Emploi : le plan machiavélique de François Hollande pour se représenter en 2017

Publié le 24 Janvier 2016

En début de semaine, le président a présenté son plan "d’urgence" pour l’emploi. L’opposition s’est insurgée contre le plan "d’urgence" contre le chômage du président qui ne serait rien d’autre qu’une habile manœuvre pour permettre au chef de l’Etat de se représenter en 2017.

En effet, l’enjeu de ce plan "d’urgence" est très important pour François Hollande, qui a lié son destin présidentiel à la baisse du chômage. Or, depuis son élection en 2012, 650.000 chômeurs de catégorie A, sont venus frapper à la porte de Pôle Emploi - en novembre 2015, 3,57 millions demandeurs d’emploi n’avaient aucune activité.

Devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) lundi 18 janvier, François Hollande a donc détaillé son ultime plan pour l’emploi. Ce dernier, qui coûtera 2 milliards d’euros, "entièrement financé par des baisses de dépenses", permettra aux entreprises de moins de 250 salariés de disposer d’une prime immédiate de 2.000 euros par an pour toute embauche en CDI ou en CDD de plus de 6 mois.

Mais le plan prévoit aussi : une hausse des contrats de professionnalisation, l’aide à l’entrepreneuriat par une incitation fiscale… et surtout la formation de 500.000 chômeurs.

C’est sur ce dernier point que l’opposition s’égosille. Car envoyer un demi-million de chômeurs en formation fera basculer ces derniers de la catégorie A vers la catégorie D, qui regroupe les demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi, et donc baisser "artificiellement" le chômage.

- "Le plan emploi est l'ultime tentative de François Hollande pour masquer la faillite de sa politique et sauver sa candidature en 2017", a indiqué sur Twitter le député les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti.
- Même son de cloche du côté du Front national qui, dans un communiqué, estime que ce plan "n’est rien d’autre qu’un plan de candidature pour la présidentielle de 2017".
- Et Même le Front de gauche, dans un communiqué, parle d’un plan qui "vise principalement à faire basculer une partie des chômeurs vers la catégorie D. Ils disparaîtront ainsi des chiffres communiqués par les médias.

L’opposition dénonce ce plan en faveur de l’emploi "irréalisable" :


- Pour Brigitte Kuster, porte-parole des Républicains, citée par Le Figaro, il s’agit "d’un plan au financement pour le moins incertain et au résultat aléatoire".
- Nicolas Doze, spécialiste de l’économie et chroniqueur à BFMtv, parle de la formation de 500.000 chômeurs comme d’un "chiffre complètement irréaliste qui a été pondu comme ça le soir du réveillon et qui vise surtout à vider les statistiques de Pôle emploi."
- Selon le rédacteur en chef économique du Figaro, la formation d’un demi-million de chômeurs serait irréalisable, car représentant 80 % des volumes actuels, mais surtout coûteuse : près de 1 milliard qu’il faudrait rajouter aux 4,5 milliards déjà consacrés à cet effort. "Une charge qui serait financée par moitié par les régions.
- Même à gauche, la mesure est critiquée, des syndicats qui la jugent "irréaliste" au journal Libération – qui avait soutenu la candidature de François Hollande à la présidentielle – qui parle d’une baisse du chômage au forceps.

Rédigé par Pierre HAMMADI

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