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Marseille championne de la pollution aux particules fines

Publié le par Pierre HAMMADI

L'association environnementale Robin des bois sort son Atlas de la France toxique. Sur la première marche du podium de la pollution aux particules fines, on trouve Marseille avec 31,8 µg/m3. La cité phocéenne arrive devant Paris et Lyon. La proximité de la mer n'y change rien, le souffle du mistral non plus.

Ce chifffe représente la concentration moyenne de particules fines constatée chaque année à Marseille. C'est plus qu'à Lyon (29,5 µ/m3) ou qu'à Paris (27 µ/m3). Les mesures de ces trois villes dépassent les normes fixées par l'Organisation Mondiale de la Santé. 

Ces particules fines proviennent du trafic routier, surtout des moteurs diesel des camions, des voitures ou des bus. L'agriculture et la combustion pour le chauffage créent aussi des particules fines.

L'air marin et le mistral n'y changent rien. Comme pour d'autres grandes villes, c'est le trafic routier qui provoque cette pollution, d'autant plus que 3 voitures sur 4 qui circulent dans Marseille roulent au diesel. 

"Les deux autoroutes qui desservent Marseille arrivent directement en centre-ville", souligne Xavier Villetard, directeur d'Air Paca, l'observatoire régional de la qualité de l'air. Il pointe aussi le terminal croisière où "les navires géants tournent à plein tube sur les quais".

Aux portes de Marseille, le pôle industriel de l'Etang de Berre n'arrange pas les choses. Les émissions de particules sont poussées par le vent jusque sur le Vieux-Port. Le chauffage au bois développé dans la vallée de l’Huveaune est une autre source de pollution. Le brûlage des déchets verts également.

Dans la cité phocéenne, l'été, le rayonnement ultraviolet solaire et la température élevée engendrent des processus photochimiques qui transforment en particules des gaz précurseurs (oxydes d’azote, ammoniac, composés organiques volatils…) produits par les transports, l’industrie, l’agriculture.

À Marseille, il y a 50 sites pollués (notamment d'anciennes usines d'acide localisées de la Madrague à la calanque de Callelongue) et deux usines en activité classées Seveso.

Lyon détient le titre de championne de sites pollués. La capitale française de la pétrochimie a gardé des traces de plomb, de chrome et d'hydrocarbures dans ses quelque 2 millions de mètres carrés de friches industrielles. 

Lyon compte trois sites Seveso, c'est-à-dire les plus dangereux en cas d'accident grave. Contre deux à Marseille et zéro à Paris : "Depuis la catastrophe d'AZF en 2001, ces sites sont toujours plus surveillés. Nous avons investi un milliard d'euros depuis 2007 pour les sécuriser", rassure-t-on au ministère de l'Ecologie.

Les villes stockent aussi des déchets radioactifs. Ces substances dangereuses ne proviennent pas des centrales nucléaires, mais essentiellement de laboratoires médicaux et de recherche. Il y a égalité parfaite entre Lyon et Marseille, qui comptent chacun 14 sites de ce genre. Paris fait exploser le compteur, avec 36 points de stockage.

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P
Catastrophique cette révélation