moscou avec le président russe Vladimir Poutine.

Israël a annexé une partie du plateau du Golan (nord-est) en 1981, après l’avoir occupée depuis la guerre de juin 1967. Israël et la Syrie restent officiellement en état de guerre.

Tel-Aviv assure que sa présence y est indispensable pour garantir sa sécurité face aux offensives du Hezbollah libanais et de l’organisation islamique (EI) en Syrie. La ligne de cessez-le-feu sur le Golan était considérée comme relativement calme, mais la situation s’est tendue avec le déclenchement de la guerre en Syrie, en 2011. 

Depuis, des projectiles tombent périodiquement du côté du Golan occupé par l’Etat hébreu, où vivent plus de vingt mille colons israéliens, aux côtés de vingt mille Druzes, une minorité arabophone et musulmane également présente en Syrie.

En août dernier, Israël a bombardé les hauteurs du Golan. L'attaque avait fait 5 morts civils, selon la télévision d'Etat syrienne. L’Etat hébreu avait indiqué que les frappes constituaient une réponse aux roquettes lancées sur son territoire depuis la Syrie. 

En juin 2014, L'aviation israélienne avait déjà lancé des raids aériens sur des positions de l'armée syrienne, en représailles à un tir d'obus qui avait tué un adolescent arabe israélien de 13 ans.

 

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Publié le 17 Avril 2016

Selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, seuls 14% des Français sont désormais satisfaits par le chef de l'État. Soit 3 points de moins que le mois dernier. C'est son plus bas niveau depuis son élection. Pas de quoi rassurer ses soutiens à un an de l'élection présidentielle. Nicolas Sarkozy avait lui entamé la dernière année de son quinquennat avec deux fois plus de satisfaits (28%).

l'enquête a été effectuée en deux temps et sur deux semaines. À échantillons de poids égal, une première vague a donc été réalisée du 7 au 9 avril, soit avant l'émission de France 2 de jeudi soir, une seconde après, les 15 et 16 avril. Au terme de la première vague, 15% des Français se déclaraient satisfaits du président. Au terme de la seconde, 12%. D'où le chiffre qui ressort, après cumul des deux vagues : 14% de satisfaits. C'est dire à quel point l'impopularité présidentielle, comme dit Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, est "massive", 

François Hollande, qui a expliqué qu'il dirait "à la fin de l'année" s'il est candidat, ne peut même plus compter sur les siens chez qui il ne recueille même plus la majorité. 56% des sympathisants socialistes se disent en effet insatisfaits. Le record étant, sans surprise, chez les sympathisants du parti les Républicains où 96% des personnes se déclarent insatisfaites. 

Manuel Valls bat aussi son record d'impopularité en deux ans à Matignon. Le Premier ministre ne recueille plus que 25% de satisfaction ( Moins 2 points par rapport au mois précédent). 

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Publié le 17 Avril 2016

Captures d'écran L214Captures d'écran L214
Captures d'écran L214Captures d'écran L214

Captures d'écran L214

Le couvoir dans lequel naissaient chaque année une dizaine de millions de poussins destinés à des élevages, lui, est désaffecté. Les incubateurs, les éclosoirs, les tapis roulants de la machine de tri ont été démontés et vendus. Le lieu ne sert plus qu’au conditionnement des 18 millions d’œufs à couver expédiés annuellement à l'étranger. Et seuls neuf des vingt-deux salariés ont conservé leur emploi.

Dans ce couvoir de Bretagne, le scandale provoqué par la vidéo choc filmée en 2014 par l’association de protection des animaux L214 a laissé des traces. Et un profond traumatisme.

Le couvoir Saint-François a été condamné mardi 8 mars par le tribunal correctionnel de Brest à une amende de 19.000 euros pour avoir étouffé des centaines de milliers de poussins dans des sacs en plastique.

L’association de défense des animaux L214, qui s’était constituée partie civile, avait publié en novembre 2014 sur son site une vidéo aux images choquantes dénonçant les conditions de vie et de mort des poussins dans ce couvoir breton. 

Un employé montrait, en caméra cachée, des poussins mis dans des sacs en plastique et étouffés, mais aussi jetés vivants dans une benne à ordure ou passant encore vivants dans un broyeur. Selon l’association, 100 000 poussins avaient été mis à mort de cette façon en 2014.

