Attentat à Istanbul : un suspect arrêté - le terroriste identifié

Publié le 13 Janvier 2016

Au lendemain de l'explosion qui a fait dix morts dans le centre touristique d'Istanbul, à Sultanahmet, l'enquête se poursuit. Ce sont notamment huit Allemands et un Péruvien qui ont trouvé la mort dans l'explosion kamikaze qui s'est produite à côté de l'Obélisque de Theodose, sur l'ancien hippodrome bordant la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée Bleue. Parmi les quinze blessés, onze sont encore à l'hôpital, deux sont toujours dans un état jugé sérieux.

"Une personne a été placée en détention mardi soir après cette attaque. L'enquête se poursuit méticuleusement et avec le plus d'attention", a annoncé le ministre de l'intérieur turc Efkan Ala devant la presse.

Très rapidement le président turc Recep Tayyip Erdogan avait indiqué que l'auteur de l'attaque, mort dans l'explosion, était "d'origine syrienne". Un peu plus tard son Premier ministre Ahmet Davutoglu a assuré que c'était "un étranger membre de Daech". Selon Dogan, une agence de presse turque, il s'agirait d'un homme appelé Nabil Faldi. Syrien, il serait né en Arabie saoudite il y a 27 ans. Il serait entré en Turquie le 5 janvier depuis la Syrie. C'est grâce à ses empreintes digitales enregistrées par les services d'immigration qu'il a pu être rapidement identifié, a précisé la presse turque précisant qu'il avait actionné une ceinture d'explosif.

"Aucune indication que l'attentat visait des Allemands" a précisé le ministre de l'Intérieur allemand alors qu'au moins huit touristes allemands ont été tués. "Je ne vois aucune raison de renoncer à des voyages en Turquie", a ajouté Thomas de Maizière. "C'est un attentat contre l'humanité, a-t-il répété, je suis venu aujourd'hui pour montrer que la population allemande, avec la population turque, condamne ensemble cet attentat et partage le même deuil".

A la fin de l'audience générale hebdomadaire, le pape François a " invité à prier pour les victimes de l'attentat survenu hier mardi 12 janvier à Istanbul". "Que le Seigneur, le Miséricordieux, apporte la paix éternelle aux défunts, le réconfort à leurs familles, la solidarité de toute la société, et qu'il convertisse le coeur des violents", a-t-il ajouté.

Si l'attentat n'est toujours pas encore revendiqué, il fait renaître en Europe les critiques contre la politique du président Erdogan. Obsédé par le problème kurde, il a toujours centré son action anti-terroriste sur le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).

Dans le même temps, Erdogan reste ambigu vis à vis de Daech. Pendant longtemps, il a en effet fermé les yeux sur ses actions, et a même jugé que les djihadistes étaient utiles dans la lutte contre le président syrien Bachar al-Assad. L'attentat d'Ankara en octobre dernier qui a fait 103 morts a commencé à faire un peu bouger Erdogan.

Des opérations militaires anti-djihadistes ont été menées dans le pays et la Turquie s'est davantage engagé dans la coalition internationale contre Daech. Mais mardi 12 janvier dans son allocution après l'explosion, il a pourtant encore remis sur le même plan Daech et le PKK répétant qu'il n'y avait "pas de différence entre eux".

Cette fois à Istanbul c'est une des principales ressources économiques turques, le tourisme, qui était visée. S'il se confirme que Daech est bien derrière cet attentat, cela montrerait que la Turquie paie son engagement récent contre les djihadistes.

Rédigé par Pierre HAMMADI

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