Budget 2019 : L'augmentation des pensions de retraite ne sera plus indexée sur l'inflation

Publié le 26 Août 2018

Budget 2019 : L'augmentation des pensions de retraite ne sera plus indexée sur l'inflationBudget 2019 : L'augmentation des pensions de retraite ne sera plus indexée sur l'inflation

Le premier ministre, Édouard Philippe, dans une interview au Journal du dimanche (JDD) du 26 août, annonce que l'aide personnalisée au logement (APL), l'ensemble des allocations familiales et les pensions de retraites ne seront plus indexées sur l'inflation, comme c'était jusque-là le cas tous les ans. C’est nettement moins que l’inflation, qui s’élevait en juillet à 2,3 % sur un an.

Les familles et les retraités vont bien voir leur pouvoir d'achat diminuer. Sont concernées :

Les allocations familiales, l'allocation de rentrée scolaire, la prime de naissance, le complément de libre choix de mode de garde, les pensions de retraite, les pensions d'invalidité et les rentes accident du travail-maladie professionnelle et les aides au logement (APL).

"Nous assumons une politique de transformation et de maîtrise des dépenses, qui privilégie, je le redis, la rémunération de l'activité et qui rompt avec l'augmentation indifférenciée des allocations. C'est par le retour à l'activité et une meilleure rémunération du travail que notre pays sera plus prospère", argumente Édouard Philippe. 

En revanche, "les prestations qui bénéficient à nos concitoyens les plus fragiles, comme le revenu de solidarité active (RSA ), seront augmentées conformément à la loi", ajoute le premier ministre.

Édouard Philippe assure, en outre, que "la prime d’activité, le minimum vieillesse, l’allocation pour les adultes handicapés" augmenteront "très significativement".

Les salariés ne paieront plus de cotisations sur leurs heures supplémentaires, a par ailleurs annoncé le premier ministre. "Dès le 1er septembre 2019, les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront supprimées pour tous les salariés, dans le privé comme dans le public", a-t-il ajouté.

Selon lui, "cela représentera en moyenne plus de 200 euros supplémentaires par an" pour "une personne payée au Smic" et la mesure coûtera "2 milliards" d'euros.

"Nous voulons que les Français puissent revenir vers le travail, que ce travail paie et qu'il paie de mieux en mieux", a martelé le Premier ministre.

Le chef du gouvernement a par ailleurs confirmé que les contrats aidés, qui ont déjà nettement baissé depuis le début du quinquennat, verraient leur financement "diminuer". 

Dans sa volonté de maîtriser la dépense publique, Édouard Philippe prévoit également la suppression d'environ 4.500 postes dans la fonction publique d'État en 2019, et le chiffre sera "supérieur à 10.000 en 2020". 

"Nous tiendrons l'objectif du président de la République de supprimer 50.000 postes à l'horizon 2022", selon lui. 

L'opposition de gauche comme de droite dénonce le coup porté au pouvoir d'achat :

À Marseille, Jean-Luc Mélenchon a ainsi dénoncé une "saignée de l'État et des services publics". "Maintenant ça va être terrible, ça va être très dur pour les gens, pas pour lui (Édouard Philippe) mais pour ceux qui n'auront plus leurs prestations de toutes sortes", a-t-il dit.

Sur son compte Twitter, la socialiste Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne, analyse les conséquences concrètes sur le pouvoir d'achat des retraités. 

Elle calcule ainsi qu'un retraité qui touche 1.500 euros de retraite par mois verrait son pouvoir d'achat baisser de 666 euros par an, tandis qu'un retraité touchant 2.500 euros de retraite par mois connaîtrait une baisse de 1.110 euros de son pouvoir d'achat.

Sur le plateau de BFMTV, Ian Brossat, adjoint communiste à la mairie de Paris, a déploré une politique qui bénéficie aux riches. "Ceinture pour les gens modestes, open bar pour les grandes fortunes", a t-il martelé.

Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) Pierre Laurent juge "scandaleuses" les annonces d'Édouard Philippe dans un message publié sur son compte Twitter. "Retraites, APL, indemnisation des arrêts maladie, contrats aidés (...) suppressions de fonctionnaires et encouragement pour les patrons des heures supplémentaires ... tout y passe. Stop au massacre social! C'est la finance qui coûte cher, pas les travailleurs!".

La porte-parole des Républicains Laurence Saillet fustige l'incohérence du gouvernement, sur BFM TV : "On ne peut pas diminuer les impôts et augmenter le pouvoir d'achat des Français si on ne fait pas un effort sur la dépense publique. (...) Ce que nous dit le Premier ministre c'est qu'ils ne savent pas exactement ce qu'ils vont faire, ils promettent, ils reculent, ils annoncent mais tout ceci n'est vraiment pas cohérent."

Le sénateur Républicains de la Manche Philippe Bas condamne sur Twitter la rupture du "pacte entre générations" et le ciblage des allocations familiales. «"Après la CSG, Edouard Philippe décide une baisse supplémentaire du pouvoir d'achat de 16 millions de retraités de 4% en 2 ans. Pacte entre générations rompu." "Diminution de 4% en 2 ans des allocations familiales: après les retraités, le pouvoir d'achat des familles deuxième cible des économies d'Edouard Philippe."

Le député de l'Essonne et président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, parle de "dévastation" pour les retraités sur son compte Twitter : "Le quinquennat de Macron est dévastateur pour les retraités : après la hausse de la CSG, Edouard Philippe va désindexer les pensions de retraite de l'inflation... qui accélère. Le nouveau monde, c'est amputer le pouvoir d'achat de nos anciens !".

Rédigé par Pierre HAMMADI

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