L'Académie française dit non à la révision orthographique

Publié le 16 Février 2016

Les Immortels aussi "sont circonflexes". Dans un entretien au Figaro publié ce samedi, Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française, affirme que la prestigieuse institution de défense de la langue française est opposée à toute réforme de l'orthographe.

Une réponse à la polémique née au sujet d'une révision orthographique adoptée en 1990 et qui prévoit la simplification de l'orthographe de certains mots et allège l'usage des traits d'union et des accents circonflexes. Sa généralisation prochaine dans les manuels scolaires du primaire suscite une vive polémique, notamment sur les réseaux sociaux.

"Je n'ai pas compris les raisons qui expliquent l'exhumation d'une réforme de l'orthographe élaborée il y a un quart de siècle et où l'Académie française n'a eu aucune part, à l'inverse de ce que l'on a voulu faire croire", s'indigne Hélène Carrère d'Encausse.
Il a en effet été souvent écrit que l'Académie française a approuvé cette réforme.

L'historienne précise qu'en ce qui concerne la révision de 1990, l'Académie s'était prononcée sur des "principes généraux -un nombre limité de rectifications d'incohérences ou d'anomalies graphiques- mais non sur le projet lui-même dont le texte était en cours d'élaboration". L'Académie a par la suite "marqué son désaccord" avec le texte, a-t-elle dit.

"La position de l'Académie n'a jamais varié sur ce point: une opposition à toute réforme de l'orthographe mais un accord conditionnel sur un nombre réduit de simplifications qui ne soient pas imposées par voie autoritaire et qui soient soumises à l'épreuve du temps", souligne encore Hélène Carrère d'Encausse, qui rappelle que la langue "est une part essentielle de notre identité".

Pour l'académicienne, la polémique ne doit pas cacher les problèmes plus profonds dont souffrirait l'Education nationale. "En 2016, nous sommes devant une situation radicalement différente" avec un système éducatif qui "s'est écroulé" au point "qu'un élève sur cinq quitte l'école sans savoir lire, observe Hélène Carrère d'Encausse.

Le problème n'est donc plus d'offrir des facilités aux élèves, de conserver ou non l'accent circonflexe, mais de revoir totalement notre système éducatif."

Rédigé par Pierre HAMMADI

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article