Le couvoir, reconnu coupable de mauvais traitements envers un animal, est la première entreprise agroalimentaire dont L214 a obtenu la condamnation.

Le couvoir Saint-François vendait ou parfois donnait à des associations ou des particuliers des poussins destinés à alimenter des rapaces notamment. Avant d’être livrés, ils étaient étouffés dans des sacs en plastique, une pratique institutionnalisée dans l’entreprise et confirmée par des bons de commande et des factures.

L’entreprise située à Saint-Hernin (Finistère), poursuivie en tant que personne morale, et son dirigeant, Daniel Glevarec, ont été reconnus coupables de "mauvais traitements envers un animal", un délit relevant du code rural. Le couvoir et son dirigeant ont, en revanche, été relaxés des faits de "destruction volontaire et sans nécessité d’animal domestique", une contravention relevant du code pénal, car le tribunal a considéré que ces actes avaient été commis par les salariés de l’entreprise et non par son dirigeant.

Tout commence en juillet 2014, par une annonce passée via Pôle emploi. Le couvoir recherche des intérimaires pour l’été. Parmi les réponses, celle d'un jeune homme originaire de Lyon. Sur son CV, l'ancien étudiant en musicologie dit avoir travaillé comme saisonnier dans les vendanges et la cueillette de fruits. 
Sa lettre de motivation achève de convaincre le responsable des recrutements. Il est embauché. Trois semaines après son arrivée, il part pourtant sans prévenir.

Le scandale éclate en novembre, avec la diffusion de la vidéo. Le jeune ouvrier était en réalité un militant de L214. Il a commencé à filmer dès ses premiers jours de travail. Et quand il rentrait le soir au camping où il dormait, il montait les images avec l'aide d'un des fondateurs de l'association. 

Dans la vidéo, ont voit : Des poussins sont déchiquetés à la broyeuse plutôt que d'être envoyés à l'équarrissage, d’autres sont enfermés dans des sacs-poubelle où ils meurent asphyxiés, d’autres encore agonisent dans une benne à ordures au milieu de cartons écrasés et d’œufs brisés, ou sont ramassés à la pelle sur le sol carrelé et jetés dans un seau.

La publication de la vidéo de L214 avait suscité de fortes réactions, notamment parmi les députés et sénateurs, et avait poussé la Direction générale de l’alimentation à remettre à plat les normes du bien-être animal.

"Je comprends que cela dérange", Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, qui défend le mode d'action de son association : "Je comprends que cela dérange". "Cela permet de montrer la réalité qu'on ne veut pas nous laisser voir." "Si on n'avait pas diffusé ces images, il ne se serait rien passé", dénonce-t-elle, déplorant qu'il faille "absolument provoquer un scandale pour qu'il y ait une prise de position politique". 

L214 a certes obtenu la condamnation du couvoir ainsi que des annonces du gouvernement sur le bien-être animal, mais, pour la militante, cela ne suffit pas. "On pourra vraiment parler de victoire quand il y aura de réelles avancées pour les animaux." A ses yeux, cela passe par la fermeture des abattoirs et l'arrêt de l'élevage. "Il faut changer notre modèle alimentaire", plaide-t-elle, espérant une prise de conscience collective

 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 16 Avril 2016

Lesbos : Le pape François rentre au Vatican avec douze réfugiés syriens

Douze réfugiés syriens, dont six mineurs, accompagnent samedi le pape François dans l'avion qui le ramène de l'île grecque de Lesbos au Vatican, où ils seront hébergés, a annoncé le Saint-Siège dans un communiqué. Il s'agit de trois familles de confession musulmane, deux originaires de Damas et l'autre de Deir Azzor, dans les territoires occupés par l'organisation Etat islamique (EI), précise le Vatican. 

Le pape était venu samedi matin pour quelques heures sur l'île grecque, porte d'entrée des migrants en Europe, pour marteler un message d'accueil et de solidarité qui peine toujours à passer, même auprès des catholiques. 

L'avion du pontife argentin a atterri à 10h04 heure locale (09h04 en France), avec 15 minutes d'avance sur le programme, à l'aéroport de Mytilène (Grèce), le chef-lieu de l'île, où il était attendu par le Premier ministre grec Alexis Tsipras. Au menu, visite d'un camp de migrants, déjeuner avec des réfugiés et, bien sûr, un moment de prière. 

