Diabète : Une pétition contre les discriminations professionnelles
En France, 4 millions de personnes souffrent de diabète, et certains métiers leur sont interdits.
Les associations de malades entendent interpeller les candidats à l'élection présidentielle dans les prochaines semaines, et elles demandent de toute urgence la modification des textes réglementaires qui listent ces interdictions, perçues comme discriminatoires. Elles ont lancé une pétition en ligne intitulée " choisir le métier de mes rêves avec mon diabète".
Une personne diabétique ne peut pas accéder au poste de marin, policier, pilote, hôtesse de l'air, contrôleur de la SNCF, pompier...Injuste pour les associations de patients et les médecins. .
Le diabète est un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Cela se traduit par un taux de glucose dans le sang (glycémie) élevé : on parle d’hyperglycémie. Si aujourd'hui, il s'agit d'une maladie qui se soigne très bien grâce aux progrès thérapeutiques, il n'est pas possible d'en guérir.
En cause : une méconnaissance de la maladie par les employeurs, mais aussi et surtout une législation datant de plusieurs décennies, "totalement déconnectée des progrès thérapeutiques et des conditions actuelles de travail.", indique la la Fédération Française des Diabétiques (FFD).
Pour le Dr Marc de Kerdanet, pédiatre diabétologue et président de Aide aux Jeunes Diabétiques (AJD) "Le diabète est une maladie chronique, pas un handicap. Il ne faut pas ajouter à cette injustice de la vie une injustice sociétale."
Le diabète existe sous deux formes :
- le diabète de type 2 représente 90% des cas. Il se développe progressivement chez des personnes de plus de 40-50 ans.
- Le diabète de type 1 apparaît en revanche brutalement chez l'enfant ou le jeune adulte, et est dû à la destruction des cellules du pancréas productrices d'insuline. Il est le plus touché par les interdictions.
Pour Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques (FFD), les diabétiques "ont longtemps été considérés comme inaptes parce qu'on pensait qu'ils allaient avoir des complications.
Mais aujourd'hui l'évolution technologique et les nouveaux outils mis à la disposition des diabétiques comme les pompes à insuline ou les capteurs de glucose en continu permettent aux patients de s'auto-contrôler et d'avoir une vie quasiment normale".
En interpelant le président de la République et les politiques dans le cadre de la campagne présidentielle, les associations espèrent faire bouger les lignes. "Bien sûr, certains métiers seront plus difficilement accessibles, reconnaît Gérard Raymond, mais chaque cas devrait être étudié par une commission transparente regroupant l’ensemble des acteurs : professionnels, médecins, associations de patients, experts scientifiques".