Pour avoir répondu, une jeune femme a été violemment frappée par son harceleur

Publié le 1 Août 2018

Pour avoir répondu, une jeune femme a été violemment frappée par son harceleurPour avoir répondu, une jeune femme a été violemment frappée par son harceleur

Le 24 juillet dernier, Marie Laguerre, 22 ans, s'apprête à rentrer chez elle, dans le XIXe arrondissement de Paris. Elle croise alors un homme qui lui adresse des "bruits, commentaires, sifflements et coups de langue sales de manière humiliante et provocante", relate-t-elle sur sa page Facebook.

Une attitude déplacée à laquelle elle va répondre par une insulte. "Pas de chance, c'était pas le premier de la journée et j'étais fatiguée. J'ai donc lâché un 'ta gueule' en traçant ma route" raconte la jeune femme.

"Je ne tolère pas ce genre de comportement. Je ne peux pas me taire et nous ne devons plus nous taire" ajoute-t-elle avant de décrire la réaction de l'homme en question. "Ça n'a pas plu à cet homme. Après m'avoir jeté un cendrier dessus, il est revenu sur ses pas et m'a suivi dans la rue" écrit la jeune femme.

Malheureusement, l'agression ne va pas s'arrêter là : "Il m'a frappé au visage, en pleine rue, en pleine journée, devant des dizaines de témoins." Des témoins installés à la terrasse d'un bistrot et choqués par la violence du geste mais qui, selon la victime, ne sont pas à blâmer.

"Ce n'est pas le seul. Le harcèlement c'est au quotidien. Ces hommes qui se croient tout permis dans la rue, qui se permettent de nous humilier et qui ne supportent pas qu'on s'en offusque, c'est inadmissible. Il est temps que ce genre de comportement cesse" conclut la jeune femme sur sa page Facebook.

En l'espace d'une semaine, sa publication a été visionnée plus de 1,9 million de fois.

Marie Laguerre a porté plainte. Une enquête de flagrance a été confiée au commissariat du 19e arrondissement de Paris pour des faits qualifiés de harcèlement sexuel et violences avec arme (le cendrier).

"L'enjeu est grave : c'est celui de la liberté des femmes de circuler librement dans l'espace public", commente Marlène Schiappa dans un entretien au "Parisien".

La secrétaire d'État rappelle que "le droit actuel sanctionne [le] type d'agression" dont a été victime Marie. Mais, ajoute-t-elle, "la grande nouveauté est que la loi va permettre d'agir en amont pour empêcher la gradation de la violence".

"C'est primordial : en interdisant le harcèlement de rue, en sanctionnant par une amende de classe 4 les outrages sexistes, on abaisse le seuil de tolérance, on dit qu'il n'y a plus de fatalité."

Elle assure que "les premières amendes devraient être mises à l'automne". Le projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, voté en mai par l'Assemblée, vise à créer un "outrage sexiste" pour le harcèlement de rue, passible de 90 euros minimum d'amende immédiate. Alors que l'agresseur de Marie n'a pas été retrouvé, Marlène Schiappa invite par ailleurs les témoins de la scène "à se manifester".

Rédigé par Pierre HAMMADI

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