"Il s'agit d'une visite strictement humanitaire et oecuménique, pas politique", a souligné le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi. A Lesbos, les autorités avaient encore fait passer dans la matinée quelques coups de peinture pour parfaire le nettoyage général des sites de la visite et effacer des derniers graffitis dénonçant la politique européenne envers les réfugiés. "Papa don't preach", mentionnait l'un d'eux, reprenant le célèbre titre de Madonna, sous l'inscription "L'Etat assassine les réfugiés". 

"C'est un voyage un peu différent des autres. Un voyage marqué par la tristesse (...) Nous allons rencontrer la pire catastrophe humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale. Nous allons voir tant de gens qui souffrent, qui fuient et qui ne savent pas où aller. Et nous allons aussi à un cimetière, la mer. Tant de gens ne sont jamais arrivés...  Je ne vous dis pas cela pour rajouter à l'amertume mais c'est mon état d'âme aujourd'hui." avait déclaré le pape aux médias durant le vol. 

Malgré ce contexte dramatique, le pape a retrouvé son large sourire en serrant les centaines de mains de jeunes réfugiés dans le camp de Moria. Il a pris là le temps de saluer de nombreuses familles en se faisant brièvement raconter leur histoire. Dans une cohue indescriptible, le pape est comme pris par cette jeune marée humaine de réfugiés qui attend tout de lui retrouvant l'espoir parce que François est spécialement venu de Rome pour les soutenir.

Devant tant de familles venue d'Asie, d'Afrique et du Proche-Orient qui fuient les guerres, le pape utilise, des mots simples pour se faire comprendre de tous: "Je veux vous dire que vous n'êtes pas seuls, leur a-t-il lancé dans ce premier discours de la journée. Accompagné par le Patriarche de Constantinople, Bartholomé, il a expliqué "Nous sommes venus attirer l'attention du monde sur cette grave crise humanitaire et plaider pour sa résolution (…) Nous espérons que le monde prêtera attention à ces scènes de besoin tragique, voire désespéré, et répondra de manière digne de notre humanité commune."

Car, a-t-il ajouté, avant signer une déclaration commune avec l'Eglise orthodoxe et de déjeuner dans un simple baraquement du camp : "Dieu a créé l'humanité pour qu'elle soit une famille ; lorsque n'importe lequel de nos frères et soeurs souffre, nous sommes tous affectés".

"Puissent tous nos frères et soeurs en ce continent, comme le bon samaritain, venir à votre aide dans l'esprit de fraternité, de solidarité et de respect pour la dignité humaine, qui a caractérisé sa longue histoire." Car, a-t-il conclu "il est facile à certains d'ignorer la souffrance des autres".

Arrivés à Lesbos après l'entrée en vigueur le 20 mars de l'accord entre l'Union européenne (UE) et la Turquie, les réfugiés sont voués à être renvoyés, sauf hypothétique acceptation de leur demande d'asile en Grèce. 

L'année dernière, plus d'un demi-million de migrants sont passés par Lesbos, et cette année, l'île a déjà vu débarquer près de 90 000 personnes, dont plus d'un tiers d'enfants, selon l'ONU.  

Plusieurs voix ont exprimé l'espoir que le pape dénonce l'accord UE-Turquie visant à freiner l'actuel afflux massif de migrants, qui met l'unité européenne à rude épreuve. 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 16 Avril 2016

Le nombre de morts sur les routes de France a augmenté de 14,2% en mars, par rapport au même mois l'année dernière. Il y a eu 257 personnes tuées, soit 32 de plus qu'au même mois de 2015, a annoncé vendredi 15 avril la Sécurité routière. 

Sur les trois premiers mois de l'année, le nombre de morts a augmenté de 3,3% par rapport au premier trimestre 2015, selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). La tendance à la hausse de la mortalité routière enregistrée depuis deux ans se confirme.

Fin mars, les préfets ont reçu une circulaire leur demandant de renforcer les contrôles routiers, précise le communiqué de l'ONISR.

Le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine est reparti à la hausse en 2014 (3.384 morts, +3,5% par rapport à 2013), une tendance qui s'est poursuivie en 2015 avec 3.464 tués (+2,4% par rapport à 2014). La France n'avait pas connu deux années consécutives de hausse de la mortalité routière depuis 35 ans. 

 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 15 Avril 2016

François Hollande n'a pas attiré les téléspectateurs. Jeudi soir 14 avril sur France 2, ils étaient seulement 3,5 millions à suivre l'intervention du président de la République dans Dialogues citoyens.

Avec 14,3% de part d'audience, "France 2 se classe ainsi 2ème chaîne sur la durée de l'émission", indique France Télévisions. Cette émission spéciale arrive derrière la série Falco sur TF1 (4,6 millions de téléspectateurs). Pendant ce temps, sur TMC, Les Visiteurs 2 ont attiré 2,2 millions de téléspectateurs (9,7 % ). 
Pourtant, comme le rappelle Le Point, l'émission avait débuté tôt, à 20h15, pour maximiser l'audience.  

Ce faible score représente à peine plus d'un tiers que celui enregistré par l'émission lors de l'intervention télévisée du président au mois de février, qui était diffusée simultanément sur deux chaînes, TF1 (5,4 millions de téléspectateurs) et France 2 (4,4 millions), soit 9,9 millions en cumulé. Il est aussi inférieur à celui du JT de France 2 de la veille. 

L'audience du "Dialogues citoyens" de ce jeudi soir a été également nettement inférieure à celle de "En direct avec les Français", en novembre 2014, sur TF1, la dernière émission au cours de laquelle le chef de l'Etat s'était retrouvé face à des membres de la société civile. Il avait alors attiré près de huit millions de spectateurs.

Dans l'émission François Hollande a affirmé que le pays "va mieux". "Il y a plus de croissance, il y a moins de déficit, il y a moins d’impôts, il y a plus de compétitivité, il y a plus de marges pour les entreprises, il y a plus de pouvoir d’achat pour les salariés. Voilà ce que j’ai fait depuis quatre ans, et voilà pourquoi je vais poursuivre jusqu’au bout ", a-t-il martelé.

Revenant sur les récentes sorties d'Emmanuel Macron, qui a lancé son mouvement transpartisan En marche! cette semaine, François Hollande a déclaré: "Je ne vais pas l'empêcher de s'adresser aux Français, chercher des idées nouvelles, et convaincre". "Il doit être dans l'équipe, sous mon autorité".

Face au mouvement Nuit debout contre la loi El Khomri, le chef de l'Etat a jugé "légitime" que la jeunesse "veuille s'exprimer". Ajoutant: "La jeunesse n'est jamais satisfaite et elle a raison de ne pas l'être. Moi, je ne vais pas me plaindre qu'une partie de la jeunesse veuille inventer le monde de demain plutôt que de regarder avec nostalgie le monde d'hier". Toutefois, la loi travail "ne sera pas retirée, mais qu'il y ait des corrections, qu'il y ait des discussions avec les organisations syndicales - en tout cas celles qui maintenant comprennent le sens et même appuient cette réforme, oui", a-t-il affirmé.

"Je ne renie rien de ce que j'ai dit au Bourget. Je serai jugé sur la place accordée à la jeunesse" a indiqué le chef de l'Etat. "Et donc sur cette exigence que la jeunesse a de vivre mieux que la génération précédente". "C'est vrai, ce n'est pas le rêve (...) J'espère pouvoir vous convaincre".

François Hollande est revenu sur l'échec de la constitutionalisation de la déchéance de nationalité. "J'ai ressenti le besoin d'une réponse, d'une mesure symbolique", a rappelé le chef de l'Etat en se remémorant des scènes dont il a été témoin le 13 novembre dernier. "Quand j'ai dit que ces individus ne méritaient pas d'être Français au Congrès, tout le monde s'est levé", a-t-il poursuivi avant de regretter que "les calculs politiques" se sont "mêlés" au débat.
Pour le président de la République, "si le texte avait été soumis au Parlement dans les semaines qui ont suivi ce discours, ce texte aurait été adopté".

"Il n'y aura pas d'interdiction dans l'université", a fermement lancé François Hollande. Réagissant à la sortie de son premier ministre, Manuel Valls, qui a estimé cette semaine qu'il "faudrait" légiférer dans ce sens, le chef de l'État s'est montré catégorique, rappelant que la fac était "un lieu de liberté, avec des règles qui ont toujours été celles de la liberté syndicale, la liberté politique, et la liberté religieuse". Le président a par ailleurs confié qu'il "regrettait" de n'avoir pas voté la loi sur l'interdiction de la burqa en 2010.

Interrogé sur la montée du FN, François Hollande a assuré: "Je considère que je suis responsable", avant de préciser que la montée de l'extrême droite était un phénomène européen. "Il faut faire attention à pas prendre un médecin qui puisse tuer le malade", a prévenu le chef de l'État. "La colère, je l'entends. (...) La solution qui consisterait à fermer les frontières, à sortir de l'euro, de la mondialisation, à être un pays qui n'ait plus d'images, d'idéal, elle n'est pas bonne."

Le chef de l'État a confirmé sa promesse de réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production de l'électricité en 2025. Soulignant que la loi de transition énergétique de 2015 avait entériné cet engagement, il a prévenu que ce processus se ferait "étape par étape". "D'ores et déjà, j'avais fait cette promesse - nous allons fermer Fessenheim à partir de 2019. Et ce sera à EDF, puis à l'Autorité de sûreté nucléaire, de nous dire quelles sont les centrales qui devront être fermées", a-t-il par ailleurs déclaré.

Confronté à des sondages catastrophiques, François Hollande a proclamé que la France "va mieux", annonçant qu'il dévoilerait en fin d'année ses intentions sur une éventuelle candidature en 2017.

 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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Publié le 14 Avril 2016

Des lycéennes de Chibok enlevées le 14 avril 2014 par Boko Haram  ( capture d'écran CNN )

Des lycéennes de Chibok enlevées le 14 avril 2014 par Boko Haram ( capture d'écran CNN )

Boko Haram a envoyé une "preuve de vie" des 276 lycéennes, deux ans après leur enlèvement à Chibok (nord-est du Nigeria). La vidéo, diffusée mercredi 13 avril par CNN (en anglais), montre une quinzaine de jeunes femmes recouvertes d'un hijab noir, qui donnent leur nom et assurent avoir été enlevées à Chibok. Elles précisent aussi la date de l'enregistrement, le 25 décembre.

Les 15 adolescentes ont été identifiées. Il s'agit de la première vidéo permettant d'établir que certaines des jeunes filles enlevées sont toujours en vie, depuis celle diffusée par Boko Haram en mai 2014.

Cette vidéo, datant de décembre, semble être la preuve de vie que le gouvernement nigérian réclame en préalable à toute négociation. Des membres présumés de la branche ouest-africaine de l’Etat islamique auraient pris contact à la mi-janvier avec le gouvernement et réclamé des discussions sur un possible échange de prisonniers. Le gouvernement ayant demandé une preuve de vie, il aurait d’abord reçu cinq photos, puis cette vidéo.

Le ministre de l'Information du Nigeria a indiqué que les jeunes filles "ne semblaient pas être stressées le moins du monde" et qu'il n'y avait eu que "peu de changement dans leur apparence physique". Mais il a refusé de faire le moindre commentaire sur l'état des discussions avec Boko Haram, qui voulait échanger les otages contre des islamistes retenus dans les prisons nigérianes.

Pour rappel, dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, des hommes armés de Boko Haram avaient fait irruption dans les dortoirs du lycée de Chibok et enlevé 276 lycéennes. Le monde s'était alors mobilisé derrière le mouvement #BringBackOurGirls, pour réclamer leur libération.

57 lycéennes étaient parvenues à s'enfuir peu après l'enlèvement. Deux ans après, les parents des 219 lycéennes encore disparues, doivent tenir une réunion de prière devant l'école de Chibok, où leurs enfants ont été enlevées.
Dans le reste du pays, des manifestations sont prévues pour réclamer la libération des jeunes filles, avec peut-être pour la première fois l’espoir de retrouver leurs filles vivantes.

Boko Haram, dont l'insurrection a déjà fait environ 20.000 morts depuis 2009, a affirmé le 1er avril dans une vidéo qu'il ne déposerait pas les armes.

Selon les ONG qui militent pour les droits de l'Homme, plusieurs milliers de femmes et de jeunes filles ont été enlevées depuis le début du conflit. Boko Haram en fait des esclaves sexuelles ou des bombes humaines, tandis que les garçons et les hommes sont enrôlés de force pour combattre aux côtés des rebelles qui veulent instaurer un Etat islamique dans le nord-est du Nigeria.

 

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Rédigé par Pierre HAMMADI

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